Je me suis levée, ou plutôt j'ai essayé. Mes jambes étaient faibles, tremblantes sous mon propre poids. Je suis tombée une première fois, heurtant violemment le sol froid de l'hôpital. La douleur a fusé dans mes membres, mais je n'ai rien dit. Rien ressenti, vraiment. C'était devenu une habitude, cette souffrance sourde. Je me suis agrippée au lit, aux meubles, tout ce que je pouvais saisir pour me redresser, pour avancer.
Chaque pas me semblait une victoire dérisoire, chaque mètre une bataille contre moi-même. Je n'avais aucune idée de pourquoi je me battais encore. Peut-être simplement parce que je ne savais pas faire autrement. Lorsque je suis finalement arrivée dans la salle de bain, je me suis vue dans le miroir et j'ai immédiatement reculé, effarée par mon propre reflet.
Mon visage était blafard, presque verdâtre, les cernes creusées sous mes yeux comme des ombres profondes. Mes joues étaient creuses, mes lèvres sèches et gercées. Rien en moi ne semblait vivant. Je n'étais ni belle, ni forte, ni épanouie. J'avais l'air... morte.
Je suis restée là, à me regarder, à essayer de reconnaître la personne que j'étais autrefois. Puis, sans vraiment réfléchir, j'ai passé mes mains sous l'eau. L'eau froide coulait entre mes doigts, glissant sur ma peau comme pour me rappeler que j'étais encore là, malgré tout. Mais cette sensation, cette petite étincelle de vie, n'était pas suffisante.
Soudain, je me suis mise à frotter mes mains. D'abord doucement, puis de plus en plus brutalement. Je frottais comme si je voulais effacer quelque chose, comme si je pouvais me purifier de tout ce poids que je portais. Mes mains sont devenues rouges, presque enflammées sous l'eau glacée. Mon souffle était court, irrégulier. Je déglutissais difficilement, comme si chaque respiration me coûtait un effort surhumain.
Je me suis arrêtée, mes mains tremblantes sur le bord du lavabo. Et là, je les ai vues. Les lames de rasoir, posées là, comme une tentation silencieuse. Un éclat métallique, une promesse de fin.
Et si... ?
Ma gorge s'est serrée. Mon regard s'est perdu sur ces lames, immobiles, dangereuses. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression que ma cage thoracique allait exploser.
Puis la porte a claqué. Je sursautai, le souffle coupé. Une voix, familière.
Jeonghan.
Je tournai la tête vers la porte de la salle de bain, verrouillée, ma respiration toujours aussi haletante. Il m'appelait, me cherchait, mais je restais figée, incapable de bouger, de faire un son. Je me suis collée contre la porte, les mains toujours tremblantes, mes paumes brûlantes contre le bois froid. J'écoutais ses pas dans la pièce, sa voix qui résonnait, douce mais inquiète.
— Nola ? T'es là ?
Son ton était plus insistant, mais je ne bougeais toujours pas. Mon corps refusait de répondre à l'appel. Et puis, après quelques secondes, j'ai entendu ses pas s'éloigner, sa voix se perdre dans le couloir. Il était parti.
Je soufflai longuement, comme si j'avais retenu ma respiration tout ce temps. Mon cœur battait à un rythme effréné, le silence soudain me paraissait assourdissant.
Je pris une grande inspiration, puis, avec une lenteur presque douloureuse, je déverrouillai la porte. Je la tirai légèrement, juste assez pour apercevoir l'extérieur, et c'est là que je le vis.
Jeonghan.
Il était là, juste derrière la porte, son visage si proche du mien que je pouvais presque sentir son souffle contre ma peau. Ses yeux me fixaient intensément, ses lèvres esquissant un sourire. Ce sourire suffisant, ce sourire qui m'agaçait autant qu'il me troublait.
Je restai pétrifiée, incapable de bouger, incapable de parler.
Qu'est-ce qu'il me fait, ce type... ?
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L'odeur de la pluie
FanfictionQuelle est cette odeur que je sens sur mon poignet ? Cette odeur qui m'a suivie, qui s'est enfuie avec moi et qui a souffert avec moi. Cette odeur qu'on peut sentir quand les nuages sont gris, et quand on a mal. Je crois...que c'est l'odeur de la pl...