15/03/2024
Je ferme les yeux, me préparant à l'évidence que ce baiser n'était qu'une mauvaise blague, une provocation de plus. Mais au lieu de me repousser comme je l'imaginais, Jeonghan plaque sa main sur le mur, juste à côté de ma tête, son autre main glissant lentement dans mes cheveux. Mon souffle se bloque. Je n'ai pas le courage d'ouvrir les yeux. Je sens la chaleur de son corps, le poids de sa présence si proche, et, soudain, je sens sa langue frôler mes lèvres.
Mes dents sont serrées, comme un réflexe, mais il insiste, franchissant cette barrière. Mon corps se raidit instinctivement. Tout ça me dépasse, je devrais le repousser, lui crier dessus, mais au lieu de ça... c'est agréable. Mon esprit se perd dans une brume étrange, où tout semble à la fois irréel et pourtant trop réel. Les lèvres de Jeonghan contre les miennes, sa main effleurant mon visage, tout ça est doux, comme une caresse qui apaise sans que je sache pourquoi.
Je sens sa main glisser doucement jusqu'à mes paupières fermées. Il effleure mes cils, et ce simple geste me fait frissonner. Puis, dans un élan de panique, ou peut-être de lucidité, je pose ma main sur son torse, juste là où son cœur bat fort, trop fort. Je le repousse doucement, pas brusquement. Juste assez pour créer une distance, mais sans que ce soit une coupure nette.
Jeonghan hésite. Ses doigts semblent ralentir dans mes cheveux avant qu'il ne finisse par reculer, à contrecœur. Ses yeux trouvent les miens, et dans son regard, il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Il passe une main dans ses propres cheveux, l'air légèrement déboussolé. Moi, je baisse les yeux, incapable de soutenir ce regard plus longtemps.
C'est à ce moment-là que je réalise. Il pleut.
Les gouttes de pluie tombent doucement autour de nous, comme une mélodie discrète. L'odeur me frappe soudain, cette odeur de pluie, familière et rassurante. Je ne peux m'empêcher de rire. C'est ridicule, mais je ris.
Jeonghan lève les yeux vers le ciel, étonné, puis un sourire se dessine lentement sur ses lèvres. Et lui aussi, il éclate de rire. Ce n'est pas forcé, c'est spontané. Le genre de rire qui détend, qui efface toutes les tensions. Pendant un instant, juste un, on est juste là, sous la pluie, à rire de je ne sais trop quoi. Peut-être de nous.
Jeonghan baisse de nouveau les yeux vers moi, son visage adouci.
- C'était pas une erreur, Nola.
Je ne dis rien. Je ne sais même pas quoi répondre. Était-ce vraiment une erreur ? Ou était-ce autre chose, quelque chose qui n'a pas encore de nom ?
Il s'approche d'un pas, son regard sérieux cette fois.
- Comment tu te sens ?
Je tourne la tête vers lui. Comment je me sens ? Je pourrais dire que je vais bien, mais ce serait mentir. Je pourrais lui dire que je suis perdue, mais ce serait trop. Alors, au lieu de répondre, je murmure simplement :
- Je dois rentrer.
Jeonghan reste silencieux pendant une seconde, puis hoche la tête.
- D'accord.
Il me regarde encore une fois, et ajoute doucement :
- Je serai là. Sur ce toit. Jusqu'à ce soir.
Je ne réponds rien. Mon cœur bat trop fort, ma tête est en vrac, et la pluie continue de tomber autour de nous, comme un rideau. Je tourne les talons, sans un mot de plus, laissant Jeonghan derrière moi.
Mais alors que je m'éloigne, une question reste gravée dans mon esprit, lancinante et impossible à ignorer : pourquoi tout semble soudain plus compliqué, plus lourd, et pourtant... plus vrai que jamais ?
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L'odeur de la pluie
FanfictionQuelle est cette odeur que je sens sur mon poignet ? Cette odeur qui m'a suivie, qui s'est enfuie avec moi et qui a souffert avec moi. Cette odeur qu'on peut sentir quand les nuages sont gris, et quand on a mal. Je crois...que c'est l'odeur de la pl...