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[Cyberpunk 2077] Kurt Hansen/ OC (NSFW) || Partie 1

NDA : Langage cru et mentions de sale. C'est du cyberpunk ; à vos risques et périls. 

Pacifica, en l'en de disgrâce 2073, était une casbah grouillant de parasites, de soldats des NUSA et d'autres gangsters charognards arrivés dans le sillage de la Guerre d'Unification. Dogtown, c'était cette plaie immense, tiède et purulente avec du plomb dans les chairs. 

Ça faisait trois ans depuis les accords d'Arvin. 

Ça faisait aussi trois ans que Rhea Kade avait été remerciée proprement de chez Militech. Elle avait fait le deuil de sa carrière mais elle repensait souvent à ce samedi de mai au bureau. 

Encore aujourd'hui, les mots qui avaient suivi la mention "Motif de résiliation de contrat :" sur le datapad donné par l'un de ses propres subordonnés ne faisaient pas tous sens. Mais voilà, c'était la vie corporatiste... Elle s'était levée de son bureau et repoussé pour une fois son inhibiteur de cortisol pour le mettre dans un des tiroirs. Son ordinateur couvert de plans et de maquettes 3D de projets la narguait. Ces esquisses serviraient à la carrière de son successeur. Sans doute était-il choisi ? Peut-être que c'était ce même subordonné qui lui avait passé ce funeste datapad ? 

Il n'y avait même pas un plein carton. Il y avait là quelques médailles de service militaire, un chouchou qu'elle mettait pour travailler et n'abîmait pas ses cheveux, une chemise et une jupe en cas d'urgence, un porte-bonheur et quelques jouets sexuels pour faire passer le temps quand sa tête ne parvenait plus à corriger les câblages d'apprenti sorcier de ses trouffions en guise d'affaires. Elle avait jeté un œil méprisant à cet ordinateur. Elle l'avait bricolé, amélioré, donné une utilité au-delà de son but initial d'un ennui à crever et il restait là, couvert de plans et ces foutues maquettes 3D ! Rhea avait fait glisser sa main sur son bureau et des tas de rapports avaient volé dans la pièce. Son geste rageur n'avait été ponctué que par le bruit délicat du papier chu et les battements de son cœur si rapides. 

Elle était revenue près de l'ordinateur et fit une copie de tous les WIP et des projets passés et les brainstormings pour le futur avant de les envoyer sur un cloud plus gardé qu'une forteresse de données de Militech. Ces infos valaient à elles seules des milliers d'eurodollars. Elle avait effectué une réinitialisation de son ordinateur pour retirer toutes les améliorations et autres dossiers et utilisé un piratage rapide de court-circuit. "Table rase..." avait-elle pensé avec colère. Ses successeurs ne pourraient jamais délivrer de nouveaux plans et prototypes d'armes à la prochaine deadline. 

Ça, c'était un "comportement non conforme aux lignes de conduite de la compagnie", enculés. 

Rhea avait pris ses affaires mais avant de passer la porte, elle fit demi-tour et posa le carton sur le bureau. Elle avait plongé la main dans le tiroir du bureau et pris un pchit d'inhibiteur de cortisol avec une grande inspiration. Elle avait jeté l'inhalateur dans la poubelle avant de passer la porte avec son carton. Dans le couloir principal, quelques subordonnés étonnés l'avaient observée marcher comme une conquérante vers l'ascenseur. Elle avait posé non sans aigreur la version physique de son badge au bureau de l'entrée de l'antenne Militech de Philadelphie. La réceptionniste l'avait fait se connecter au terminal des effectifs pour révoquer ses accès aux bases de données de la compagnie ainsi que sceller son dossier personnel et ainsi son badge numérique. 

Elle était officiellement radiée ; sans autre forme de procès. 

Mais le processus de licenciement n'aurait pas été complet sans une dernière étape ; et non des moindres... 

Dans sa Rayfield, sur la route du retour vers son appartement du quartier historiquement paisible d'Hawthorne, à la lisière de Bella Vista, cinq voitures noires en phalange suivaient Rhea sur les artères qui désengorgeaient le centre-ville. L'IA de bord en était arrivé à la même conclusion et le protocole CrystalDome de la Caliburn s'activa en élevant les défenses du véhicule. Rhea n'avait pu s'empêcher de rire alors que ses inhibiteurs de cortisol étaient au paroxysme de leur effet et que la situation n'avait jamais été aussi critique.