Sous Pression : P1

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**Point de vue de Max**

Je me sentais piégé dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Alors que je me tenais dans le paddock, entouré par l'effervescence habituelle qui précède une course, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un poids écrasant sur mes épaules.

Mon regard croisa celui de Charles, et je sus instantanément que Pierre lui avait parlé de ce qui s'était passé entre lui et moi. Je détournai rapidement les yeux, cherchant à éviter le jugement qui semblait me brûler à travers le regard de mon rival.

Pierre. Rien qu'à penser à lui, une boule se formait dans mon estomac. Je savais que j'avais merdé, que je l'avais blessé. Mais en tant que pilote, je me sentais coincé dans un dilemme constant, entre mes aspirations professionnelles et mes désirs personnels. Mon père était une présence omniprésente dans mon esprit. Toujours là, à me murmurer que rien de ce que je faisais n'était jamais assez bien. J'avais grandi sous le poids de ses attentes démesurées, et même maintenant, sur la scène mondiale de la Formule 1, je me sentais toujours comme un jeune garçon cherchant désespérément l'approbation de son père.

Gagner. C'était tout ce que je voulais. Pour moi-même, pour mon équipe, mais surtout pour prouver à mon père que j'étais digne de son nom. Mais à quel prix ?

Le souvenir de la discussion avec Pierre me hantait. Les mots échangés, les regards évités, le silence lourd qui pesait entre nous depuis. Je culpabilisais, mais en même temps, je me sentais paralysé par la peur.

La peur de ce que les journalistes pourraient dire si je me montrais vulnérable. La peur de perdre ma place, mon statut, mes sponsors, si jamais je suivais mon cœur au lieu de ma tête. La peur de décevoir mon père, encore une fois. Je voulais tellement aller vers Pierre, lui demander pardon, essayer de réparer ce que j'avais brisé entre nous. Mais quelque chose me retenait. L'image de mon père, son regard scrutateur des médias, les murmures dans les paddocks. Je me sentais pris au piège dans un monde où chaque geste, chaque mot, était scruté et jugé.

Et pendant ce temps, Pierre évitait mon regard, baissant la tête chaque fois que nous nous croisions. Cette indifférence me torturait, me rendait fou de frustration et de tristesse. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, c'était moi qui avais causé cette douleur. Alors, je restais là, au milieu de l'agitation du paddock, le cœur lourd de regrets et d'incertitudes. Je savais que je devais affronter la course qui m'attendait, et que je devais mettre de côté mes tourments personnels pour me concentrer sur la piste. Mais même alors, même à des vitesses vertigineuses, je ne pouvais pas échapper à mes propres démons. Alors que je montais sur la première marche du podium mon esprit était ailleurs. Plongé dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que j'étais arrivé dans la chambre d'hôtel. Après une bonne douche je m'allongeai sur mon lit. La tête plongée dans une mer de pensées tourmentées. Les images des courses à venir dansaient devant mes yeux, mais mon esprit était ailleurs. Il était fixé sur Pierre, sur ce que j'avais fait, sur ce que j'aurais dû faire différemment. Soudain, un léger coup résonna à ma porte, m'arrachant à mes pensées. Je me levai lentement, le cœur battant la chamade dans ma poitrine. J'avais le pressentiment que je savais qui se tenait de l'autre côté. J'ouvris la porte et, comme je l'avais prévu, c'est Charles qui se tenait là, son regard sérieux cherchant le mien.

-Salut, Max. Est-ce que je peux entrer ?

Demanda-t-il d'une voix douce. Je hochai la tête et lui fis signe d'entrer. Charles pénétra dans la chambre avec une assurance tranquille, refermant la porte derrière lui. Je le regardai, attendant qu'il parle, sachant déjà de quoi il allait s'agir.

-Je voulais te parler de Pierre

Commença-t-il, son ton empreint d'une gravité inhabituelle. Je restai silencieux, laissant Charles poursuivre.

-Max, je sais que les choses sont compliquées entre vous deux en ce moment. Mais tu dois savoir que Pierre t'aime vraiment. Il est blessé, tu sais, mais je suis convaincu qu'il y a encore une chance de réparer les choses

Déclara-t-il avec une conviction palpable. Je baissai les yeux, le poids de ses paroles pesant lourdement sur mes épaules. Charles avait raison. Pierre m'aimait vraiment, et je lui avais fait du mal. Mais j'avais encore une chance de réparer les choses.

-Tu as deux jours ici, à Tokyo, avant qu'on parte tous pour Las Vegas. Deux jours pour parler à Pierre, pour essayer de régler les choses

Continua Charles, son regard plongé dans le mien. Je sentis la peur m'envahir à l'idée de confronter Pierre, à l'idée de tout perdre si je me plantais. Mais en même temps, une lueur d'espoir naquit au fond de moi. Peut-être que je pourrais réparer ce que j'avais brisé. Peut-être que je pourrais retrouver ce que j'avais perdu.

-Merci, Charles. Vraiment

Dis-je finalement. Il m'adressa un sourire encourageant avant de se diriger vers la porte.

-Bonne chance, Max. Je sais que tu peux le faire. Mais sache que si tu lui fais du mal à nouveau, je ne te laisserai plus l'approcher. Pierre est mon meilleur ami et je ne pourrais pas le voir souffrir une deuxième fois!

-Je le sais, mais je tiens énormément à lui.

-Ne gâche pas tout une deuxième fois, Max ! Sur ce, j'y vais !

Charles rebroussa chemin et ferma la porte pendant que je restai debout à regarder là où Charles avait disparu.

Alors que je restai là, seul dans l'appartement, les paroles de Charles résonnent dans ma tête. Je sens le poids de ses avertissements, la gravité de mes actions passées et l'importance de ne pas répéter les mêmes erreurs.

Pierre. Son nom résonne aussi dans mon esprit, accompagné d'un mélange complexe d'émotions : amour, regret, espoir. Je sais que réparer mes erreurs ne sera pas si facile, vu comment il m'ignore et ses regards qui veulent clairement me dire "ne t'approche pas de moi".

Avant de me lancer dans quoi que ce soit, une bonne nuit de sommeil serait la bienvenue. Peu m'importe le repas de toute façon, je n'avais pas faim. Une fois mes vêtements enlevés et ne portant que mon caleçon, je me glisse sous les couvertures pour une nuit de sommeil.

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Et voila un nouveau chapitre ! Je crois que c'est l'un de mes préféré :)

J'espère que tout le monde passe une bonne semaine un bon pont

D'après vous Pierre pardonnera a Max ? Charles et Carlos avourons qu'ils sont plus que des amis ?
Lando dira t'il c'est sentiments à Daniel ?

On le sera dans le prochain chapitre

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