Plaie ouverte.

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Cela faisait deux heures que nous étions arrivés dans mon petit appartement, Tyler était étonné, il l'imaginait sûrement plus grand. Nous sortons nos affaires de nos valises et je propose à Tyler de faire moitié moitié avec l'armoire, il dépose ses vêtements en haut et je dépose les miens en bas. Il pleut dehors, le temps est assorti à mon humeur aujourd'hui, dans la rue les gens sont vêtus d'impairs noir aux nuances grise, certains n'ont pas prévu ce temps et esssaient de se couvrir le visage avec un journal ou même avec le haut de leur manteau, quant à d'autre, ils avaient prévu ce mauvais temps et se couvrent de leurs parapluies. Je viens de me rendre compte que je n'avais aucun endroit à part mon lit pour Tyler et j'avoue que même s'il y avait eu un canapé ou autre où il aurait pu dormir je lui aurait proposé de dormir avec moi parce que je ne me sens vraiment pas de dormir toute seule. Vous allez sûrement trouvé que j'abuse, mais je n'ai plus que Tyler dans ma vie, je sais qu'il y a également Allison et Aiden mais c'est différent, Tyler est ma seule famille depuis que mes parents n'ont pas accepté mon orientation sexuelle.

- Tyler, j'ai un petit problème, je n'ai pas d'autre endroit à part mon lit pour que tu dormes...

- De toute façon, sans vouloir te vexer ma puce, tu n'aurais pas pu dormir seule...

- Je sais...

*

Il est déjà 20 heures, je suis crevée demain je commence seulement à 11h mais je vais aller me coucher. Je passe d'abord dans la salle de bain, mon reflet dans le miroir n'est pas très jolie à voir, j'ai des cernes énormes et les yeux rouges, sur mon visage on peut voir que j'ai pleurer des milliers de fois dans la journée. J'ouvre le robinet et me passe de l'eau fraîche sur le visage. J'enlève mes vêtements et enfile un vieux sweat trop grand, m'arrivant au dessus des genoux. Je reste le regard fixé sur mon visage dans le miroir, je m'appuie sur le lavabo et sens les larmes me monté aux yeux, ma gorge se resserre et me picote. Un sanglot m'échappe, je couvre ma bouche avec ma main et respire profondément, j'essaie de me calmer mais je sais très bien qu'une seule personne en est capable. Je me dirige vers la porte et l'ouvre Tyler se trouve dans le salon, sur l'unique fauteuil de l'appartement, il regarde la télé. Je pousse la porte qui sépare la chambre et la seconde pièce, je m'appuie contre le mur, Tyler me regarde, ce qui me fait fondre en larmes. Son regard était si attentioné, qu'il m'a fait perdre le contrôle de mes émotions, il se dirige vers moi et me tend les bras. Je m'approche doucement de lui et m'agrippe à son torse, les larmes coulent de plus belles et ce ne sont presque plus des sanglots qui m'échappe mais des légers cris. Je suis toujours dans cette fameuse chute me demandant quand est-ce qu'elle va enfin s'arrêter, je m'aggripe tellement à Tyler que je pourrais le griffer s'il avait le torse nu. Son menton est posé sur ma tête et il trace des cercles imaginaires avec ses mains sur mon dos. J'essaie de me calmer en respirant profondément mais rien à faire il manque quelque chose.

- Ma puce, je suis là, je te tiens, tout va bien.

Sa voix, c'était sa voix qu'il me manquait. Ma respiration se calme et mon poux ralentit, je desserre mes mains qui étaient presque crispées, on se sépare l'un de l'autre et il m'embrasse sur le front.

- ça va aller?

- Non... Je ne crois pas...

Il passe sa main dans mes cheveux et nos regards se croisent, il me prend une dernière fois dans ses bras et relève mon visage me forçant à le regarder dans les yeux :

- Je te promets que ça va aller, je te le promets.

*

Je suis déjà couché depuis trente minutes mais je ne dors toujours pas, pour la seule et bonne raison que je suis seule, Tyler est encore dans la salle de bain et ne devrai, normalement, pas tarder à arriver.

Dix minutes plus tard, la porte de la salle de bain s'ouvre, je vois Tyler en jogging et avec son vieux tee-shirt The Ramones se diriger vers le lit. Il soulève les couvertures et se faufile dessous, je me rapproche de lui et c'est comme s'il avait deviné ce à quoi je pense, je pose ma tête dans le creux de son cou et le serre bien fort tout contre moi comme si j'avais peur qu'il s'en aille, parce que oui j'en ai peur. Tout le monde s'en va autour de moi.

Pas du tout. Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant