Le piano de M.Doller

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Cela fait maintenant quelques semaines qu' Alex et moi nous retrouvons devant le lac, chaque après-midi. Parfois j'ai l'impression qu'il me hait, d'autre fois, l'impression qu'il m'apprécie. Assez lunatique comme mec. Malgré toutes les discussions que l'on a pu avoir, il ne m'a toujours pas raconter comment il est arrivé là, ça me démange de savoir. C'est pas mon genre d'être aussi curieuse mais là,  c'est tellement bizarre, il n'a jamais de visites ni d'appels.

Au loin je le vois marcher vers moi, aujourd'hui, il pleut, alors je ne pense pas que le lac soit une bonne idée.

-Salut, me dit-il.

- Hey.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Rien, pourquoi tu me demandes ça?

- Me prends pas pour un con, aller, dis moi ce qui se trame dans ta petite tête, me répond-t-il en  me poussant légèrement la tête en arrière avec son index.

- Non mais laisse tomber, ça se pose pas.

- Tu m'as l'air de bonne humeur toi aujourd'hui!

Je ne réponds pas, je lui poserais pas la question, je sais très bien qu'il l'évitera. Il commence a avancer tout en regardant discrètement autour de lui comme pour vérifier que la voie est libre, il se tourne vers moi et me dit:

- Viens, j'ai un truc à te montrer.

Après plusieurs marches et quelques couloirs, nous sommes arrivé à destination. Chambre 123. Alex ouvre la porte, je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir des pièces vacantes et non fermées à clés ici. Il y a un lit, sans draps, sans couette ni oreiller, cette chambre n'est pas comme les autres, celle-ci a une plus grande armoire et le lit fait moins hôpital que les nôtres . Et au milieu, marqué par le temps, se trouve un piano, son bois est tout craquelé et les touches toutes jaunies, "il est vieux" diriez vous, moi, je le trouve charmant.

- C'est l'ancienne chambre de M.Doller, me dit-il d'une voix pleine de drames.

- Qui est-ce? Lui demande-je en longeant les murs et posant mes yeux un peu partout.

- C'était un professeur de musique, il nous faisait cours le mercredi et de temps en temps le samedi.

-C'était? Lui dis-je, n'arrêtant pas avec mes questions et caressant les touches du piano.

- Il était très vieux, il est décédé d'une crise cardiaque l'an dernier, depuis chaque professeur de musique qui s'aventurait ici se trouvait devant une classe vide, parce qu'il faut l'admettre, personne ne voulait d'autres professeurs . Alors, ils ont arrêtés d'embaucher et ils laissent maintenant cette porte ouverte pour quiconque aurait envie de rendre visite au piano.

Puis il s'assoie sur le tabouret, dépose ses doigts sur les touches et commence à jouer un morceau. Alors je ferme les yeux, j'oublie tout pendant un moment, je ne pense qu'au son du piano. C'est plus fort que les médicaments qu'ils nous donnent ici. C'est comme si chaque doigté était une partie de sa souffrance, comme si chaque note était une partie de son cœur. Cette mélodie est un remède comme elle est un déclencheur d'émotions.



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Alors tout d'abord, je suis vraiment désolé d'avoir mis autant de temps pour pondre ce truc merdique mais j'ai eu comme qui dirait, une panne d'inspiration, la page blanche total quoi! --'

Enfin bref! Je suis consciente que j'ai dû perdre des lecteurs avec autant de temps d'inactivité.

Voilà, voilà. Ciao!


Pas du tout. Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant