12/03/2024
J'ai attrapé la lame. Mes doigts tremblaient tellement que j'avais du mal à la tenir correctement. Mes yeux se brouillaient, mes pensées tourbillonnaient dans une tempête incessante. J'aurais voulu pleurer, mais les larmes restaient coincées quelque part, refusant de couler. Je me suis accrochée à ce souvenir... cette odeur de pluie. Écoeurante. Fade. Morte. Toujours là, comme un poison dans l'air. Je détestais cette sensation.
Je tendis le bras, remontant lentement la manche de cette fichue tunique d'hôpital. La peau nue de mon avant-bras se découvrit, pâle, parcourue de veines bleutées. Mes yeux se fixèrent sur ce réseau fragile, sous ma chair. Les larmes finirent par couler. Enfin.
Je rapprochai la lame. La peur monta d'un coup. Pas la peur de ce que j'allais faire. Non. Je n'avais pas peur de ça. C'était autre chose. J'avais peur de ne pas réussir. D'échouer, encore une fois. Peur que même ça, je ne sois pas capable de le faire correctement.
Je fermai les yeux et, d'un geste sec, j'appuyai. Je sentis la lame trancher la peau, mais au début, il n'y avait rien. Pas de douleur, pas de sensation. Je me suis forcée à rouvrir les yeux pour vérifier, et là... un flot interrompu de sang jaillit lentement. Le rouge se répandait sur ma peau, créant des sillons qui brillaient sous la lumière froide de la salle de bain.
Ma tête se mit à tourner. Le sol semblait s'effondrer sous moi, mais je n'ai rien fait pour résister. Je laissai mes jambes céder, tombant lourdement. Dans la chute, ma tête heurta quelque chose. La douleur fut sourde, lointaine, comme un écho à travers un brouillard épais. Allongée sur le carrelage glacé, je regardais le sang couler lentement sur mes bras, se mêlant aux larmes sur mon visage.
Je ne pensais à rien. Absolument rien. Le silence dans ma tête était une délivrance.
Juste avant que mes yeux ne se ferment, une image me traversa l'esprit. Le souffle de Jeonghan contre ma peau. Un souvenir flou, évanescent, mais étrangement réconfortant.
Le monde entier flottait autour de moi. Et moi, je flottais avec lui. Tout devenait léger, presque agréable. Je laissai mes paupières se fermer, me sentant sombrer dans cette douce obscurité.
Est-ce que c'était enfin terminé ?
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L'odeur de la pluie
Hayran KurguQuelle est cette odeur que je sens sur mon poignet ? Cette odeur qui m'a suivie, qui s'est enfuie avec moi et qui a souffert avec moi. Cette odeur qu'on peut sentir quand les nuages sont gris, et quand on a mal. Je crois...que c'est l'odeur de la pl...