15/03/2024.
Je suis allongée sur mon lit, le regard fixé sur l'horloge au-dessus de la porte. Le temps file lentement, et pourtant chaque seconde semble s'étirer à l'infini. 22h34. Mon bras retombe mollement sur mes lèvres, comme un geste machinal. Ses lèvres. Ses yeux. Tout me revient d'un coup, les souvenirs s'entremêlent dans ma tête, des images floues, presque irréelles, mais brûlantes. Jeonghan... Trop proche. Beaucoup trop proche.
Je balance mes jambes au bord du lit, hésitante. La nuit est tombée depuis des heures, et dehors, tout semble si calme. Les grattes-ciels illuminés lointains contrastent avec la quiétude étrange de l'hôpital. Il faut que je prenne une décision.
Je me lève, attrape une veste de sweat que j'enfile à la hâte. Tout doit être fait en silence, comme si c'était un secret. Sortir de cette chambre sans éveiller les soupçons. Je marche doucement dans les couloirs vides, mes pas résonnent à peine contre le carrelage froid. L'hôpital est désert, presque oppressant dans sa tranquillité. Je monte les escaliers en veillant à ne pas faire de bruit, à chaque marche, je me rapproche du toit. Là où il m'attend.
Quand j'ouvre la porte du toit, la nuit m'enveloppe instantanément. Il fait sombre, si sombre que je ne distingue que les silhouettes des grattes-ciels, dressées comme des géants silencieux contre le ciel noir. Je m'avance prudemment, et c'est alors que je l'entends. Un bruit. Quelque chose de familier. Le froissement d'une canette qu'on écrase entre les doigts.
Je m'approche un peu plus. Je le vois maintenant. Jeonghan, assis nonchalamment, une canette à la main, un sac de nourriture posé à côté de lui. Il tourne la tête et nos regards se croisent. Je reste figée un instant, un sourire nerveux étire mes lèvres sans que je le contrôle. C'est ridicule. Pourquoi suis-je là ? Pourquoi ai-je l'impression que tout ça va mal finir ?
Il ne dit rien au début, puis, d'un geste de la tête, il m'invite à m'asseoir.
- Viens, t'es pas obligée de rester debout.
Je m'installe doucement à côté de lui. Je suis nerveuse, mes doigts jouent entre eux, comme pour occuper mon esprit. Lui, en revanche, semble complètement détendu. Une main posée sur le banc, l'autre serrant sa canette. Il ne me regarde même pas. Il contemple le ciel avec une tranquillité presque agaçante.
- J'adore les étoiles, lâche-t-il soudainement, brisant le silence. Parce qu'en fait, elles sont insaisissables... un peu comme toi.
Je le regarde, perplexe, mais il continue, sans me laisser le temps de répondre.
- Dis-moi, Nola... Qui es-tu vraiment ?
Ses mots flottent dans l'air comme une énigme. Je relève la tête, cherchant des réponses dans les étoiles au-dessus de nous. Qui je suis ? Est-ce que je le sais moi-même ? Je tends une main vers le ciel, comme si j'essayais d'attraper quelque chose d'aussi insaisissable que les étoiles dont il parlait. Il est temps de parler, non ? De dire ce que je n'ai jamais dit à personne.
- Ma mère... elle me déteste. Toujours. Rien de ce que je fais ne va. Rien n'est jamais assez bien. Et mon père... il est parti avant même que je puisse le connaître. Parce qu'il ne voulait pas d'enfant. Il ne voulait pas de moi.
Je marque une pause, mes doigts retombant sur mes genoux, un léger rire amer m'échappe.
- Tu sais, je ne suis pas comme tout le monde. J'ai toujours su ça. Je ne sais pas ce que je fais là, ni ce que je veux vraiment.
Je baisse la tête, presque honteuse. Puis je lui lance, presque par défi :
- Et toi, Jeonghan ? Qui es-tu vraiment, derrière ce sourire d'ange que tu montres à tout le monde ?
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L'odeur de la pluie
FanfictionQuelle est cette odeur que je sens sur mon poignet ? Cette odeur qui m'a suivie, qui s'est enfuie avec moi et qui a souffert avec moi. Cette odeur qu'on peut sentir quand les nuages sont gris, et quand on a mal. Je crois...que c'est l'odeur de la pl...