Chapitre 8

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Le lendemain.

Alex

Moins fort ! Mon copain dort.

C'est du moins ce que je dirais aux battements de mon cœur s'ils pouvaient m'entendre. Ma nounou avait mille fois raison quand elle disait : « Petite, si tu cherches le bonheur, trouve un homme qui te respecte, mais pas trop ». Gamine, ça me faisait rigoler parce que je ne comprenais pas. Maintenant, je sais ce qu'elle voulait dire. Les évènements de la nuit me reviennent par bribes. Du sexe. Beaucoup de sexe. Toute la nuit, son corps nu en mouvement, infatigable, et des orgasmes à répétition.

Je ne savais pas.

Mais ce n'est pas le pire. Si mon corps semble peser une tonne, c'est parce que celui de Garrett est directement branché au mien, aussi sûrement que si on nous avait attachés ensemble avec des tuyaux faits de chair et de sang. L'intimité de la situation me colle la nausée.

L'atterrissage, c'est maintenant, Alex !

J'imagine la solution de la fuite matinale avant son réveil. Tout doucement je détache le bras lourd qui repose sur ma hanche, pile au moment où l'alarme de son portable se fait entendre. Je me fige, bien obligée de le relâcher. Sortant de sa léthargie, il la coupe, se frotte les yeux et me regarde.

Apparemment surpris de me trouver là.

– Bonjour, dit-il de sa voix grave. Comment te sens-tu ?

– Euh, je... je ne me souviens pas être allée au lit.

– Normal. Tu t'es endormie dans la douche.

– Dans la douche ?

– Dans le receveur plus précisément.

Envie de mourir. Je sais que c'est la vérité. Je ne me couche jamais sans prendre une douche. Je prends le temps de l'examiner. Il a l'air en p'tite forme. Je ne vois pas les miens, mais ses yeux sont cernés et, dans la mesure où je n'ai pas beaucoup dormi, lui non plus.

– Si j'en crois mes souvenirs, la nuit a été agitée...

Un simple hochement de tête.

– Nous nous sommes bien amusés, confirme-t-il après quelques secondes de ce qui semble être une intense réflexion, lui laissant une expression incrédule sur le visage.

Ma main tremblante passe sur mes fesses pour calmer la brûlure qui s'y trouve. Ce qui ne lui échappe pas et lui arrache un petit sourire satisfait.

– Je tiens à te dire que tu m'as demandé de te mordre les fesses.

Je me sens rougir de honte, ça me revient.

– Je n'ai pas perdu la mémoire.

– Tant mieux. J'ai eu du mal à dormir avec toi, se plaint-il.

Vexée, je fais mine de me lever.

Il pose sa main sur mon bras pour me retenir.

– Ça n'a rien à voir avec toi, clarifie-t-il.

– Avec qui alors ? fais-je un peu trop vite.

Ma question fait venir sur son visage un air de confusion adorable que je ne lui connaissais pas jusqu'ici.

– J'ai une ligne de conduite, admet-il à contrecœur : « Baiser et dormir, jamais au même endroit. » J'ai besoin de mon espace pour dormir.

Ça semble logique et illogique en même temps. Alors qu'est-ce que je fous là ?

Effet de VagueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant