Une Vie en Quête de Mémoire

Chapitre 4 : Communauté

Les jours passent depuis l'arrivée de Lynelle à Valefleur, et elle commence à s'intégrer pleinement dans la communauté. Le village, avec ses maisons en bois et ses jardins fleuris, est un lieu où règnent la convivialité et la solidarité. Lynelle s'épanouit au sein de cette atmosphère chaleureuse, se liant d'amitié avec les villageois, qui l'accueillent à bras ouverts.

Chaque matin, elle se lève avec le soleil, prête à aider les villageois dans leurs tâches quotidiennes. Elle aide à récolter les légumes dans les champs, riant et échangeant des histoires avec les femmes qui l'entourent. Son sourire contagieux et son esprit joyeux apportent une lueur d'espoir à ceux qui l'entourent. Les enfants l'adorent, et elle passe des heures à jouer avec eux, découvrant peu à peu un sentiment d'appartenance qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps.

Un jour, alors qu'elle se promène dans le village, Lynelle aperçoit un groupe de personnes rassemblées à l'écart. En s'approchant, elle réalise qu'ils viennent d'un village voisin, récemment attaqué par des monstres. Leurs visages sont marqués par la peur et la tristesse, et leurs vêtements sont en lambeaux. Lynelle est profondément touchée par leur situation.

« Que s'est-il passé ? » demande-t-elle, le cœur lourd.

Un homme, visiblement accablé, lui explique que leur village a été dévasté par des créatures affamées. « Nous avons perdu nos maisons, et beaucoup de nos proches... Nous avons fui pour sauver nos vies. »

Lynelle ressent une montée de colère et de désespoir face à cette injustice. Comment ces gens peuvent-ils être laissés à leur sort ?

En rentrant chez Galen, elle aborde le sujet avec lui. Galen, le regard grave, lui confirme l'horreur de la situation. « Les expéditions que nous avons envoyées pour récupérer le village ont échoué. Le seigneur de la région est absent depuis trop longtemps, et nous n'avons pas de gardes pour nous protéger. »

Lynelle sent son cœur se serrer. Les villageois de Valefleur sont vulnérables, et elle ne peut pas rester les bras croisés pendant que d'autres souffrent. Elle prend une profonde inspiration, déterminée. « Je veux m'entraîner. Je veux aider à protéger notre village. »

Galen, impressionné par sa détermination, acquiesce. « Alors, rejoins-nous. Chaque villageois doit apprendre à se défendre. Nous devons être prêts à faire face à toute menace. »

Le lendemain, Lynelle se joint à l'entraînement. Elle se tient debout, une épée à la main, la lumière du soleil brillant sur la lame scintillante. Elle ferme les yeux un instant, se concentrant sur sa respiration. Ses mains enveloppent le pommeau, et elle commence à répéter des mouvements que son corps semble avoir mémorisés. Les gestes sont fluides et précis, comme si elle avait déjà manœuvré avec cette épée dans une autre vie.

Les villageois, d'abord surpris, se mettent à observer avec admiration. Lynelle manie l'épée avec une dextérité qui semble presque innée, ses mouvements rappelant ceux des chevaliers de l'armée royale. Galen, les bras croisés, se tient en retrait, observant la scène avec une expression mêlée de surprise et de fierté. Dans son esprit, il se demande d'où Lynelle a pu acquérir une telle compétence.

Alors qu'elle enchaîne les attaques et les parades, la foule, captivée par sa performance, commence à applaudir. Surprise par cette réaction, Lynelle ouvre les yeux, un peu déconcertée. Elle se rend compte qu'elle a captivé l'attention de tous. Ses joues s'empourprent, et dans un élan de modestie, elle remercie timidement les villageois pour leurs acclamations. « Je... merci. Je ne fais que répéter ce que mon corps semble savoir... »

Cette réaction humble ne fait qu'accroître l'admiration que les villageois ressentent pour elle. Lynelle, revigorée par leur soutien, réalise qu'elle commence à se forger une place au sein de cette communauté. Chaque mouvement qu'elle effectue la rapproche un peu plus de la confiance en elle qu'elle a toujours cherchée.

À la fin de la journée, alors que le soleil se couche, Lynelle se retire dans la chambre où elle dort. Elle s'assoit sur le lit, épuisée mais satisfaite de sa journée passée à s'entraîner et à tisser des liens avec les villageois. Cependant, une curiosité grandissante l'envahit.

Avec une détermination soudaine, Lynelle décide qu'il est temps d'affronter ce qu'elle a caché. Elle se lève et se dirige vers un petit miroir accroché au mur. Son cœur bat un peu plus vite alors qu'elle s'approche, l'angoisse mêlée à une excitation palpable.

Lynelle s'arrêta devant le miroir, fixant son reflet avec un léger étonnement. Sa chevelure, principalement blonde, lui renvoyait un éclat doux, presque rassurant, semblable à son œil gauche jaune. Mais ses yeux dérivèrent vers les pointes rouges qui, malgré leur éclat vif, lui semblaient étrangement familières, presque naturelles.

Elle commence à défaire les bandages qui enveloppent sa tête, un par un, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que celui qui recouvre son œil droit. Elle hésite un instant, se demandant ce qu'elle va découvrir. Puis, avec un soupir profond, elle retire le dernier bandage.

En un instant, la lumière éclaire son visage, et Lynelle se regarde dans le miroir. Elle reste figée, les yeux écarquillés, lorsque son regard croise son reflet. Ses yeux, d'une beauté troublante, affichent des couleurs vairons :  Un œil gauche jaune lumineux, semblable à la foudre et un œil droit rouge vif, éclatant comme les flammes.

Elle ne peut s'empêcher de murmurer, émerveillée. « Qu'est-ce que... ? »

Lynelle touche doucement son visage, ses doigts glissant sur ses yeux. Elle se souvient des rumeurs qu'elle a entendues parmi les villageois, de Galen qui lui a racontait des légendes sur des pouvoirs et des capacités extraordinaires. Elle se demande si ces yeux sont un symbole de son héritage.

Mais alors qu'elle admire cette nouvelle découverte, une ombre de doute s'insinue en elle. Pourquoi ces yeux lui sont-ils cachés ? Quelle est leur signification ? Sont-ils la clé pour retrouver son passé ?