CHAPITRE 13 : Officiels.

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Chaque parcelle de mon corps me faisait mal. Absolument, partout. Je n'ouvre pas les yeux, sachant que la lumière allait brûler mes pupilles. Je pouvais entendre de léger 'bip' provenant probablement d'une machine se trouvant à quelques centimètres de l'endroit où je me trouvais. Je me sentais engourdie, comme si j'étais paralysée. Si quelqu'un me donnait un coup de poing au visage je suis pratiquement sûre que je ne sentirais rien.

Par contre, j'entendais parfaitement bien. Le bruit de chaussures grinçant sur un sol lisse atteignait avec aise mes tympans, et de faibles murmures résonnaient, des voix qui paraissaient se perdre au fond de mon esprit, malgré le fait que je pouvais les entendre distinctement.

« Ça fait trois jours qu'elle est comme ça- et si, et si elle ne se réveillait pas ? » dit la voix agitée de ma mère. Je voulais la rejoindre et la prendre dans mes bras, lui dire que j'allais bien, et que tout allait rentrer dans l'ordre. Je ne savais juste pas comment. Est-ce que j'étais vraiment éveillée ? Ou est-ce que je rêvais à l'intérieur de mon coma ? C'était possible de faire ça ?

Je ris mentalement pour moi-même.

« Emilia, écoute. Elle va se réveiller, ça va aller... » chuchote mon père. J'entends la porte qui s'ouvre dans un grincement, et le silence s'installe pendant quelques secondes.

« Elle n'est toujours pas réveillée ? » demande une autre voix qui m'est familière.

« Non. » répond ma mère froidement. Bien fait.

« Est-ce que je peux avoir un moment avec elle ? » questionne-t-il. NON ! S'il vous plaît, dites-lui de partir.

« Je ne laisserais pas ma fille -» commence ma mère.

« Je vous en prie madame Flynn. » implore Michael. Elle soupire.

« Tu as 10 minutes. » dit-elle dans un souffle. J'entends la porte s'ouvrir, puis se refermer dans un petit claquement sec. Je suppose qu'il traîne une chaise vers mon lit car j'entends le crissement des pieds se rapprocher. Je ne sais pas comment je le sais, mais il me prend la main.

« Je suis désolé. » murmure-t-il difficilement. Est-ce qu'il était en train de pleurer ?

« S'il te plaît, réveille-toi. Je t'en prie... Réveille-toi et ... Hurle moi dessus, dis-moi que tu ne veux plus jamais me revoir. Peu importe. Juste, réveille-toi. » affirme-t-il péniblement.

« J'ai besoin de toi. Je veux pouvoir m'énerver contre toi, et je veux que tu t'énerves contre moi. » soupire-t-il. Le silence se fit pendant quelque secondes, puis je sentis ses lèvres contre mon front, s'attardant légèrement.

J'essaye d'ouvrir mes yeux mais ça me semble impossible. J'essaye de parler, mais ma bouche est beaucoup trop sèche, et mes lèvres sont dans l'incapacité de se mouvoir. J'essaye de bouger n'importe qu'elle partit de mon corps. J'étais sur le point d'abandonner, pensant que j'avais échoué, jusqu'à que j'entende un petit halètement de surprise.

« Kassidy, si tu es réveillée, refais ce que tu viens de faire. » dit-il. Je réessaye de me mouvoir, espérant bouger la même partie de mon corps. Je l'entends rire bêtement et sens ses lèvres embrasser mon visage à plusieurs reprises.

« Tu es réveillée ?! Putain de merde ! Tu es réveillée !! Putain. Qu'est-ce que je fais ? » cris-t-il frénétiquement. Je pouvais sentir le coin de mes lèvres se retrousser mais je ne savais pas si c'était dans ma tête ou non.

« In-infirmière. » croassais-je. Il gloussa de nouveau avant de s'exclamer :

« Oui, oui infirmière, une infirmière. Putain ! » J'entends de lourds pas frapper le sol et sa voix criante retentit à l'autre bout de la pièce : « Elle est réveillée ! Elle s'est réveillée ! »

invisible m.c [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant