TEXTE 3

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Le masque de démon

(12 pages)

J'ignore ce qui me réveilla.

Je sentais une brise glaciale passer sur ma peau, me gelant jusqu'aux os. Le froid autour de moi semblait omniprésent, si bien que je tentai d'un geste mécanique de remettre ma couverture en poussant un profond soupir. Ma sœur avait dû oublier de fermer la fenêtre, comme d'habitude. Je remuai dans mon lit, agacée, puis m'étonnai de découvrir mon matelas si dur et si bruyant : il grinçait sous moi, et lui-aussi était froid.

J'ouvris les yeux.

Ce n'était pas mon matelas, et je n'avais pas de couverture.

J'étais couchée sur un sol de planches de bois qu'un simple mouvement parvenait à faire grincer. L'obscurité m'avalait, et tout ce que mes sens percevaient, c'était le sol glacé sur lequel j'étais allongée.

Je me redressai à demi puis m'assis, le cœur battant. Mon regard balaya les lieux mais ne discerna rien à travers les ténèbres. J'entendais les craquements lointains caractéristiques d'un vieux bâtiment, les chocs réguliers de la pluie sur une fenêtre proche, et le vent qui hululait à travers les murs, mais aucune trace d'un autre être humain.

Je passai la main autour de moi, perturbée, espérant sans trop d'espoirs sentir mon lit sous ma main et me rendre compte que j'étais simplement tombée, mais il n'y avait que du vide autour de moi, et je n'osais pas me déplacer dans cette obscurité lourde et poisseuse. Je cherchai autour de moi, puis sur moi, mon téléphone, sans succès. Je restais donc assise, tentant de trouver une explication logique, l'anxiété tranchant déjà le voile de la somnolence.

Avais-je fait une crise de somnambulisme et étais-je dans une autre pièce que ma chambre ? Peu probable, je n'avais jamais été somnambule, et de toute façon, aucune pièce chez moi n'avait un sol en bois.

Quelqu'un m'avait-il fait une mauvaise blague ? Possible. Rémi, mon meilleur ami, avait souvent l'habitude de faire des de mauvaises farces, mais il ne serait jamais allé jusqu'à me déplacer dans mon sommeil pour me transporter vers un endroit inconnu...si ?

D'ailleurs, en parlant de Rémi...Je me souvenais avoir été à une fête hier avec lui, où j'avais rencontré un homme...Son prénom m'échappait, il avait une consonance japonaise, mais je ne parvenais pas à me le remémorer. Ensuite, Rémi m'avait reconduite chez moi, puis...Plus rien.

Je m'étais réveillée ici.

L'incapacité à me souvenir ou de trouver une raison à ma présence ici me donna soudain un puissant mal de crâne. Je gémis, puis fermai les yeux quelques secondes, tentant de reprendre mon calme. J'inspirai profondément quelques secondes, la peur et la douleur se dissipant peu à peu, puis rouvris les yeux.

Déjà l'obscurité avait commencé à se dissiper.

Je me trouvai dans un long couloir aux murs qui avaient dû être blancs un jour, mais qui étaient à présent poussiéreux et jaunis. Des portes se trouvaient sur le mur de gauche à intervalle régulier, et quelques porte-manteaux où quelques vestes étaient accrochées décoraient ces intervalles. De petites lucarnes sur le mur de droite ponctuaient le tout, mais elles étaient soit fermées par des volets à moitié pourris, soit cassées, et laissaient passer un vent glacial.

Le froid me prit à la gorge de nouveau alors que j'observai ce spectacle d'un œil stupéfait. On aurait dit...Une école ? Délabrée, certes, mais une école ! Que faisais-je là ?

J'utilisai le mur de droite pour me relever, puis m'approchai d'une des lucarnes. Dehors, il faisait nuit et la pluie martelait les carreaux dans un bruit sourd. J'apercevais une grande cour de récréation pour enfants où des marelles étaient dessinées et où un terrain de foot se trouvait encore. Mais

Wattpad Horror Tournament 2015 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant