Not After Us, Only You - Tome 1

Épisode 13, partie II

Épisode 13, partie II : Let's get it started !

Mon cœur se serre alors que j'assiste, impuissante (pour le moment), à cette guerre de clans, et l'idée de devoir rester à l'écart me rend presque malade. Le blond fait un tour sur lui-même, sa main glissant lentement le long de sa mâchoire carrée. Son regard fixe le feu de joie, plongé dans une pensée obscure. Quelque chose de malsain émane de lui, une aura fausse, et soudain, je comprends pourquoi Rita n'a pas peur de lui. Sans ses acolytes, il ne serait rien de plus qu'un lâche, ce qui m'incite à observer les adversaires les plus menaçants autour de lui. Les deux types qui s'en prennent à Gus semblent bien dans le rôle des brutes, mais je détecte un malaise dans leurs gestes, une hésitation qui freine leur violence. Une faiblesse, peut-être liée à la femme qui, d'une simple gifle, a déclenché cette confrontation - un coup dont l'écho résonne encore dans mes oreilles.

Mon attention se tourne ensuite vers le gros tas, ce type massif avec une épaisse touffe brune au sommet du crâne et les côtés rasés. Sa seule présence pourrait immobiliser Bill qui, bien que peut-être réticent à se battre, ne manque visiblement pas de force, ses bras de fer et ses abdos contractés en témoignent. Enfin, il y a cette silhouette féminine, poitrine aplatie, au visage froid et inexpressif, prête à agir sur un simple signe, comme un chien attendant l'ordre de son maître pour bondir sur une proie sans défense. Et, bien sûr, Miles, qui semble être le genre d'homme capable des pires atrocités, pourvu qu'il soit entouré de sa bande de lâches.

— Laisse-les tranquilles, Miles ! Hurle Rita en avançant d'un pas décidé.

— Mmmh, non, répond-il, son ton traînant marqué d'un sourire désinvolte.

— Pourquoi ? Ils ne t'ont rien fait ! C'est à moi que tu veux t'en prendre !

Il hausse les épaules, l'air presque amusé.

— Ouais, je sais bien, mais... Je n'ai pas envie, fait-il, insistant sur chaque mot d'un ton méprisant. De plus...

Puis, sans se presser, il fait signe aux deux types qui retiennent Gus de s'approcher. Mike et Shane obéissent sans hésitation.

Quand ils atteignent enfin l'Italien, l'un d'eux lui frappe l'arrière du genou d'un coup de talon précis, forçant Gus à se plier en grimaçant de douleur, les épaules voûtées sous le choc. Pendant ce temps, Miles, qui n'a pas quitté des yeux le copain de Rita, s'approche du feu de joie. Il en tire un bâton encore fumant, l'extrémité brûlée et rougie par les braises. Ses yeux bleu ciel se plissent tandis qu'il approche le bâton incandescent, comme pour savourer le moment. Puis, abaissant légèrement son arme improvisée, il fixe Gus agenouillé devant lui, la tête baissée, le dos se soulevant et s'abaissant sous une respiration haletante.

— J'veux que tu comprennes, une bonne fois pour toutes, que cet endroit appartient aux Fagazio, dit Miles, sa voix basse et menaçante alors qu'il avance vers lui, pas à pas.

Gus reste immobile, agenouillé, inconscient de la menace imminente. Ou peut-être qui ne veut pas en avoir conscience. Et avant même d'y réfléchir, je me redresse, un élan incontrôlable me propulsant hors de ma cachette.

— Relâche-les ! Criais-je d'une voix forte et ferme.

Mon ordre, net et tranchant, brise soudain le silence tendu de la scène. Tous les regards se tournent vers moi, incrédules. Miles me fixe, ses yeux s'écarquillant légèrement sous l'effet de la surprise. C'est comme si ces imbéciles, perdus dans leur rôle de petits caïds de rue, ne m'avaient même pas remarquée jusqu'à cet instant. Je n'en reviens pas de leur naïveté. En voyant leurs expressions, à la fois surprises et mal à l'aise, un rictus de satisfaction monte en flèche.