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Un coup de vent. Je rouvre les yeux brutalement, comme si j'avais retenu ma respiration depuis trop longtemps. Mon cœur bat la chamade, et je scrute la pièce, les murs blancs, le plafond, le plafond... effrayée. L'angoisse m'étreint. Il n'y a personne. Silencieuse, je me concentre sur les bips réguliers de l'appareil respiratoire qui m'entoure, comme une horloge morose. Chaque son est une piqûre de rappel, une réalité que je ne peux fuir.

Mes poignets sont enveloppés de bandages blancs, légèrement tachés. Je les observe, fascinée et horrifiée, mais je ne peux pas les bouger. J'essaie de me redresser, mais la douleur est trop forte. Je retombe dans le lit, le souffle coupé par la frustration. Mon regard glisse vers la table de chevet. Des mots doux, des chocolats qui me narguent, et ce mot griffonné à la va-vite par ma mère, désespérément optimiste. C'est touchant et agaçant à la fois. Je fouille ce que je peux atteindre, avec le peu de force qui me reste.

Tout au fond, ma main effleure une surface froide et métallique. Je tire doucement, découvrant une canette vide, sans doute oubliée par un visiteur. Jeonghan. Mon cœur rate un battement. Ce nom résonne en moi, une mélodie à la fois douce et amère. Je prends la canette et commence à la faire rouler entre mes mains. Un geste banal, mais qui me rappelle tant de choses.

Je ne l'avouerai jamais, mais cette canette, ce simple objet, est comme un fil ténu qui me relie à lui. Peut-être le mot qui pourrait régler l'histoire, mais je n'en ai pas conscience. Tout semble si flou, si lointain, comme un rêve dont je ne parviens pas à me souvenir.

Je tourne ma tête pour regarder par la fenêtre. La pluie tombe, dessinant des lignes sur le verre. Des gouttes qui glissent, emportant avec elles mes pensées. Je me perds dans ce spectacle monotone. Chaque goutte qui s'écrase contre le sol semble résonner avec mes propres larmes, chaque battement de pluie une résonance de ma douleur. Pourquoi ce temps pourri reflète-t-il si bien mon état d'esprit ?

Dans ce moment de solitude, je me demande où il est. Jeonghan. Que pense-t-il de moi, de ce qui m'est arrivé ? Est-ce qu'il se soucie seulement de ce visage que je lui montre, ou a-t-il déjà oublié ? Peut-être que, dans cette tempête, je suis invisible. Peut-être que je suis juste une ombre qui passe, une pensée fugace.

Je frémis, un frisson d'incertitude. Et s'il ne revenait jamais ? Et si ce souvenir de lui était tout ce qu'il me restait ? Je détourne mon regard de la fenêtre, ramenant mes pensées sur moi. Je dois me battre, mais pour quoi, pour qui ? Une question sans réponse, à l'image de ces gouttes de pluie, qui continuent de tomber.


L'odeur de la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant