La nuit était tombée depuis longtemps sur Paris lorsque Isabelle Montclair, confortablement assise sur le canapé de son grand salon, attendait patiemment le retour de son époux, Paul, et de son fils, Adrien. Le silence de l'appartement du 16e arrondissement laissait flotter une légère tension. Isabelle feuilletait distraitement un magazine lorsqu'un bruit de sonnette la tira de ses pensées.Elle se leva et ouvrit la porte. Josefina Delacroix, la fille de George, se tenait là. Son petit carré blond parfaitement coupé encadrait son visage fin, et ses yeux verts, vifs et perçants, lui donnaient un regard assuré. Vêtue d'une robe élégante, qui rappelait le style raffiné d'Isabelle, elle était l'image même de la jeune femme distinguée.
Isabelle l'accueillit avec un sourire chaleureux. Josefina était non seulement la fille de George, mais aussi sa filleule. Les deux femmes s'installèrent dans le salon, discutant des dernières nouvelles.
« Alors, comment vas-tu, ma chère ? » demanda Isabelle en posant une main douce sur celle de Josefina.
Josefina sourit, mais son regard trahissait une légère tristesse. « Je vais bien, mais... je pensais à Julien. Comment va-t-il ? Cela fait des années maintenant. »
Isabelle savait où cette conversation mènerait. Josefina et Julien avaient entretenu une brève relation quelques années auparavant, mais Josefina n'avait jamais vraiment tourné la page. Isabelle soupira doucement.
« Il va bien, toujours aussi indépendant et... dans son monde, » répondit-elle.
Josefina hocha la tête, les yeux perdus dans ses souvenirs. Elle n'avait jamais réussi à oublier Julien, et l'idée d'une nouvelle chance entre eux ne l'avait jamais quitté.
Quelques instants plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit enfin. Paul et Adrien firent leur entrée, Paul d'un pas assuré, Adrien, comme toujours, avec une allure détachée. Paul salua rapidement Josefina, ignorant presque Isabelle, avant de se diriger vers son bureau.
Adrien, lui, remarqua immédiatement Josefina et vint la saluer avec un sourire charmeur. Ils s'éloignèrent dans un coin plus tranquille du salon. Adrien, avec son charisme habituel, tenta de séduire Josefina, utilisant son regard intense pour lui glisser des mots flatteurs.
« Tu es toujours aussi belle, Josefina. Je me demande comment Julien a pu te laisser partir... » murmura-t-il.
Josefina roula des yeux, clairement agacée par son attitude. « Adrien, ce n'est pas le moment, et ce n'est certainement pas ce que je suis venue chercher ici. »
Elle repoussa poliment ses avances, mais Adrien ne put s'empêcher de cacher sa frustration en serrant discrètement les dents. Il tenta de masquer son dépit derrière un sourire désinvolte avant de la laisser.
Isabelle, de son côté, proposa à Josefina de rester dîner. « Nous pourrions passer une agréable soirée ensemble, comme au bon vieux temps, qu'en dis-tu ? » demanda-t-elle, avec un sourire sincère. Josefina accepta l'invitation, bien qu'elle paraisse légèrement déçue par son échange avec Adrien.
Sans un mot de plus, Adrien, vexé et frustré, monta se coucher sans même dire bonne nuit à sa famille. L'atmosphère pesante qu'il laissa derrière lui ne fut pas mentionnée.
Pendant ce temps, Ava et Zoé partageaient une pizza tout en discutant joyeusement. Assises autour de la petite table d'Ava, Zoé, toujours pleine d'énergie, taquinait son amie.
« Alors, dis-moi tout ! Qu'est-ce qui se passe avec ce mystérieux Julien ? » lança Zoé avec un sourire malicieux.
Ava sourit en coin, rougissant légèrement. « Je ne sais pas vraiment... On a discuté plusieurs fois, et je sens qu'un lien se tisse entre nous. Il m'a même proposé de partir un week-end en Sardaigne. »
Zoé, les yeux écarquillés de surprise, lâcha un éclat de rire. « Attends... quoi ?! Un week-end en Sardaigne ? Ma chère, tu es clairement en train de tomber amoureuse de ce type ! »
Ava secoua la tête, bien que son sourire ne puisse trahir ses véritables sentiments. « Ce n'est pas si simple... Mais en tout cas, il m'a proposé d'y aller, et je lui ai dit que tu devrais venir aussi. »
Zoé ne put contenir son excitation. « Eh bien, ça tombe bien, parce que je n'ai jamais mis les pieds en Sardaigne. Et tu sais quoi ? Je suis partante ! »
Ava éclata de rire à son tour, soulagée que sa meilleure amie accepte sans hésitation. Elles continuèrent à discuter de ce voyage imprévu, tout en finissant leur pizza.
Dans un petit restaurant intime de Paris, Julien avait donné rendez-vous à son meilleur ami, Maxime Dupuis, un médecin urgentiste spécialisé dans les maladies mentales. Les deux amis se voyaient rarement à cause de l'emploi du temps chargé de Maxime, mais lorsqu'ils se retrouvaient, la conversation reprenait comme si de rien n'était.
Assis face à face, Julien raconta à Maxime sa rencontre avec Ava, ses yeux brillants d'un enthousiasme évident.
« Elle est différente, tu sais ? Il y a quelque chose chez elle... une simplicité, une douceur. Je ne sais pas, mais je pense beaucoup à elle, » avoua Julien, les étoiles dans les yeux.
Maxime, qui avait toujours eu le don de comprendre son ami mieux que personne, esquissa un sourire. « Julien... tu es clairement en train de tomber amoureux. Je ne t'ai jamais vu aussi... touché par quelqu'un. »
Julien secoua la tête en riant légèrement. « C'est encore trop tôt pour dire ça, mais... il y a quelque chose, c'est sûr. D'ailleurs, je voulais te proposer quelque chose. »
Maxime haussa un sourcil, curieux. « Je t'écoute. »
« je l'ai proposé un week-end en Sardaigne. Elle veut emmener sa meilleure amie Zoé, et je me suis dit que ce serait l'occasion pour toi de te changer les idées, surtout avec ton boulot stressant. Tu pourrais venir, ça nous ferait du bien à tous. »
Maxime hocha la tête, réfléchissant rapidement. « Pourquoi pas ? Une petite escapade en Sardaigne, ça ne se refuse pas. En plus, si la meilleure amie d'Ava est là, ça pourrait être... intéressant. »
Les deux amis éclatèrent de rire en terminant leur repas, impatients à l'idée de ce voyage inattendu.
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Les Échos du Destin
RomanceJulien, un écrivain dans la trentaine, est à la dérive. Autrefois promis à un brillant avenir littéraire, il s'est éloigné de sa carrière suite à des conflits déchirants avec sa famille, notamment avec son père, un célèbre éditeur qui l'a toujours r...