XIII

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08/03/2024

Je me réveillai en sursaut, la nuit se déversant autour de moi comme une marée sombre. Mon cœur battait à tout rompre, une cadence chaotique qui résonnait dans ma tête. J'étais haletante, le souffle court, et mes jambes semblaient ne plus répondre. Je tentai de me lever, mais le sol glissa sous mes pieds. Je titubai avant de tomber dans le couloir, le carrelage froid contre ma peau.

La douleur me frappa avec une telle intensité que je ne pus retenir un cri. Mon pied heurta quelque chose de dur, et le verre d'eau que j'avais tenté de saisir glissa de mes mains, se fracassant sur le sol avec un bruit de craquement qui m'arracha un nouveau hurlement. La douleur me submergea, puis tout devint flou. Les contours de la réalité s'effacèrent, et je sombrai dans l'obscurité.

Quand je rouvris les yeux, une lumière blanche m'assaillit, vive et intransigeante. Je sentis des mouvements autour de moi, des voix qui flottaient dans l'air comme des échos lointains.

— Pouls stable, annonça une voix, calme mais autoritaire, comme si je n'étais qu'un objet sur une table d'examen.

Je clignai des yeux, essayant de me familiariser avec l'environnement, mais la lumière me brûlait. Je fermai les yeux à nouveau, tentant de me souvenir de ce qui s'était passé. La panique monta en moi, une vague sourde qui m'écrasait. Et puis, comme un murmure dans le brouhaha, j'entendis une voix que je connaissais.

— POURQUOI ELLE EST ENCORE ENDORMIE ? Mais qu'est-ce que vous faites ! cria une voix, tremblante. Je reconnus la voix de ma mère, une note d'inquiétude que je n'avais jamais souhaité entendre.

Jeonghan... Il était là, et quelque chose dans sa voix résonnait avec une intensité que je ne comprenais pas.

— Calme-toi, Nola, je suis là. Tu es en sécurité, dit-il, mais son ton trahissait une panique latente.

Je fermai les yeux, submergée par les sons qui se mélangeaient. Puis, une voix grave, irréelle, résonna dans mon esprit, comme un écho d'un autre temps.

— Ma petite fille...

Mon cœur s'arrêta un instant. Cette voix, je l'avais entendue autrefois, mais je ne savais pas d'où elle provenait. Elle m'enveloppait, flottait autour de moi comme une mélodie oubliée, et je me sentais à la fois apaisée et terrorisée. Qui était-ce ? Pourquoi cela m'atteignait-il si profondément ?

Les voix se superposaient, s'entremêlant dans un tourbillon de confusion. Je voulais parler, crier, mais les mots se bloquèrent dans ma gorge. Tout se mêlait dans un brouillard épais, et je perdis de nouveau conscience, la réalité s'évaporant lentement.

Quand je rouvris les yeux, ce fut comme si le monde avait changé. Un tube respiratoire passait par ma bouche, froid et inconfortable. La lumière, cette même lumière blanche, était encore là, mais maintenant elle semblait plus douce. Les sons qui m'entouraient étaient plus clairs, plus distincts.

Je me redressai, paniquée, et cherchai des visages familiers. Mais tout ce que je vis fut le plafond blanc et les ombres qui se déplaçaient, des silhouettes floues d'infirmiers, de médecins. Jeonghan n'était plus là, et la réalité s'était à nouveau évaporée dans le néant.

Tout devint flou à nouveau, et je sentis le poids de l'angoisse m'envahir. Dans cet espace confiné, je fermai les yeux une fois de plus, espérant que la prochaine fois que je les ouvrirais, je retrouverais la chaleur d'un sourire, une voix familière. Mais pour l'instant, tout ce qui restait était le son de mon propre cœur battant, le rythme d'une vie que je ne comprenais plus.


L'odeur de la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant