Lynelle ouvrit lentement les yeux, se retrouvant dans un lit douillet, enveloppée dans des couvertures réconfortantes. Un léger brouillard obscurcissait sa vue, et elle cligna des yeux à plusieurs reprises pour essayer de se concentrer. Un bandage enroulé autour de sa tête l'irritait, recouvrant son œil droit et lui rappelant l'épreuve qu'elle venait de traverser. Son œil droit, quant à lui, était encore flou, mais la lumière douce qui filtrait à travers les rideaux lui apportait un sentiment de chaleur.
La pièce était imprégnée d'une chaleur agréable, émanant d'une cheminée située dans un coin. Le crépitement du feu résonnait comme une mélodie apaisante, et la couleur jaune orangé des étincelles dansait dans l'air, évoquant en elle des souvenirs vagues mais réconfortants. Des images floues d'un foyer chaleureux et de rires l'enveloppaient, lui apportant un sentiment de sécurité qu'elle avait désespérément recherché.
Mais une autre odeur se glissait dans la pièce, une odeur délicieuse qui venait de la pièce voisine. C'était un fumet de cuisine qui chatouillait ses narines, stimulant son appétit. Son estomac, réclamant désespérément de la nourriture, grondait avec impatience. Lynelle se redressa lentement, ses muscles encore engourdis, et jeta un coup d'œil autour d'elle. La chambre était simple, mais chaleureuse, avec des meubles en bois rustique et des murs ornés de souvenirs d'un temps révolu.
Avec effort, elle se leva, tâtonnant pour retrouver son équilibre. Chaque mouvement éveillait un peu plus ses sens, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander où elle se trouvait et comment elle était arrivée ici. L'odeur de la cuisine devenait de plus en plus irrésistible, et elle se dirigea vers la porte, sa curiosité l'entrainant.
En franchissant le seuil, Lynelle découvrit une pièce baignée de lumière, où une grande table en bois était dressée, remplie de plats appétissants. Au centre, un chaudron fumant mijotait sur le feu, envoyant des volutes de vapeur dans l'air. Elle n'avait jamais vu une telle scène. L'ambiance était conviviale, presque familiale.
Alors qu'elle faisait un pas de plus, une silhouette s'approcha. C'était une femme d'un certain âge, au sourire chaleureux, qui semblait occupée à préparer le repas. En apercevant Lynelle, son visage s'illumina.
"Ah, te voilà enfin réveillée ! Je commençais à m'inquiéter," dit-elle d'une voix douce, pleine de bienveillance.
Lynelle, encore un peu déstabilisée, essaya de répondre, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle ne savait pas quoi dire. Cette femme, bien que familière par sa gentillesse, était une inconnue.
"Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité ici," ajouta la femme en s'approchant, comme pour apaiser son inquiétude. "Je suis ici pour m'assurer que tu te rétablisses."
Lynelle hocha la tête, les larmes aux yeux, reconnaissant que cette femme, bien qu'étrangère, lui offrait la sécurité dont elle avait tant besoin.
C'est à ce moment que la porte d'entrée s'ouvrit avec un grincement. Un grand gaillard, dont le visage portait les marques du dur labeur et du temps, entra dans la maison. Il était suivi d'une petite silhouette, celle de la fillette que Lynelle avait sauvée. En la reconnaissant, Lynelle ne put s'empêcher de sourire de joie en réalisant que l'enfant allait bien.
La petite fille, ses yeux pétillants de bonheur, remarqua Lynelle debout. Sans hésitation, elle accourut vers elle, bondissant comme un petit animal sauvage, et l'enlaça avec force, faisant tomber Lynelle en arrière. Un éclat de rire innocent s'échappa de la fillette, mais l'enthousiasme fut interrompu par la voix douce mais ferme de la mère : "Attention, Lucille ! Elle vient à peine de se relever !"
Le gaillard s'approcha rapidement, soulevant Lucille d'une facilité déconcertante. Son regard était à la fois préoccupé et reconnaissant alors qu'il se penchait vers Lynelle. "Je suis désolé pour l'agissement de ma fille. Elle a beaucoup d'énergie, surtout après une telle aventure," dit-il avec un sourire aimable.
Lynelle, encore un peu déstabilisée par la chute, leva les yeux vers lui. Elle comprit rapidement qu'il était le père de Lucille. Il lui tendit la main, une invitation à se relever. Après un moment d'hésitation, Lynelle attrapa sa main, et il l'aida à se redresser d'un geste léger, presque rassurant.
Une vague de gratitude l'envahit, et elle se sentit un peu plus à l'aise dans ce nouvel environnement. "Merci," réussit-elle à murmurer, sa voix encore faible mais emplie d'émotion.
Lucille, perchée sur les hanches de son père, observa Lynelle avec des yeux brillants, pleine d'admiration. "Tu as été si courageuse ! Tu as repoussé le loup !" s'exclama-t-elle, ses mots débordant d'enthousiasme.
Le gaillard laissa échapper un rire doux, comme si l'innocence de sa fille apaisait un peu la tension ambiante. "Oui, tu es notre héroïne. Je suis très reconnaissant que tu aies protégé ma fille, c'est notre trésor, merci infiniment." ajout a-t-il, une sincérité dans son regard qui toucha Lynelle profondément.
Elle s'efforça de sourire, mais le poids des événements précédents pesait encore sur ses épaules. "Je n'ai fait que ce qu'il fallait," répondit-elle modestement, se sentant légèrement embarrassée par cette attention.
Alors qu'ils se tenaient là, dans la chaleur de la maison, Lynelle réalisa qu'elle avait peut-être trouvé un refuge, un endroit où elle pourrait commencer à recoller les morceaux de son existence. Mais au fond d'elle, l'incertitude demeurait. Qui était-elle vraiment, et que lui réservait l'avenir ?
Lynelle, encore un peu désorientée rejoint la table où la famille l'attend. L'odeur alléchante du repas lui fait saliver et la chaleur ambiante lui réchauffe le cœur. À mesure qu'elle s'installe, elle ressent une vague de réconfort, comme si elle trouvait enfin une place dans ce monde inconnu.
La mère de Lucille commence à se présenter. « Je suis Mira, la mère de Lucille. Nous sommes ravis de t'accueillir parmi nous. Tu as fait preuve d'un grand courage en sauvant notre fille. » Elle sourit chaleureusement, et Lynelle se sent touchée par cette attention.
Le père, prend la parole à son tour. « Je suis Galen, le chef de ce village. J'ai servi en tant que soldat, et maintenant, je m'efforce de protéger notre communauté. » Sa voix porte le poids de l'expérience et de la responsabilité, et Lynelle peut voir le respect qu'il inspire aux membres de sa famille.
Lucille, avec son air enjoué, s'exclame : « Et moi, je suis Lucille ! » Elle sourit avec enthousiasme, ce qui fait sourire Lynelle en retour. Ce lien innocent lui apporte un peu de légèreté et d'espoir.
Lynelle, sentant la chaleur de la famille, décide qu'il est temps pour elle de se présenter. Elle prend une profonde inspiration, essayant de balayer la confusion qui règne en elle. « Je... je m'appelle Lynelle. Je suis désolée, mais je ne me souviens pas beaucoup de choses. Mon esprit est encore flou, mais je suis reconnaissante d'être ici avec vous. »
Les membres de la famille l'écoutent attentivement, chacun d'eux montrant de la compréhension face à sa situation. Mira lui tend une assiette remplie de plats savoureux, l'invitant à se servir. « Ici, tu es en sécurité, Lynelle. Prends autant que tu veux. »
Alors qu'ils partagent le repas, Lynelle observe les échanges joyeux entre les membres de la famille. Les rires, les anecdotes et la camaraderie créent une atmosphère réconfortante. Bien que son passé reste un mystère, Lynelle commence à ressentir une connexion profonde avec cette famille qui l'a accueillie.
Elle se promet de tout faire pour aider cette communauté qui lui tend la main. En savourant chaque bouchée, elle réalise qu'elle n'est pas seule et que peut-être, à travers ces nouvelles relations, elle pourrait retrouver une partie d'elle-même.

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Une Vie en Quête de Mémoire
FantasyLynelle se réveille dans un monde étrangement familier, mais privé de tout souvenir de son passé. Au cœur d'une ville aux allures familières mais teintée d'une étrangeté subtile, elle entreprend une quête de vérité, guidée par des fragments d'images...