Entre Ambitions Et Désirs

82

Song : night trouble - petit biscuit

Gabriel :

Je suis devant chez Jordan, mon sac à la main, incapable d'attendre plus longtemps. J'ai même renoncé à passer chez moi, trop impatient de le retrouver. Lorsque la porte s'ouvre, son visage s'illumine d'un grand sourire. Ce sourire, si parfait, m'a tellement manqué. Sans hésiter, Jordan m'attrape et me serre dans ses bras, enfouissant son visage dans mon cou. L'étreinte dure plusieurs minutes, un moment suspendu hors du temps.

Il me chuchote doucement à l'oreille : 
"Tu m'as tellement manqué ces quatre jours."
"Je suis tellement heureux que tu sois venu ce soir."
"Je t'aime."

Ces trois mots, "Je t'aime", résonnent en moi comme une vague inattendue. Je ne les avais pas entendus depuis si longtemps, et leur puissance me submerge. Les larmes montent instinctivement à mes yeux, brouillant légèrement ma vision. C’est à cet instant que je réalise pleinement à quel point mes sentiments pour lui sont profonds.

Jordan, sentant mon émotion, se recule légèrement pour me regarder, son regard tendre et inquiet à la fois. "Hé, ça va ?"

Je souris à travers mes larmes, incapable de dire quoi que ce soit pendant quelques secondes. Finalement, je murmure : "Oui... c'est juste que... tu n'as pas idée à quel point ça me touche de t'entendre dire ça."

Il me prend doucement le visage entre ses mains, essuie une larme qui coule sur ma joue, et me regarde intensément. "Je le pense vraiment, Gab."

Je hoche la tête, ému. "Moi aussi je t'aime, Jordan."

Il sourit à nouveau, et cette fois, c’est moi qui le tire dans mes bras, refusant de le lâcher. Tout semble s’apaiser autour de nous, et pendant un instant, le reste du monde cesse d’exister.

Après quelques instants, Jordan se recule doucement. "Viens, entre. J’ai préparé quelque chose pour toi. Ce n’est pas grand-chose, mais je voulais marquer ton retour."

Je le suis à l’intérieur, curieux et touché par son attention, et en franchissant le seuil, je me sens à la fois chez moi et prêt à laisser derrière moi toutes les inquiétudes de ces derniers jours.

Après le repas, nous nous installons confortablement dans le canapé. Le film défile sur l'écran, et je sens soudain la tête de Jordan se poser doucement sur mon épaule.

Le silence s'installe, uniquement rompu par les dialogues lointains du film. Je perçois la chaleur de sa présence, un mélange de sérénité et de complicité nous enveloppe. Je jette un regard furtif vers lui, son visage détendu, ses yeux mi-clos, et je me surprends à apprécier cet instant de calme partagé. Le temps semble s'étirer, comme si rien d'autre n'existait en dehors de ce moment suspendu.