8-révélations

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Rûn se réveilla lentement, ses paupières papillotant tandis qu'il luttait pour émerger du sommeil. Je m'étais assis près de lui, observant son souffle irrégulier avec une inquiétude croissante. Quand ses yeux s'ouvrirent enfin, son premier réflexe fut d'essayer de se redresser.

« Doucement, » dis-je, posant une main légère sur son épaule pour l'empêcher de bouger trop brusquement. « Tu as deux côtes cassées. Si tu forces, tu ne feras qu'aggraver les choses. »

Rûn me lança un regard mêlé de défi et de frustration, ses sourcils froncés tandis qu'il serrait les dents.

« Pourquoi... pourquoi tu continues ? » murmura-t-il d'une voix rauque, chargée d'émotion. « Je t'ai dit de ne plus m'aider. Tu ne comprends pas ce que tu risques ? »

Je le regardai, calmement, mais avec une détermination que je ne cherchais pas à cacher.

«Je comprends très bien» répondis-je doucement. « Mais ça n'a pas d'importance. Peu importe les conséquences, Rûn, je continuerai de t'aider.»

Il détourna les yeux, ses lèvres tremblant légèrement. Je vis ses mains se refermer en poings alors qu'il tentait de retenir ses larmes.

« Tu es fou, » murmura-t-il, sa voix brisée.

Je ne répondis rien. Parfois, il n'y avait rien à dire.

Rûn inspira profondément et, malgré la douleur évidente, il se leva lentement. Son corps tremblait, mais il semblait décidé à partir. Je le regardai se diriger vers la porte, son pas vacillant, mais une ombre de détermination dans ses gestes.

« Fais attention à toi, rayon de soleil » dis-je doucement, presque dans un murmure.

Il s'arrêta net.

Son dos se raidit, et il tourna lentement la tête pour me regarder. Ses yeux, écarquillés de surprise, brillaient d'une émotion que je ne pouvais pas encore nommer.

« Comment... Comment tu m'as appelé ? » demanda-t-il d'une voix tremblante.

Je soutins son regard, et cette fois, je laissai tomber le masque. Mes yeux, que je camouflais soigneusement, retrouvèrent leur éclat doré caractéristique des Némérys.

Le silence qui suivit sembla durer une éternité. Puis je vis la compréhension illuminer son visage.

« C'est toi, » murmura-t-il, sa voix chargée d'incrédulité. « Rayon de lune... »

Son corps sembla fléchir sous le poids de cette révélation, et les larmes qu'il avait tenté de contenir coulèrent librement sur ses joues.

Il fit un pas vers moi, hésitant, comme s'il craignait que je ne sois qu'une illusion. Puis, d'un geste presque désespéré, il tendit la main et effleura mon bras, comme pour s'assurer que j'étais bien réel.

Quand il sentit ma chaleur, sa barrière émotionnelle s'effondra.

« C'est toi, » murmura-t-il encore, plus fort cette fois, avant de me saisir dans ses bras.

Je restai figé un instant, surpris par cette étreinte soudaine, mais je finis par refermer mes bras autour de lui. Il était léger, fragile, et je sentis ses tremblements contre mon torse.

« Tu es revenu, » murmura-t-il contre mon épaule, ses larmes mouillant ma chemise.

Je fermai les yeux, un mélange de soulagement et de culpabilité m'envahissant.

Mais mon soulagement se transforma rapidement en inquiétude. En tenant Rûn contre moi, je remarquai que sa peau était brûlante. Une fièvre.

Je m'écartai légèrement, juste assez pour poser une main sur son front.

le voyage de VilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant