Chapitre 17

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J'ai dû passé dix bonnes minutes à appeler Will avant de me rendre compte qu'il ne répondrait pas.

Du moins, pas comme ça.

Il m'avait donné le petit appareil qui devait m'aider en toute situation.

Bien sûr, je l'avais laissé chez Louis.

Quoi? Je sais ce que vous pensez. "Qui laisserait l'appareil sensé l'aider à se sortir de toutes les situations désastreuses chez lui - surtout quand on a le don pour se foutre dans des situations pas possibles ?!"

Sur quoi je vous réponds :

1 - Il n'y a que dans les films que le héros a toujours l'objet extraordinairement efficace sur lui au bon moment.
2 - En parlant de héros je suis celui de cette histoire, et franchement, sans mes conneries la moitié de vous ne me lirez certainement pas.
3 - Je. Vous. Enmerde.

« Oui, mais d'un autre côté, c'est un peu comme un smartphone et je t'assure que personne ne laisse son téléphone chez lui quand il va en soirée. » me réplique une voix dans ma tête.

Bon, d'accord vous devez être habitués aux voix dans ma tête avec qui je fais la conversation.

Mais je viens de me rendre compte d'à quel point c'est étrange.

Ah! Je vous vois venir :

D'accord, d'accord, elle est bien belle ta petite vie, mais nous on veut savoir ce qui s'est passé après que tu t'ai rendue compte que Will ne t'aidera pas cette fois.

Je sais, je sais, vous vous impatientés?

Vous avez envie de me crever un œil?

Vous me détestez?

Vous trouvez que je suis sadique?

Eh bien c'est vrai. Et j'adoooore ça.

Ahh, j'aurais dû être un démon, pas un putain d'ange.

- C'est bon t'as finit de gueuler comme ça?! Et puis, c'est qui Will?

Louis, toujours le mot pour tout gâcher.

Revenons au présent.

Je venais de m'arrêter de hurler, Louis se plaignait, Jack étais assis sur le lit et ne disait pas un mot. Et Seb...

Eh bien, c'est Seb. Il admirait la catastrophe d'un air suffisant, l'air de dire : Bravo Rel, tu viens encore de tout gâcher, et sans même que j'intervienne. Décidément, cette mission est trop facile !

Le pire, c'est qu'il a raison.

Bon Rel, prenons la situation en main.

- Okay, okay. D'accord, je crois qu'il est temps de dire la vérité. À tout le monde.
» Je m'appelle Raphaëlle, c'est vrai, mais on m'appelait Rel. Ou plus encore "The Queen". J'étais The Queen ici. Je buvais, me droguais, couchais, mais précisément, je les controlais tous. Et je sortais avec Jack.
» Tu étais encore jeune Louis, tu devais avoir... Quoi? Douze ans? Quand je suis morte. Je sortais d'une soirée arrosée, et un conducteur encore plus défoncé que moi m'a renversée. Je n'ai pas survécu.
» Je suis devenu un ange, va savoir comment. Pendant quatre ans, j'ai difficilement gravi les échelons, un à un, jusqu'à devenir Ange Gardien. Tu étais ma première mission Louis.
» Par contre, et ça ne vous étonnera sûrement pas, je n'étais absolument pas attentive à l'école des anges, et je ne connaissais pas l'existance des démons. Donc quand je suis arrivée dans la chambre de Louis, et que j'y ai trouvé Seb, j'étais complètement paumée, je ne savais pas ce qu'il faisait là. Et puis, il lisait dans mes pensées, connaissait mon passé, et même des détails sur la mission que je ne connaissais pas, moi. Pour la première fois de ma vie, quelqu'un était plus fort que moi pour les méchancetés et les mauvais coups, et ça ne m'a pas plu.
» Mais bon, tout ce passait bien, jusqu'à ce que je te revois Jack, à une fête avec Tabatha, ma petite Tabatha. Et la vérité, c'est que même si tout me l'interdit, je suis toujours follement et incroyablement amoureuse de toi. C'est pour ça que je t'ai embrassé. Pour te dire au revoir. Mais finalement, c'était plus un bonjour.

Je finissais mon monologue dans un silence pesant. Personne n'osait parler.

Seb ouvrait tout juste la bouche quand Tabatha rentra dans la chambre.

Ma petite soeur poussa un cri phénoménal. Un cri perçant qui donnait froid dans le dos.

Au début, j'eus peur qu'elle ne m'ait vu.

Et puis, je la vis se précipiter vers Jack.

Le corps de Jack.

Car oui, même si le Jack avec qui je parlais depuis tout à l'heure est bel et bien conscient, il me semble que ce n'est, si ce n'est son âme, du moins son esprit.

Son corps était inerte.

Et c'est là que je compris toutes ces histoires sur le baiser de l'ange.

Il n'est pas merveilleux ou guérisseur.

Non. Le baiser de l'ange détruit tout.

De mon baiser, de mon amour, j'ai tué Jack.

Et de mon sacrilège j'ai condamné un innocent.

Car oui, à ses côtés, le corps de Louis, désormais sans vie traînait.

Je poussai un cri. Un cri de rage, de désespoir. Un cri qui réveillerait les morts.

Pendant que je hurlais, Seb disparaissait petit à petit.

Non. Il ne me reste que lui.

- Reste Seb, suppliai-je.

- Si je le pouvais Rel, souffla-t-il.

Disparu.

J'étais seul.

Tellement seul, que tout tournait autour de moi. Tout était fini.

Puis, j'étais devant Will.

Et tout recommençait.

Angel's DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant