Chapitre 5 ; Thomas

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P.D.V Thomas

Il fallait que je dorme. Nous partions dès l'aube et, si je parvenais à m'endormir immédiatement, je pourrai dormir au moins 5 heures. Mais ce n'était pas aussi simple que ça. Je n'arrêtais pas de penser à Brenda. Je ne savais pas quoi faire. Est-ce que je devais rompre ? Et qu'est-ce que ça signie vraiment ? Je ne savais même pas comment m'y prendre ! Et je ne voulais pas la rendre triste, je l'aimais bien, Brenda. Le seul problème, c'est qu'elle n'arrivait pas à combler le vide que Teresa avait laissé derrière elle... Nos conversation télépathiques me manquait, son tempérament me manquait, son visage me manquait, elle me manquait. Je n'avais même pas pu lui dire adieux, je n'avais même pas pu lui dire à quel point elle comptait pour moi, je n'étais pas mort pour la sauver elle... J'aurais dû, pourtant, j'aurai dû la sauver. Teresa...

-Thomas ? Entendis-je dans le noir de la cabane.
-Quoi, Gally ?
-À quoi tu penses ?
-Hein ? À rien.
-Si. Tu marmone quand tu réfléchis, et là : tu marmone.

Je ris. Il avait raison. Gally avait apprit à me connaître si vite, il m'impressionnait. Son nez avait garder les marques de mes coups, ce qui me ramenait sans cesse à Chuck... Mais ça ne me rendait pas triste. Gally nous avait aidé, on était là grâce à lui. Alors j'avais réussi à lui pardonner, surtout que ce n'était pas vraiment sa faute.

-À rien de spécial.
-D'accord. À demain, alors.
-Oui, à demain, Tocard.
-Ferme-la.

Je ris encore et je fermai les yeux. Mine de rien, cette petite discussion m'avait aidée à me vider la tête. Je sombrai très vite dans le sommeil, ce qui me fit un grand bien.

-Thomas, debout.
-Bonjour, Gally.

Décidément, Gally me suivait de près. Ça me fis rire, encore une fois. Il ne sembla pas comprendre l'origine de mes éclats de rire, mais il m'imita. Je me levai et le suivis sans un bruit à l'extérieur. Le soleil était à peine levé, baignant la forêt d'une lumière orangée très apaisante. Jorge nous attendait dehors, apparement réveillé depuis longtemps.

-Plus vite on part, plus vite on rentre ! Attrapez un sac, à manger et une arme. On part dans un petit moment. Gally, si tu veux dire au revoir à cette fille : c'est maintenant.

Gally sembla profondément gêné, mais tout de même amusé. Lorsque je le dévisageai en attente de réponses, il me tapa dans l'épaule avec un rire nerveux. Je le vis s'en aller discrètement dans une des cabane, sûrement pour dire au revoir à "cette fille". Décidément, rien ne passait à côté du regard bienveillant de Jorge !

-Toi aussi Thomas. Ça ferait beacoup de bien à Brenda que tu lui dise au revoir...
-Oui, je... Je vais y aller.

Je m'exécutai et partis à la recherche de Brenda. J'allai simplement lui dire au revoir, rien de plus. J'aurai tout le temps de réfléchir pendant notre marche.
Elle était étendue sur un des lits de fortunes, les yeux clos et la bouche légèrement entre-ouverte. Je la secouait doucement et elle finit par ouvrire les yeux, très surprise de me voir devant elle.

-Thomas ?!
-Je viens te dire au revoir, je pars.
-Quoi ?! Mais où ? Pour combien de temps ?
-Je... J'en sais rien. Je pars avec Jorge et Gally.
-Jorge part aussi ?! Attends, je t'accompagne dehors.

Elle s'exécuta et me suivit dehors. Lorsqu'elle aperçut Jorge, elle lui sauta au cou et le serra de toutes ses forces.

-Où est-ce que tu vas ? Pourquoi tu ne m'as rien dis ?!
-Hé, du calme. Je pars juste faire une patrouille des horizons.

Elle le serra encore puis finit par le lâcher. Elle revint vers moi, un peu gênée. Au même moment, Gally sortit d'une cabane, une fille tenant sa main. Ça me fit rire, mais très vite, je me sentis vraiment mal à l'aise. Je pris un sac et du matériel avant de rejoindre les autres. Minho nous rejoint, nous donna quelques instructions et partit après nous avoir dit au revoir.

