Elira -Cœur en Cavale

Chapitre 14

Ali

Je n'avais pas anticipée, une histoire qui me plonge dans des émotions conflictuelles et troublantes. Tandis qu'elle s'éloigne, je ressens cette puissante attirance et cette tension, mais aussi le poids de la responsabilité qui m'enjoint à garder mes distances. J'ai franchi une ligne aujourd'hui, et même si cela m'effraie, je ne peux pas m'en détourner.

L'image d'Elira vacillant entre force et fragilité continue de hanter mon esprit, et je sais que désormais, cette connexion est inévitable, même dangereuse. Je vais devoir trouver un équilibre, apprendre à la protéger sans me perdre moi-même. Pourtant, une part de moi se réjouit, impatiente de découvrir ce qui nous attend, de voir où ce chemin sinueux pourrait nous mener.

Pour l'instant, je reste en retrait, l'ombre de mes sentiments cachée derrière mon uniforme et mon masque de professionnalisme. Mais au fond, je sais qu'Elira a percé cette façade, qu'elle a vu quelque chose en moi que personne d'autre n'a jamais remarqué. Une vulnérabilité que je garde secrète, mais que je suis prêt à lui dévoiler, si elle le souhaite.

Quand je tourne enfin les talons pour reprendre mon poste, je sais qu'un lien invisible nous lie désormais, un fil tendu entre défiance et attirance, entre devoir et désir. Ce n'est que le début d'une histoire complexe, et même si je ne connais pas encore la fin, une chose est certaine : je serai là, quoi qu'il arrive, pour elle.

Le lendemain 4h55
Ali

Le lendemain, je me réveille au son strident de mon réveil à 4h55, un horaire qui me colle à la peau depuis que j'ai commencé ce travail. J'émerge lentement de mes draps, l'esprit encore embrouillé par les souvenirs d'hier. Elira. Ce nom, ce visage, ce mélange étrange de force et de fragilité me hantent. Mais je ne peux pas me laisser distraire. Pas aujourd'hui.

Je traîne mes pieds jusqu'à la salle de bain, laissant l'eau froide glisser sur mon visage encore endormi avant de monter sous la douche. Le jet brûlant efface la fatigue de la nuit, et tandis que je me coiffe, humidifiant légèrement mes cheveux pour leur donner cette allure soignée mais décontractée, je ne peux m'empêcher de repenser aux messages de Valérie. Elle a encore essayé de se rapprocher hier soir. Des textos enflammés, une tentative évidente de franchir une ligne que je n'ai aucune envie de franchir. Je l'ai ignorée, comme toujours, mais cette insistance devient pesante.

Une fois prêt, j'enfile mon uniforme. Je retrousse légèrement les manches, dévoilant mes avant-bras tatoués, une habitude que j'ai prise sans y réfléchir. Ce costume, bien ajusté, accentue mes muscles, me rappelant que je dois non seulement avoir l'air professionnel, mais aussi imposer une certaine prestance. Après tout, c'est parfois mon corps qui parle pour moi dans ce métier.

Dans la cuisine, je prends un petit déjeuner rapide – des œufs brouillés et un café noir. Pas de luxe inutile, juste de quoi tenir jusqu'à la pause. Une fois terminé, j'attrape mon sac, enfile mes chaussures et quitte mon appartement, jetant un dernier regard à mon téléphone. Encore des notifications de Valérie. Un soupir m'échappe. Elle ne comprend pas, ou elle refuse de comprendre.

Je ferme la porte derrière moi, descendant les escaliers en silence. L'air frais du matin m'accueille à la sortie de l'immeuble. Mon immeuble modeste, situé à l'écart de la ville, est plongé dans une semi-obscurité, mais déjà les premières lueurs du jour apparaissent à l'horizon.

Je rejoins ma moto. En enfourchant la selle, j'appuie sur le bouton de lecture de ma playlist. Les premières notes résonnent dans mes écouteurs tandis que je démarre, le grondement du moteur résonnant dans la rue encore endormie.

Le vent du matin, mêlé à la lumière dorée du lever du soleil, me fait oublier, l'espace d'un instant, ce qui m'attend. Les souvenirs de la veille tentent de revenir, mais je me concentre sur la route. Pour l'instant, il n'y a que moi, la musique, et ce voyage, un pont entre deux mondes. Mon devoir m'attend, et peut-être aussi... Elira.