Mes pleurs s'intensifient, assise dans ma voiture au milieu d'une cité qui me rappelle autant de bons comme de mauvais souvenirs, je m'effondre. Je pleure, mais je ne me sens même pas légitime de pleurer. Je suis à l'origine de toutes nos disputes. Samia est ma meilleure amie et une des personnes que je chérie le plus sur cette terre et pourtant rien n'est plus aussi facile qu'avant entre nous. Une simple conversation tourne en crise de larmes plus de fois qu'on ne pourrait l'imaginer.
Je me hais pour cela, je me déteste de l'avoir confronté à ça après tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'elle a fait pour moi.
Une crampe au bas du ventre vient ajouter la goutte de trop. Je m'affale pour essayer de calmer la douleur et sèche mes larmes. Les yeux larmoyants et la vue toute floue, je cherche le numéro d'Abdu.
Il ne réponds pas et mes sanglots reprennent de plus bel. Je démarre le moteur quand mon téléphone sonne. J'essaye d'arrêter mes pleurs et réponds.
- Allo ? Salam Aleykoum Alyah qu'est ce qu'il se passe ? Il crie, je peux entendre du bruit en fond
- Allo, je réponds en sanglotant
- Qu'est ce qui se passe Ali ? Abdu hurle une voix paniquée, les filles venez on se mets sur le coté, il faut que je réponde c'est important, je l'entends dire à ses filles
- Oh, je suis désolé de te déranger Abdu, je te rappelle plus tard
- NON, ne raccroche pas, tu ne me déranges pas du tout et tu le sais très bien.
- Ok, je lui réponds en reprenant ma respiration, je penses que j'ai vraiment besoin de reconsulter. C'est difficile en ce moment. Tu pourrais venir avec moi s'il te plait ?
- Bien sure ma fille, bien sure.
Je l'entends souffler fort, et je sais qu'il doit se tenir le front en ce moment même. Je men veux de gâcher son moment avec les filles.
- Alyah s'il te plait, je te demande qu'une chose ?
- Oui ?
- Je rentre demain matin, on aura l'occasion de parler mais en attendant s'il te plait ne reste pas à la maison seule ok ?
- Ok, je soupire en étouffant un sanglot
- Tu sais que je t'aime comme ma fille pas vrai ? je hoche la tête comme s'il pouvais me voir, je suis fière de toi et je sais que tu peux le faire. Je te rappelle dans une heure ou deux pour tcheker. Réponds au téléphone sil te plait.
- Merci, je chuchote
Je raccroche et essuie mes larmes. J'ai ressenti sa peur à travers le téléphone et je sais qu'il a peur que je fasse une bêtise. Je démarre et je me dirige vers un bâtiment que je commence à bien connaitre.
J'essuie le mascara qui a coulé sous mes yeux et récupère mon sac. Mes pas me rapprochent manuellement vers le bâtiment d'Amine. Et je pris pour que l'homme effrayant ne soit pas en bas. Je dépasse les gamins du hall et monte les escaliers directement. Pour mon plus grand soulagement, il n'est pas là.
Je sonne et toque à la porte. Et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre.
- Lya ?
- Salam Aleykoum, je réponds timidement
- Aleykoum salam, qu'est ce qui va pas ? Il me réponds inquiet
- Umm, je peux rentrer... voir Simba ? je lui dis sans croiser son regard
- Ok il soupire, entre
J'enlève mes chaussures et cherche mon chat dans l'appartement. Je dois ressembler à une folle avec les cheveux tout ébouriffés et le maquillage qui coule. Je câline mon chaton qui ronronne dans mes bras.
- Tiens, amine me tend un verre d'eau
- Merci
Je regarde autour de moi et m'installe dans le canapé toujours samba dans les bras. Son regard me suit et me foudroie.
- Tu me fais peur Lya, je mais je vois bien que t'as pleuré qu'est ce qui va pas ?
Je souffle un bon coup et laisse Simba descendre. « je me suis disputé assez violemment avec ta soeur et euh j'ai mes règles donc voila » je lui réponds. Il fronce les sourcils.
- Pourquoi vous vous êtes disputé
- Tu sais j'ai fait quelque chose de très égoïste et j'ai beaucoup blessé ta soeur, alors même si elle m'a pardonne, elle a du mal à oublier.
Ses sourcils se froncent encore plus, je sais qu'il déteste qu'on touche à ses soeurs. Mais en ce moment même il est partagé.
- Est ce que tu peux m'éclairer ? Qu'est ce que tu lui a fait de si grave ? Il me demande calmement
Je réfléchit un moment, mes lèvre s'entrouvrent et se referment plusieurs fois mais les mots ne me viennent pas.
- J'ai fait quelque chose d'égoïste et qui l'a beaucoup blessé. Je peux pas t'en dire plus. Mais c'était il y a plus d'un an maintenant.
Il soupire et m'observe comme pour m'en demander plus.
- Et puis, j'ai appris que tu l'avais traité d'égoïste Amine. Tu sais que c'est faux hein ?
- Je-
- Laisse moi parler. Tu sais quand t'es parti, elle a été la seule à s'occuper de moi. Elle a refoulé toutes ses émotions pour s'occuper des miennes. Quand t'étais malade elle a mit sa vie en pause pour veiller sur toi. J'étais là mais elle l'était encore plus encore. Alors je peux comprendre ta frustration mais tu n'as aucun droit de la traiter d'égoïste. Tu dois chercher à obtenir son pardon, elle ne te dois rien.
- Mais tu sais pas comment elle m'a parlé. Elle ne me considère même plus.
- Je m'en fous Amine. T'étais branché à des machines presque mort pendant 4 mois. Et elle ne t'a jamais lâché du regard. Tu t'es réveillé et on était aux anges, on t'avait enfin retrouvé. Et tu t'es enfuit, tu t'es évaporé. Et la moindre des choses c'était de nous donner des nouvelles mais tu as catégoriquement refusé de le faire ? Tu nous a bloqué Amine. Tu nous a supprimé de ta vie. Alors je t'ai pardonné mais si ta soeur ne le fais pas alors je ne l'a blâmerais jamais.
- Ok, il murmure, je suis désolé
- C'est à moi qu'il faut t'excuser Amine
Un long silence s'abat entre nous. La douleur dans mon bas du ventre me comprime les entrailles et la colère me brule la gorge. Je ferme les yeux et caresse ma petite boule de poil. Et sa présence me rappelle que j'ai choisi le pardon à la rancoeur alors mes palpitations se calment et je soupire.
Nous nous confortons dans ce silence, et ma peau s'embrase lorsque son bras se pose délicatement contre le mien. Mon coeur palpite de nouveau et cette fois-ci pas pour la même chose. Simba ronronne dans mes bras et se faufile entre nos bras.
Mes paupières s'alourdissent et mon souffle ralentit. Ma respiration se cale sur celle d'Amine et le calme nous engouffre.
Un sentiment de vide me prend à l'estomac quand je le sens se relever et poser la boule de poil sur le canapé à coté de moi. J'ouvre légèrement les yeux et le vois s'éloigner. Je referme les yeux et replonge dans ma somnolence. Quelques minutes plus tard, un plaide me recouvre le corps et un amas de chaleur atterrit sur mon ventre. La chaleur de la bouillotte me fait légèrement frissonner et l'instant d'après la crampe s'atténue.
Amine réajuste la couette toute douce au niveau de mon cou et me caresse les cheveux. Je soupire à nouveau comme s'il avait retiré tout le poids de la Terre de mes épaules.
- Viens, il chuchote
Et juste en entrouvrant les yeux et sans même faire résonner le son de ma voix je pose ma tête sur ses genoux. La nuit tombe et sans un mot comme si je n'avait pas chamboulé tous ses plans Amine m'observe dormir en me caressant délicatement le crâne et les tempes.
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Destin
Romance...J'ai compris que j'avais besoin de toi, besoin de te sentir à mes côtés parce que t'es la seule qui peux comprendre cette douleur. Mais je te supplie de m'accorder ton pardon, je te supplie d'accepter mes excuses. Je regrette de t'avoir blessé, j...