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Ce séjour aux USA était décidément interminable. Le palace où je logeais m'avait tout d'abord semblé magnifique. Au bout de quelques mois d'un été étouffant, il me paraissait désormais insupportable de vaine prétention. Le paysage raffiné du parc descendant jusqu'au lac , aurait ravi plus d'un peintre. À mes yeux, il n'était plus que le reflet de ma solitude dorée. Afin pas si seul que ça. En effet j'ai fait la rencontre d'une vieille amie Leina. Elle est avocate maintenant on s'est un petit peu rapprocher mais rien de sérieux. En plus j'ai rencontré une autre jeune femme qui m'a un peu chamboulé. Dommage que je doive rentrer demain soir au Sénégal.

Le lendemain après-midi, il termina avec un soupir de soulagement le dernier dossier qui le retenait encore ici. Il recula pour admirer mon travail. Au même moment son téléphone sonna
— Eh, frangin ? ? cria une voix familière. Quoi de neuf ? s'enquit-il.
— Je viens juste de poser les nouveaux plans. Je te les ai envoyé par mail. Qu'en penses-tu ?
— Ils ont belle allure. Et ils sont bien mieux que les anciens répondit-il. Quand tu auras fini cette baraque, tu vas te faire un joli pactole avec. Les gens sont prêts à payer un max pour ces vieilles maisons retapées.
— Oui, tu as raison, et vu le prix modique auquel je l'ai achetée..., dit-il en enlevant ses lunettes de travail et en les jetant sur le plan de travail en contreplaqué.
— J'ai peine à croire que j'arrive enfin au bout, déclara-t-il, surtout en travaillant uniquement pendant mon temps libre. Au départ, j'ai cru que j'en aurais pour une éternité.
— En parlant de boulot, justement, je voulais te dire que Mme Mbacké est très contente du travail que tu as fait sur sa propriété , lança Elhadj. J'étais là-bas en train de superviser les derniers détails , et elle m'a assuré qu'elle faisait ta publicité auprès de tous ses voisins et amis . Tu pourrais avoir d'autres contrats très bientôt.
— Bonne nouvelle, dit Dieylani . Est-ce que tu t'es arrêté chez les Diop pour voir où en est l'équipe ?
— Oui. Omar m'a dit qu'ils devraient avoir fini vendredi.
— Super. Autrement dit, on pourra commencer le chantier des Ndiaye la semaine prochaine comme ça je serais sur place.
— Tu vas devoir peut-être embaucher du monde.
— Peut-être. Pour le moment, je suis juste content d'avoir des chantiers.
Dieylani ferma les yeux une seconde et se remémora ses débuts. Il lui avait fallu longtemps pour conduire son entreprise à ce niveau, après des journées chômées à jongler pour régler les factures. Tous ses efforts avaient payer. Encore un an ou deux à ce rythme et, sans catastrophe majeure, il pourrait dégager un solide bénéfice. Alors, il pourrait se permettre de se détendre un peu. Son père Papa Mansour malgré sa grande fortune a toujours encouragé ses fils à ne pas compter sur lui pour réussir. Cependant il les a toujours accompagné avec des conseils et parfois avec de petits coups de pouce. Ils se sont toujours débrouiller tout seul sans compter sur lui et il ne pouvait qu'en être fier.

— Dis-toi bien que, si l'entreprise boit un jour la tasse, tu pourras toujours te reconvertir en mannequin homme, lui lança son frère.
— Ne recommence pas avec ça, le prévint Dieylani en dardant sur le téléphone un regard noir.
En apprenant qu'il avait accepté de poser pour un magasine sur l'économie , ses employés avaient fait de sa vie un enfer. Ils passaient de la musique de strip-tease chaque fois qu'il se présentait sur un chantier. Ils ne s'étaient calmés que lorsqu'il les avait menacés de tous les virer.
— Eh, c'est juste qu'on est jaloux, répliqua Elhaj . Alors, raconte, comment ça s'est passé, l'autre jour ?
— Comment quoi s'est passé ?
— Ta séance de pose, ou je ne sais pas comment tu appelles ça. Comment c'était ?
— Bien.
— Oh, oh ! Et le photographe, homme ou femme ?
— C'était une femme.
— Ça doit faire bizarre, pour une première fois?
— Non, pas du tout, répondit-il, peu désireux de continuer cette discussion.
— Elle était belle ?
L'intonation grivoise d'Elhaj le contraria.
— Pourquoi, ça t'intéresse ? rétorqua-t-il sèchement.
— Eh, mec, je vis par procuration, c'est tout. Je parie qu'elle était canon.
— Ça allait.
Ça faisait plus qu'aller, en fait. Tout, en cette photographe son allure, sa voix, sa façon de rire, son parfum l'avait un peu déstabilisé. Pour être honnête, il avait du mal à se concentrer en sa présence. Cette femme lui rappelait tellement celle qui était la cause de ce voyage.Et puis, il avait commis l'erreur de l'embrasser. Cela avait été agréable de la tenir entre ses bras qu'il n'avait plus qu'une idée : recommencer, et l'embrasser encore et encore. Et même faire bien plus. Mais, si tentant que fût ce programme, il n'avait pas besoin de ce genre de distraction pour le moment. Il était conscient de faire un transfert sur cette pauvre femme qui n'a rien demandé.
— Ça allait ? ricana Elhadj . Eh bien, prépare-toi.
— A quoi ?
— Quand ce magasine sortira, la moitié des femmes de Miami, du Sénégal et du monde entier voudront sortir avec toi. Tu auras
l'embarras du choix.
— Elles vont être déçues, en ce cas, répondit Dieylani en secouant la tête. Je n'ai pas de temps pour ça.
— Tu sais ce qu'on dit sur les gens qui abusent du travail et ne s'amusent jamais...
Il songea une fois encore à Sa Adja. Avec elle, il ne dirait pas non à quelques petits jeux en fait...
— Je pense embaucher cette photographe pour qu'elle prenne quelques clichés de la maison. Elle pourrait me créer un catalogue des maisons que j'ai rénovées.
L'idée de faire appel à elle, de créer une relation professionnelle entre eux, avait germé en lui après leur discussion : Destiny aimait tellement photographier les vieilles maisons qu'elle pourrait faire un travail remarquable. Bien sûr, cela signifierait la revoir, passer plus de temps avec elle. Difficile alors de s'en tenir à ses bonnes résolutions ; conserver une vie aussi simple que possible pour se consacrer exclusivement à son travail deviendrait malaisé. Mais, après tout, cela pourrait être aussi très fructueux. Ainsi, il combinerait travail et plaisir. Peut- être qu'apprendre à mieux connaître Destiny ne le détournerait pas trop de son objectif. Et ses photographies l'aideraient sûrement à atteindre plus rapidement son but. Et puis, peut-être qu'Elhadj avait raison quand il le mettait en garde : « Trop de travail et pas assez d'amusement... »
— Pourquoi tu veux des photos ? s'enquit-il justement, tirant Dieylani de ses pensées.
— Je pourrais les rassembler dans un PowerPoint et aller le présenter au comité municipal de préservation du patrimoine. Cela les inciterait peut-être à m'ajouter à leur liste d'entrepreneurs aptes à restaurer les bâtiments qu'ils protègent.
— Tu es sûr que ce n'est pas une excuse pour revoir cette belle photographe ? lui demanda son frère amusé.
— Eh, je n'ai pas dit ça en pensant à mal, ni que c'était une mauvaise idée ! protesta Elhadj . En fait, je la trouve plutôt bonne. Et si, en plus, on y gagnes un peu d'action en passant... ça non plus, ça serait pas une mauvaise idée. Mais tu va faire quoi de Leina? Tu sais bien qu'elle a toujours eu un feeling for you?
C'était exactement ce que Dieylani avait en tête, mais il ne fut pas sûr d'apprécier le commentaire. C'était une chose d'envisager une liaison sans lendemain avec une femme lambda, mais Leina et lui avaient un passé commun, et cela changeait tout. Il ne pouvait pas lui donner de faux espoir. Ils ont passé de bons moment surtout au lit mais ça s'arrête là en tout cas pour lui.
Quand a Destiny, elle lui avait fait part de ses inquiétudes. Peut-être qu'elle avait raison, peut-être qu'ils étaient différents , mais, il avait le sentiment qu'il devrait avancer prudemment avec elle. Et qu'elle se fût montrée si nerveuse après s'être abandonnée à son baiser ne faisait que le confirmer. Leina était encore sur la réserve. Mais il avait envie de passer à autre chose. Donc, les photographies constituaient un angle d'attaque idéal. Ainsi, ils apprendraient à mieux se connaître sur un plan professionnel puis, quand le moment serait venu, il trouverait le moyen de reprendre là où ce baiser les avait laissés.

Me voilà à l'aéroport Blaise Diagne entrain d'attendre mon idiot de frère qui pour ne pas changer est en retard et pourtant je lui ai bien précisé l'heure de mon atterrissage. Je patiente encore 10mn avant de le voir arriver dans son range rover.
Lui: frère
Moi: kham doul hé boulma takha saga dh (merde ne me fait pas insulter) je t'avais dis sue j'allais atterrir à 20h et toi tu te pointes à cette heure.
Lui: sheu frère excuse me je suis passé quelque part c'est le pourquoi de mon retard de seulement 20mn
Moi: seulement tu dis? in case you didn't know I couldn't get a direct flight and I had a scale and I'm very tired because I couldn't sleep during the whole flight and I had to sort out some damn things papers in this shitty airport so I can get all my fucking suitcases out. So excuse me for complaining when you don't make it on time.
Now put these fucking suitcases in the trunk and take me home please.
(au cas ou tu ne le savais pas je n'ai pas pu avoir un vol direct et j'ai fait un scale et je suis tres fatigué car je n'ai pas pu dormir pendant tout le vole et j'ai dû régler quelques fichues papiers dans cet aéroport de merde pour pouvoir sortir toutes mes putains de valises. Donc excuse moi de me plaindre quand tu n'est pas fichu d'arriver à l'heure.
maitenant range moi ces putains de valise dans la male et raméne moi a la maison s'il te plaît.)
En ouvrant la porte côté passager je fais face à Dialika qui me sort ses 32 dents.
Moi: am i dreaming or what? Yaw loy noka ded fi ak sa biir boi reuy?
Elle: salut beau frère des deux côtés namone nala . Shi Etats Unis mom da nga fa dieulé leer ya ngui moll ni.
( tu m'avais manqué. Tu es devenu plus beau)
Moi: kham kone yen gnar bayi wolén sen yii baay? Dialika bo bayiwoul Elhaj di nga birate ci sa kaw biir bi li nguen di beug fowoum taat yeup.
(Donc vois n'avait pas laissé vos trucs là. Si tu ne fais pas attention à Elhadj il va te remettre enceinte alors que tu es déjà enceinte vous êtes trop accro)
Elle: mo ngui moche nak. Wa va derrière toi aussi khana tu ne vas pas déplacer la pauvre femme enceinte que je suis.
Moi: est-ce que toi tu as pitié de toi? Gnak diom.
Je vais me mettre derrière tandis que mon frère finissait de ranger les valises et viens s'installer côté conducteur . Je sais que je me suis un peu emporté mais bon je m'excuserai après.
Lui: bro je suis désolé pour mon retard
Moi: non t'inquiètes pas c'est moi qui me suis emporté tout à l'heure.
Dialika: ça c'est vrai pour un simple retard tu lui crie dessus alors que c'est un kilifa maintenant.
Moi: yaw doul. Elhadj je vais aller directement à l'aéroport demain inshaAllah je viendrai à la maison.
Elle: ah non non Badiene a organisé un dîner pour ton retour je sais que tu es fatigué mais bon elle se fâcher si tu ne viens pas.
Moi: Mére tamit wa okay donc allons à la maison.
Dialika: en plus khana namo sa ndama li mom dh yeugoul sakh que tu viens.
( en plus tu n'as pas envie de voir ta petite dame. Elle ne sait même pas que tu viens)
Moi: yaw meuno guéneu ci mane?
(Tu ne peux me laisser tranquille?)
Elle éclate de rire alors alors que je souris en imaginant la tête que fera Adja quand nos yeux se croiseront à nouveau.






Cette fois mom j'ai une excuse pour mon retard. J'ai perdu mon papa c'est pour cela que je n'avais pas la tête à écrire. Guen gnanal ko bou bakh.

A bientôt ☺️

Adja Nicole GueyeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant