Après L'Épreuve (The Maze Runner) [EN PAUSE]

Chapitre 17 ; Minho

Dans le petit restaurant où le déjeuner était servi, nous étions presque seuls. Il était tard et tout le monde avait déjà manger. Les seules personnes encore là était Poêle-à-frire et la cuisinière -Malia, je crois ?- qui était devenue son amie.
À ma table : Kriss, Brenda, Eva, Meika, Gally, Thomas et trois jeunes que je ne connaissais pas, même s'ils m'avaient été vaguement présentés.

-C'est gentil de nous avoir attendu avant le déjeuner, dit Gally en souriant.
-On était trop inquiets pour manger, répondit sèchement Kriss, avant d'esquisser un léger sourire.
-On est vraiment désolés, on s'est endormis sans s'en rendre compte.

Même si j'avais décidé de pardonner à Thomas, je m'étais assis à son opposée. J'avais besoin de souffler, de réfléchir, sans être à ses côtés.
À vrai dire, je n'avais pas très faim. Alors j'occupais mes mains en chatouillant discrètement Kriss, qui s'efforçait de ne pas rire. Ne tenant plus, elle éclata de rire en lâchant ses couverts pour essayer d'arrêter mes mains. Tout le monde la suivis et les rires emplirent la cabane. Le regard de Thomas croisa le mien et, au fond de ses yeux bruns, je vis qu'il cherchait à tout prix à attirer mon attention. Il était -toujours- mon meilleur ami... Alors je lui souris, ce qui sembla l'emplir de joie.
Une fois le silence revenus, Meika se racla la gorge.

-Dites. Dans quelques jours c'est mon anniversaire, et je veux faire une grande fête avec vous tous. Je ne vous connais pas vraiment tous, mais justement : ce sera l'occasion de faire connaissance. Bien sûr, vous êtes aussi invités (elle s'adressait à ses trois amis). Alors, ça vous dit ?
-Bien sûr, répondit aussi tôt Thomas.

Quant aux autres, la réponse prit plus de temps mais fut positive. Elle nous expliqua qu'elle comptait faire cette fête le plus tôt possible, même avant le jour-j. Elle avait convaincu son père d'établir un mini-campement au bord de la plage.

-Ça va être génial, conclut-elle en quittant la cabane.

Petit à petit, nous partîmes aussi, reprenant gentiment un rythme de vie normal. J'étais devenu le second de Nelson, aux côtés de Kyle avec qui je m'entendais plutôt bien. Kriss avait rejoint le quartier des médecins (c'est comme ça qu'ils appelaient les Med-jacks) car il n'y en avait que quelques uns dans le village. Quant à Gally il restait également constructeur. Seul Thomas, changeait un peu de profession. Il était devenu le professeur particulier de Meika, ce qui rendait Brenda terriblement nerveuse.

-Ça va Kyle ? Demandai-je en entrant dans la cabane de réunion, qui servait également de bureau à Nelson, Kyle et moi.
-Comme toujours. Hé, Minho : on a enfermé votre "rebel" dans la salle de pénitence... Faudrait que tu réfléchisse à ce que tu veux en faire. Même si vous êtes des nôtres, Nelson a décidé de te laisser choisir de son sort.
-Ah. Le problème, c'est que si on le libère il va s'enfuir.
-Alors ne le libère pas. Mais vas peut-être y faire un tour ; c'est la deuxième cabane vers la droite de la sortie.
-Je peux, maintenant ?
-D'accord.

Je sortis alors que j'étais à peine entré.
La cabane de pénitence -le gnouf- était plutôt simple à trouver, étant donné qu'un gros panneau ornait la porte. Un garde à l'entrée m'indiqua la cellule d'Aris, vers la quelle je me dirigeai en hésitant.
Lorsqu'il me vit, il leva à peine les yeux. Il était pâle, maigre, et il me donnait froid dans le dos. On aurait dit un fondus... On aurait dit... Non, rien. Je pris un tabouret à ma gauche et m'assis à environ un mètre des barreaux.

-Ça m'étonne que Thomas ne soit pas déjà enfermé dans une cellule. Il s'est enfui ?
-Non, je lui ai pardonné, dis-je même si ces mots écorchèrent mes lèvres.
-Tu es donc fou. Tu préfère faire comme si de rien n'était, mais voir le visage de Newt chaque fois que tu regardera Thomas...
-Newt voulait mourir, répliquai-je en essayant de garder mon calme.
-Si tu le dis.

Silence. Aris se tut, je me tus. Seul les bruits de l'extérieur venait décorer le fond de notre conversation. Je repris :

-On m'a demandé de choisir ton sort.
-Hmhm. J'aimerai bien rejoindre mon camp.
-Oui, pour que tu vienne nous voler ?! Tu peux toujours rêver.
-Sans moi, il vont mourir. Tu ne veux pas avoir leurs morts sur la conscience en plus de celle de Newt, non ?
-Crois-moi, ça me ferait très plaisirs. Je pourrai même avoir ta mort sur la conscience, si je le voulais. Alors plus un mot ou c'est fini. Je reviendrai te parler un autre jour.

J'envoyais valser le tabouret et je partis au pas de course. Je ne voulais pas entendre un mot de plus. Je voulais passer à autre chose, oublier. Pas oublier Newt, bien sûr, mais oublier comment il avait finit.
Je m'arrêtai de courir à la sortie du village. Thomas était sûrement dehors, avec Meika. Je tenais pas vraiment à le croiser, mais j'avais besoin de prendre l'air : alors je partis m'enfoncer dans la forêt. Je m'y sentais bien. Déjà qu Bloc, je passais presque tout mon temps libre dans le petit bosquet d'arbres, mais là ! La forêt était gigantesque, sublime. Je respirai à pleins poumons et, à la place d'inspirer de la poussière -comme dans le Labyrinthe, j'inspirai la brume fraîche et humide qui régnait sur l'étendue verte. En parlant de couleur, la forêt était un somptueux mélange de vert, de brun, d'orange ou encore de jaune, parsemé de fleures violettes, rouges, bleues ou même blanches. C'était merveilleux.
Je marchai plusieurs heures, zigzagant dans la forêt en courant à un rythme régulier. Je rentrai lorsque la semelle de ma chaussure se cassa... Il fallait que je la change, au plus vite.

-Minho, murmura Kriss en venant vers moi à l'entrée du village.

Elle passa ses mains sur mes épaules et se hissa sur mon dos. Elle remarqua vite que j'étais toujours blessé et, même si je ne lui l'avait pas demandé, descendit aussitôt.

-Pardon... Tu as toujours mal ? Tu devrais venir pour que je t'ausculte.

Un sourire se dessina sur mon visage.

-Pour que tu m'ausculte ? D'accord, j'arrive tout de suite !

Elle pouffa et fit mine de me donner une petite claque.

-Tocard, je parlais d'une vrai auscultation...
-À force d'être avec moi, tu te mets à jurer comme une Blocarde.
-Je sais.

Elle sourit et me serra contre elle, se mettant sur la pointe des pieds pour poser sa tête sur mon épaule. Nous restâmes ainsi quelques secondes, peut-être même quelques minutes, et elle prit ma main dans la sienne.

-Qu'est-ce que tu veux faire ? Tu as du travail ? Demanda-t-elle.
-Non, je ne crois pas.
-Alors viens avec moi te présenter aux gens du village. On ne connaît presque personne.

Elle avait raison et il fallait que ça change. J'attrapai sa main et nous partîmes dans le centre du village, guidés par les voix de nos futurs amis.