Entre Ambitions Et Désirs

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Song : Hills - Naomi Sharon

Gabriel :

J'arrive à mon bureau plus tard que d'habitude, mon café est déjà posé sur mon bureau, m'attendant. Je m'installe, un sourire aux lèvres en respirant l'odeur familière de Jordan qui imprègne le gilet que je porte. Alors que je me détends, Solène entre dans mon bureau, téléphone en main, une lueur d’intrigue dans les yeux.

"Tu savais que Bardella a donné une interview à la radio ce matin ?" me demande-t-elle, surprise.

"Euh… non", répondis-je en bégayant légèrement. Si tu savais, Solène, que j’étais parfaitement au courant et que c’est même la raison pour laquelle il n’était pas là à mon réveil, pensai-je en souriant intérieurement.

"Non, parce que je n'en avais pas entendu parler, et ça me semblait bizarre. J'ai écouté un peu, mais bon, à part répéter ce qu’il dit habituellement lors des débats, rien de nouveau. Enfin, il a brièvement évoqué sa vie privée, qu'il construit sa vie avec quelqu’un qu'il aime... rien de bien crucial, juste qu’il raconte sa vie. Mais imagine la scène : toi, en couple avec Jordan Bardella ! La blague, franchement. En vrai, il est pas mal, mais genre, tu l’imaginerais comment, toi, sa femme ? Moi, je la vois brune, pas très grande, yeux verts, cheveux longs et bien coiffés, genre brushing impeccable." Elle éclate de rire à sa propre imagination.

Un sourire s’étend sur mon visage en l’entendant décrire cette "femme de Bardella". Si elle savait... Solène a toujours été douée pour imaginer des scénarios farfelus, mais là, elle me surprend encore. Après avoir ri avec elle, je décide de jeter un œil à l’interview, ou du moins au passage où il évoque sa vie privée.

Je branche mes écouteurs et écoute attentivement.

"Pascal, je ne ferai aucun commentaire sur ma vie privée. S'il vous plaît, respectez ce dernier espace de liberté qui m'appartient encore. Je vous en supplie, laissez-moi cette part d’intimité. Je ne parlerai pas de ma vie personnelle ici, car chaque personnalité publique a droit à une vie privée. La pression médiatique rend déjà difficile de vivre sereinement, sans parler de maintenir une vie amoureuse normale. Il est déjà assez compliqué de gérer cela avec une caméra constamment braquée sur moi."

Je souris en entendant ces mots. Sa voix est calme, mais ferme. Il continue.

"Le temps viendra. Je comprends que beaucoup s'intéressent à ma vie privée, surtout quand on a grandi sous les projecteurs comme moi. C’est naturel de vouloir savoir avec qui je construis ma vie. Mais tout cela arrivera en temps voulu. Aujourd'hui, je bâtis quelque chose avec des personnes qui comptent pour moi, en particulier une personne spéciale. J’ai des projets personnels et professionnels, mais même moi, je ne sais pas encore où la vie me mènera. Je ne peux pas dire si je me marierai un jour, si j’aurai des enfants, ou même si je continuerai en politique. Mais j’espère que les décisions que je prendrai me conduiront vers le bonheur. Cependant, je ne m'étendrai pas davantage, car la politique a déjà causé assez de dommages dans ma vie personnelle, et je ne souhaite pas que cela se reproduise. Si un jour je choisis de partager ma vie privée, je le ferai de mon plein gré, mais ce n'est pas encore le moment. Je demande simplement que personne ne le fasse à ma place, sans mon consentement."

Un sourire tendre illumine mon visage à l’entente de ces mots. Jamais je n’aurais pensé que Jordan parlerait de moi, même de façon indirecte, à la radio ou dans n'importe quel média. "En particulier une personne spéciale…" En entendant cette phrase, une larme glisse sur ma joue. Il pensait à moi. Ces mots simples, mais sincères, me touchent profondément.

Alors que je prends quelques instants pour me ressaisir, mon téléphone vibre. Un message de Jordan : 
"J'ai parlé un peu de nous ce matin à la radio... je ne sais pas si c’était une bonne idée, mais je voulais que tu saches. On en reparle ce soir, si tu veux."

Mon cœur bat plus vite. Je réponds rapidement : 
"J'ai écouté. Merci d’avoir été si délicat… on en parle ce soir."