Chapitre 20 - Vieilles connaissances

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Carmina dévisageait le collier d'or auquel pendait un rubis flamboyant depuis plus de dix minutes et il commençait à s'ennuyer.

- Si je le revends, je pourrais m'acheter une voiture de luxe.

Nevada fronça les sourcils et demanda en expirant la fumée de son cigare :

- Tu veux une voiture ?

- Non !

Il éclata de rire à ce cri d'horreur sur la défensive. Elle portait une robe noire taille empire qui scintillait sous la lumière tamisée du bureau et qui mettait sa poitrine en valeur. S'il n'y avait pas cette foutue soirée, il ne la laisserait pas sortir d'ici. Il posa son cigarte dans le cendrier et se lever. Ses doigts saisirent le bijoux toujours dans sa boîte puis l'accrocha à son cou. La touche ostentatoire parfaite pour un pieds-de-nez à ses détracteurs.

- Si je le perds, je meurs, grommela-t-elle.

- On en rachètera un, lança-t-il en passant sa veste.

Le coussin le frappa dans la poitrine. Il le ramassa et le remit en place sur le divan.

- Ne parle pas d'autant d'argent aussi futilement!

Carmina pourrait obtenir le grand luxe avec des bijoux à n'en plus finir, des vêtements de créateurs ou même une putain de voiture dans le garage d'un duplex de luxe, mais cette chica ne demandait absolument rien. Quand il se permettait un cadeau, elle grimaçait toujours malgré ses yeux pétillants d'adoration. C'était une dualité qui le laisserait perplexe à vie, sans nulle doute.

Enfin, le plus important pour lui était qu'elle accepte de porter ses cadeaux.

Nevada s'accroupit pour lacer ses talons hauts. Un sourire suffisant se dessina sur son visage au frisson qui la traversa lorsqu'il embrassa ses chevilles encerclées du fin cuir noir. Ce n'était pas les escarpins les plus beaux qu'il ait vu sur une femme mais pas les pires non plus.

- Tu devrais demander à Tasha de t'apprendre à marcher avec des talons aiguilles.

Elle roula des yeux en abaissant sa robe.

- Tu te fous de moi? J'ai marché six heures avec des talons aiguilles de quinze centimètres et je me suis tordue les chevilles cinq fois, l'informa-t-elle. Alors je profite qu'on ne voit pas ses horreurs pour être enfin à l'aise et éviter l'humiliation d'une chute.

- Au moins, tu as conscience que c'est moche.

Il ricana quand elle le frappa au biceps.

- En plus, si besoin, tu ne devras pas te préoccuper de moi au moins.

Une chaleur étrange se répandit dans sa poitrine à ses mots. Ca ne l'étonnait plus qu'elle pense aussi pratique mais ça le rassurait tout de même. Il n'aurait pas apprécié une femme insouciante ou trop naïve.

Ses hommes de mains attendaient autour du SUV noir. Il ouvrit la porte arrière et s'y adossa.

Nevada n'eut pas honte de son inactivité alors qu'elle galérait à monter les deux marches de métal pour grimper dans le véhicule. La voir relever le bas de sa robe pour dévoiler ses jambes et se tortiller pour tenter de ne pas coincer ses pieds entre les marches l'amusait grandement.

- Arrête de me reluquer et aide-moi! soupira-t-elle.

- C'était trop tentant!

- Le divan aussi, claqua-t-elle.

Kenrick, leur chauffeur pour cette nuit, étouffa son rire sous une toux et évita son regard noir. Il secoua la tête, un petit sourire aux lèvres :

- C'était de bonne guerre, mi reina.

El Cuco - Série FaidaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant