Crédit Photo : Barbara Palvin pour Alex Sand Garrett.
Civilité , la Rosa Alba
🎬
Las Vegas
MATT
Le combat va-t-il recommencer ?
Le monde n'est pas gentil, bordel ! Le croire est stupide, naïf et dangereux. Personne ne peut changer du tout au tout dans un laps de temps aussi bref. Personne. Alors pourquoi je le ferais, hein ? Parce que Mademoiselle Alex Sand, sérieusement ivre qui plus est, exige séance tenante de s'introduire dans ma life pour me sauver ? Qui est-elle pour y prétendre, merde !
Moi je n'ai aucune envie de changer. Absolument aucune.
Je bombe le torse et descends cul sec d'énervement mon poison habituel, dont la chaleur suave gaine efficacement les aigreurs angoissantes qu'elle a provoquées, puis je repousse fermement mon verre vide sur le comptoir.
Putain, les femmes.
Elle peut toujours essayer les larmes. Ça n'arrivera pas. J'ai toujours détesté les filles qui pleurent - même petit - mais en dehors de l'agacement bien réel que cela me procurait, je m'en moquais éperdument. C'était leur problème, pas le mien ! Alors pourquoi ça m'affecte qu'elle chiale, là ? Je devrais m'en foutre. Merde.
Alex n'est pas différente des autres, si ?
C'est une femme. Avec des émotions, une bonne odeur de chatte, une peau douce à coller des frissons, et tout ce que trimbalent les femmes d'incohérence hors de notre portée. Quoi ? J'exagère ? Que faites-vous des femmes qui s'élèvent avec virulence contre le harcèlement sexuel au boulot pour une main qui traîne ou des propos déplacés, et qui sont prêtes à absoudre les violeurs parce qu'ils sont des enfants armés de Kalachnikov et sidéens ? Formidable, n'est-ce pas ? Le juste milieu serait logique. Eh bien non. Il y a des canulars comme ça chez elles contre lesquels un cerveau de mec ne peut rien.
Aucun doute là-dessus, Alex est une femme !
Pourtant en dépit de toute logique, elle l'est. Différente. Parce que je ne supporte pas qu'elle soit triste ou malheureuse. Ça me tord. Autant je suis fier des sourires moqueurs empreints de douceur que je lui inspire et même de ses incohérences ridicules qui la poussent à aimer les prisons comme d'autres aiment le chocolat, autant ses pleurs me font le même effet qu'une gueule de bois.
Mon esprit drogué ne fonctionne plus normalement.
Mon corps imbibé se sent anormalement faible.
Ma poitrine chauffe au point de me faire physiquement mal.
Bref, tout se détraque et, ça, ce qu'elle provoque, c'est impossible. Je ne le supporte pas ! Bon Dieu ! Que dois-je faire ? Que dois-je dire pour qu'elle arrête ? À défaut d'en avoir la moindre foutue idée, je me redresse sur mon tabouret de toute ma hauteur, ignorant superbement les huit clients affamés de sexe alignés tels des pingouins endimanchés le long du bar, qui n'arrêtent pas de me scruter depuis le début de notre petite crise comme si j'étais un singe dominant en parade d'intimidation devant les autres prétendants, pour me concentrer sur une seule chose énervante à la fois.
Alex.
Étrangement, maintenant qu'elle est muette, ça m'agace aussi.
Depuis que la vérité sur mon compte lui a été révélée sans qu'elle me condamne pour cela - ce que je n'arrive toujours pas à admettre de la part d'une fille intelligente - je me morfonds, je souffre, physiquement et émotionnellement - chose qui ne m'arrive JAMAIS - et je ressens son absence comme un deuil. Parce qu'avec sa connerie de « seconde chance » pour tous, elle entretient l'ESPOIR. Sauf que je n'en veux pas de ce putain d'espoir !
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Effet de Vague
RomanceEffet de Vague met en scène un industriel pharmaceutique américain au passé sombre et bien enterré et une jeune avocate pénaliste française de vingt ans, sortie major avec trois ans d'avance de sa promotion dont le rêve est de travailler à la Cour P...