Grâce devenait de plus en plus difficile à gérer. Ses crises de colère fréquentes tapaient sur son système. Même si Carmina comprenait son état psychique, devenait compliqué de garder son sang froid. Heureusement, les sœurs de Nevada lui venaient en aide et parvenaient, tant bien que mal, à canaliser la petite.
Eduardo entra dans le bureau en portant des documents qu'il posa avant de s'étirer. Kenrick ne valait pas mieux. Celui-ci s'étala telle une baleine échouée dans le petit divan décoratif.
Les Angelots paraissaient aussi crevés qu'elle. Ils ne chômaient pas de leurs côtés pour débusquer les traitres liés à Tasha.
Carmina ne revenait toujours pas de cette trahison. Même si elle connaissait les raisons de cet acte désespéré, elle ne parvenait pas à les relier à la blonde piquante autant en mots que d'apparence.
L'italienne n'irait pas jusqu'à dire qu'elles étaient amies, mais l'entente lors de leurs interactions étaient tout de même un peu plus que cordiale. À ses yeux, il s'agissait d'une amitié naissante.
- Carmina, quelqu'un t'attend au salon.
Interloquée, elle suivit Domenico jusqu'au rez-de-chaussée dans l'un des salons privés qui donnaient vue sur le jardin.
Alessio Ivaldi se leva du fauteuil et posa sa tasse de café sur la desserte. Un frisson la traversa en croisant les yeux implacables du chef de la mafia calabraise. Elle déglutit et ferma la porte derrière elle.
- Je suis content de te voir en vie. Je m'attendais à trouver ma petite nièce.
- Elle est avec ses cousins, souffla l'italienne avec une petite note de défis dans la voix qui ne passa pas inaperçue.
Alessio et Dorotea se jetèrent un regard qu'elle ne sut interpréter.
- Nous sommes désolés que tu aies été mise en danger par notre inadvertance.
Carmina secoua la tête avec ennui. Ils manœuvraient pour ne pas l'énerver et elle ignorait pour quoi.
Elle s'approcha d'un fauteuil sur lequel elle s'assit. Ces derniers temps, l'épuisement la rendait un peu aigrie et irascible.
- C'est ma fille qui a été mis en danger.
Dorotea prit place sur sa droite tandis que son mari retournait à la sienne de l'autre côté de la table basse. Le bruit de la cuillère dans sa tasse à café brisa quelques fois le calme dans le salon d'invité.
- Tu étais aussi en danger, niña, car nous n'avons pas surveillé Pietro à suffisance.
Carmina pensait souvent aux déroulés des événements, à ce qui aurait pu être évité ou fait. Elle préféra l'enterrer profondément dans sa mémoire pour éviter de sombrer dans la frustration et la colère qui en découlerait.
- Vous auriez dû... et me prévenir, approuva-t-elle.
- Nous avons été accaparés par une autre histoire qui nous a empêché de voir les pièges.
Alessio semblait s'en vouloir et être en colère en même temps. Sa petite virée en prison n'avait pas dû lui plaire. Dorotea paraissait inquiète. Une inquiétude qu'elle reconnut sans mal pour l'éprouver encore envers sa fille.
- Salvatore ?
Les mains de Dorotea se serrèrent sur ses genoux couverts d'une longue jupe noire. Cette situation leur coûtait énormément.
- Nous étions focalisés sur ce qui lui arrivait et nous n'avons pas vu nos ennemis en profiter.
Carmina apprécia qu'ils se confient sans chercher des excuses à leurs propres manquements.
VOUS LISEZ
El Cuco - Série Faida
Romantik**** Public majeur et averti - cette histoire comporte des thèmes sombres, des scènes de sexe, de la violence physique, un contenu qui pourrait trigger certains lecteurs et un langage grossier.***** Carmina Francesi vit à New-York depuis quatre ans...