Destin

pardon

La jeune femme pleure encore et encore. Sa vie récemment ne semble s'apparenter qu'à cela, des larmes et des crises de colère. Elle se questionne nuit et jour sur sa légitimité. Bien que la souffrance de chacun ne soit pas comparable, elle sait à quel point sa meilleure amie souffre plus qu'elle... En ce qui concerne son frère, la peine qu'elle ressent pour lui est belle et bien présente. Mais elle se sera jamais plus présente que la tristesse et la jalousie qu'elle ressent.

La légitimité, une qualité fondée sur la validité de son ressenti, la validité de sa tristesse. Ses larmes sont-elles légitimes ? Au sein de la conscience et de l'imaginaire collective, le ressenti de Samia est légitime et bien plus que ça. Elle voit et ressent les choses d'une puissance incommensurable.

Mais bien plus que cela, une part d'elle qu'elle ne cesse de cacher menace d'éclater au grand jour. La jalousie qu'elle ressent tend à s'apparenter à de la haine. Et la haine qu'elle ressent tire son encrage de la tristesse qu'elle a tant caché.

LA JALOUSIE

Un sentiment malsain que l'un peut ressentir sans même le vouloir, sans même en  voir le début pointer son nez. Cette émotion n'est que veine, lorsqu'elle ne permet pas d'avancer mais qu'elle nous freine et nous ralentit. Elle nous engloutis et finit par nous consumer.

Puisse t-elle pardonner ? Pardonner la trahison ? Oublier le sang ? Oublier le froid de sa peau ? Oublier la peur et la douleur ? Puisse son coeur se rappeler de tout le bien et le bonheur qu'elle a un jour ressenti ? 

POV AMINE

Elle est assise devant mes yeux et ses larmes ont séchées... Nos regards se croisent et dans ses yeux je vois les miens. Nos traits sont similaires et pourtant si différents.

En l'observant assise en face de moi. Les mains croisées sur ses genoux, je vois ce que mon départ a créée mais bien pire, je vois une faille qui remonte à encore plus loin. Je n'ai jamais été là pour ma soeur autant que j'aurais du l'être. À ce moment précis, je sais où est ma faute. Je sais que je n'ai pas remplit mon rôle. En la voyant si grandit, si mature, si changé. Je sais et je vois. Je la voit car avant la tristesse vient la joie et même dans ce fameux avant, je n'ai su la combler son bonheur.

Un masque d'indifférence parfait son visage... un masque. J'observe ses mains, et je les aperçois trembler légèrement.

- Tu voulais parler Amine, sa voix me sort de mon observation

Je m'éclaircis la gorge et les mots ne sortent difficilement.

- Je suis désolé d'être partie et de t'avoir abandonnée. D'avoir coupé tout contacte avec toi et de ne pas avoir fait attention à toi pendant toutes ces années. Je soupire, je veux être honnête avec toi. Parce que tu es ma soeur et une des personnes que j'aimerais chérir le plus au monde.

Elle ouvre la bouche prête à interjeter.

- Laisse moi finir s'il te plait. J'ai fauté en vous- en te fermant la porte au nez, en partant comme ça. J'avais peur que tu me vois comme un meurtrier, son sourcil s'arque légèrement et je sais qu'elle l'a pensé, je le sais. J'avais peur que tu me déteste d'avoir fait du mal à ta meilleure amie.

- Je t'ai détesté Amine, je te déteste encore. Elle crache en tournant la tête

Je hoche juste la tête en aspirant mes lèvres. Je ne fais pas transparaitre le choque que je ressens, sur mon visage. Mais mon coeur se compresse à l'entente de ses mots.

Une minute de silence passe et j'entends presque mon coeur battre. Elle ne m'accorde aucune regard, et le cap que je pensait avoir franchit l'autre soir semble s'éloigner à chaque seconde qui passe...