-Bon, on y va, décida Jorge.

Je me tournai vers Brenda quand je vis Gally embrasser la fille... Je ne pouvais pas faire comme si de rien n'était et simplement lui dire au revoir, non. J'allai prendre mon courage à deux mains et l'embrasser.

-Heu... Au revoir, bredouilla Brenda.
-Au revoir.

Je pris ses mains dans les miennes et l'attirai à moi pour l'embrasser. Elle se raidit, mais finit par se laisser tomber contre moi. Elle entrelaça nos doigts et appuya son front contre mon épaule. Je délivrai mes mains pour les passer sur sa taille et les joindre dans son dos. Elle semblait aux anges. Et bizarrement, moi aussi je me sentais très bien. J'aurai pu rester comme ça des heures, sa tête contre mon épaule et mon mentons dans ses cheveux. Mais Jorge se racla gentiment la gorge, nous faisant sortir de notre moment d'idylle.
Je me séparai d'elle avec une moue amusée. Elle voyait très bien que je venais de changer, que je me sentais différent. Brenda pressa ma main et partit.

-Hé bien, lança doucement Gally, c'était intense !
-Ferme-la, Tocard !
-Non, non. J'dis ça gentiment.
-Mouais.

Je ne parvenais pas à cacher ce petit sourire timide qui se creusait sur mon visage.
Nous partîmes du côté où nous avions trouver la lance. La forêt était fraîche et humide, ce qui était très agréable pour se réveiller. Nous mangeâmes quelques fruits en chemin, pour se donner des forces. Très vite, la bonne humeur prit le dessus sur la fatigue et nous commençâmes à discuter gaiment, tout en évitant de faire trop de bruit.

-Et toi, Jorge, dit Gally, tu avais une copine avant ?
-Une copine ? Oui, une fiancée, même. Pour tout vous dire, c'était la grande sœur de Brenda.
-Sérieux ?! S'exclama-t-on en coeur.
-Oui. C'est comme ça que j'ai connu Brenda. Quand je la traite comme ma petite sœur, c'est parce que c'est un peu le cas.

Aucun de nous deux n'osa demander ce qu'était devenu la fiancée, nous ne le savions que trop bien... Si elle n'était pas là, il n'y avait qu'une seule autre option.

-Hé alors Gally, repris-je, c'est qui cette fille ?
-Elle s'appelle Eva, me répondit-il avec un sourire timide. Elle est géniale.
-Elle avait l'air. Ça fait longtemps ?
-Non, depuis hier. Mais Jorge semble avoir des yeux partout !
-Ça c'est sûr ! Confirma le concerné.

Nous continuâmes de marcher en silence. Le sol était plat, mais recouvert de racine et de petits cailloux, ce qui rendait la marche plutôt difficile.

-Ça doit te rappeler le Labyrinthe, me dit Gally.
-Non. Le Labyrinthe était entièrement plat, et je courrai. Là, le sol est irrégulier, et je marche.
-D'accord, d'accord.
-Je plaisante, Tocard ! Ça ma rappelle un peu le Labyrinthe.

Encore une fois, un silence s'installa, entrecoupé de respirations et de bruits de pas. Nous marchions sans vraiment savoir où aller, mais nous marchions.

-Quelqu'un à vu Aris, récemment ? Demanda soudain Gally.

Sa remarque m'étonna, le simple fait qu'il s'inquiète pour Aris m'étonna... Mais il marquait un point : je n'avais pas vu Aris depuis un bout de temps.

-Non, c'est vrai...
-Moi non plus, répondit Jorge.
-Après tout... On est presque 200 ! Conclut Gally, pour nous calmer.

Tout était vrai. On avait pas vu Aris, mais nous étions nombreux au camp.
Les questions s'arrêtèrent lorsque nous vîmes la lance figée dans un tronc d'arbre. Jorge s'en approcha et la toucha du bout des doigts, les sourcils froncé.

-Une chose est sûre, ce n'est pas un vestige. Le bois n'est pas encore sec.

Nous n'étions pas tout seuls ici, s'en était sûr.

Après L'Épreuve (The Maze Runner) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant