Fuyards

13

Chapitre 13 : Les lumières de la ville.

Daryl avait été surpris que Rick ne passe pas par chez lui pour le déposer. Lorsqu'il avait passé la route menant à sa propriété, il avait tourné vers lui des sourcils interrogateurs.

-Ne crois pas que tu vas m'abandonner avec tous les meubles qu'il reste à monter.

-T'es piégé avec nous Daryl ! Sourit Carl qui n'arrêtait pas de l'appeler par son prénom puisque pour une fois on ne le forçait pas à appeler une grande personne monsieur.

-Oh non quel supplice, s'il vous plaît achevez moi !

Rick rit du ton faussement théâtral et ils échangèrent un regard entendu. Daryl avait compris que Rick ne voulait pas être seul. Et même s' il détestait découcher, Daryl se contenterait pour cette nuit d'un canapé déplié. Parce qu'à aucun moment ne lui venait à l'esprit d'exiger quelque chose d'aussi saugrenue que d'être séparé inutilement de Rick.

Sur la banquette arrière Carl les regardait intensément.

Il y a encore beaucoup de meubles à monter ? Demanda t'il finalement.

-Un peu oui... Il manque, mon lit, nos deux bureaux et la table basse... Mais à trois j'espère bien qu'on y arrivera avant ce soir.

C'est pas grave si j'ai pas de bureau tout de suite... C'est les vacances ...

Intérieurement, Rick se félicita d'avoir pris une semaine de congés, ça lui laissait encore trois jours tranquille, mais après ça il devrait retourner au poste, et si Lorie et Shane n'étaient pas revenues à la raison, il devrait inscrire Carl au centre aéré de son quartier. Il n'aurait pas vraiment le choix. Ou alors il pourrait prolonger un peu son congé... Mais dans les faits, il doutait fort que Lorie tienne vraiment plus de quelques jours dans cette situation. Elle voudrait régler le problème rapidement et reprendre Carl au plus vite. Au grand damne de Rick.

La soirée se passa dans une ambiance si légère. Daryl n'était pas habitué à autant de cris joyeux, entre les fous rires, les batailles de chips d'emballage et de voir Rick courir après son fils, l'attraper et le torturer de chatouille. Daryl était heureux d'un tel spectacle. Bien sûr, quelque part dans son ventre, la jalousie pulsait lentement. Il aurait aimé avoir une telle enfance. Mais voir Rick heureux comme il l'était en l'instant c'était beau et il appreciait le gamin. Il était fin d'esprit. Avait un humour piquant et la taquinerie facile.

Encore une fois, ils commandèrent à manger. Rick se promit que demain il irait faire des courses. En attendant, il mangeait tous pizzas devant la télé sur une table basse encore dans son carton d'emballage. Assis par terre, adossé contre le canapé pour être à la bonne hauteur. Ils regardaient un western dont Carl était fan et apparemment Daryl aussi car il détachait à peine ses yeux de l'écran, et tous assis les uns contre les autres comme ils l'étaient, Rick le sentait faiblement sursauter à chaque retournement de situation. Et il trouvait ça adorable. Il trouvait ça juste. Lui assis entre son fils et un Dixon. Et ça lui semblait normal. Il avait l'impression d'être à sa place. Il perdait l'esprit.

-Aller Carl. Douche, pyjama et brossage de dent. Il est déjà tard.

Carl obéit, non sans faire la moue. Pendant ce temps-là, Rick prépara le canapé pour que Daryl puisse y dormir.

-Tout à l'heure Carl m'a demandé pourquoi ton collègue avait dit à sa mère plusieurs fois " tu sais même pas prendre ta pilule"

Rick tourna vers lui des yeux horrifiés.

-Il m'a demandé si sa maman était malade et, pris de panique j'ai dit que non, que c'était une expression qui voulait dire " ne pas avoir de tête".