Je l'ai serré si fort tellement fort.

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Toujours assise sur mon lit, Tyler, Aiden et Allison sont autour de moi depuis plusieurs heures maintenant. Il est tant de partir mais je reste immobile Tyler me voit, le regard absent et remplit de désespoir je plante mon regard dans le sien et on reste là, face à face. Il me prend la main, la serre fort, je finis alors par me lever et les suivre. 

     Par la fenêtre de la voiture j'observe les gouttes d'eau s'écrouler sur celle-ci, la musique mélancolique de fond me fait paraître dans un de ces films dramatique, un de ces films dont on connaît tous la fin sans jamais l'avoir vu. 

     Je commence à apercevoir le bâtiment dans le brouillard, plus il se rapproche plus le poids sur ma poitrine s'alourdit. De loin ça à l'air sympa, ça reste un asile mais bon, je m'attendais plus à un bâtiment où les murs gris plein de fissures donnent l'impression qu'ils pourraient s'écrouler à tout moment. La voiture se gare, je descends et me dirige vers la porte d'entrée. Une vielle dame dame vêtu d'une jupe grise mi-longue et d'un chemisier blanc m'ouvre la grande porte donnant  sur le hall. Le carrelage et les murs blancs illuminent la pièce et les plantes vertes me font plus penser à un cabinet médical. Des fauteuil sont disposés des deux côtés, l'un pour les visiteurs et l'autre pour les malades, certains attendent désespéramment que quelqu'un vienne leur rendre visite, d'autre sont mécontent d'en avoir. La vieille dame est toujours derrière nous, et elle nous dirige vers l'accueil où c'est une jeune femme qui  nous enregistre, elle dit qu'un certain docteur nous attendait, justement. Sa blouse blanche me met mal à l'aise, je suis pas bien, vraiment, depuis  que je suis rentrée dans cette pièce vide j'ai l'impression qu'on appuie sur ma poitrine dans le but de faire exploser mon cœur et mes poumons. Je suis en train de prendre conscience du fait que je vais passer la plupart de mon temps seule, que je vais sûrement me faire un ou une ami(e) et par la suite il me rendra folle, que de toute façon quoi qu'il se passe, je sortirais pas d'ici indemne. 

     C'est l'heure, il est 18 heures, l'heure des visites est terminé, ils doivent partir. 

- Tu vas t'en sortir Emma je te le promets, t'as pas le choix. Perds pas espoir.

- Je te promets rien Aiden, mais fais attention à Allison hein.

- On va se revoir Emma, t'es pas en train de mourir, parle pas comme si.

     Puis il m'a prit dans ses bras et j'avais comme l'impression qu'il ne voulait plus me lâcher. Allison est arrivée ,ses muscles se sont détendus et il est parti, ça m'a bouleversé.

- Ils ont intérêt à bien prendre soin de toi ces connards.

     Elle ne me prend pas dans ses bras, je la connais trop bien pour savoir qu'elle en meurt d'envie parce qu'elle a peur, on a tous peur au fond, mais elle n'est pas faible, elle est la personne la plus forte que je n'ai jamais connue. Alors je l'ai prise dans mes bras mais elle m'a tout de suite rejeter. Elle m'a regarder, les yeux débordés de larmes.

- Tu vas revenir, on a pas besoin de faire tout ça.

- Tu as raison, je vais revenir.

     Elle se retourne et elle part, juste à temps pour que je ne vois pas de larmes couler.

Tyler est dehors, il attend, il ne m'attend pas, il attend tout simplement. Je commence à m'avancer vers la sortie puis je me souviens brusquement que ça m'est impossible de sortir. Mon cœur a raté un battements et ma vie s'est arrêtée pendant un instant, je me sens enfermé et le bâtiment me paraît soudainement minuscule. Je sens une pression sur mon bras, j'ouvre les yeux, que j'avais fermé si fort que pendant un court instant ma vue est trouble.

- Ça va ?

- Oui, tout va bien.

     Je pouvais encore sentir la pression sur mon bras tellement elle avait été forte. Il m'a lâché le bras mais sa main tient toujours la mienne. 

- Tyler ?

- Mmh ?

- Je vais m'entendre avec des gens, selon toi ?

- Oh arrêtes Emma, tout le monde s'entend bien avec toi.

- C'est faux sinon je serais pas là.

- Arrêtes. Tu vas t'en sortir Emma, lâche pas, c'est tout ce qu'il faut que tu fasse.

- Je sais, je sais.

     J'ai entouré son cou de mes bras, je l'ai serré si fort, tellement fort.

Pas du tout. Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant