Chapitre 8

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J'attrapai un Pringles solitaire dans un bol et me retournai. Dave avait l'air en pleine conversation avec un groupe d'étudiants que je ne connaissais que de vue. Je souris. Et moi qui croyait qu'il se sentirait seul, c'était tout le contraire !

Je me décidai à retrouver Brooke et me dirigeai vers la cuisine. En poussant la porte, je la vis...assise sur le comptoir, les bras autour du cou de Thomas tandis que ses mains à lui étaient "tendrement" posé sur ses fesses. Même si je reconnais que la voir embrasser le garçon dont elle m'avait tant parlé m'enchantait, c'était quand même une situation assez gênante. Je me raclai la gorge pour attirer son attention. L'air agacé, elle décolla son visage de celui de Thomas et jeta un coup d'oeil dans ma direction.

"Oh ! June. Désolée, nous étions en train de...parler.

-Je vois ça, affirmai-je, essayant d'éviter de regarder Thomas qui avait toujours le visage dans son cou, apparemment en train de lui murmurer je-ne-sais  quoi.

-Tommy...on reprendra ça plus tard, ma meilleure amie n'attend pas."


Avec un grognement rauque, il s'éloigna de sa dulcinée et me salua d'un geste ennuyé. OK. 

Brooke bondit de son perchoir et me rejoignit en deux enjambées. Elle réajusta sa robe, dont la manche avait glissé sur son épaule, et me tendit un plateau de saucisses cocktail. 


"Emporte ça, me demanda-t-elle. Je crois qu'il n'y a plus rien à la piscine.

-Chef, oui, chef !

-Gnagna ! Je te rappelle que tu as interrompu une conversation des plus...

-Torrides ?

-Importantes, me corrigea mon amie. C'est très impoli. Bon, apporte ça, je ne veux pas que mes invités meurent de faim."


Elle me donna une petite tape sur les fesses pour me pousser hors de la cuisine et je sortis. 

Je perdis plusieurs saucisses en traversant le salon tant les gens se servaient à même le plateau. Je dépassai les portes vitrées et allai poser le plateau sur une des tables proches de la piscine. 

Des lampions de toutes les couleurs ornaient la terrasse en bois clair et une sono avait été installée à côté de la baie vitrée, diffusant " I'm an Albatraoz" de AaronChupa. Quelques personnes dansaient, un verre à la main mais la plupart s'amusaient dans la piscine, éclaboussant ainsi à peu près tout le monde. Les ballons gonflables volaient et manquaient faire tomber les plateaux. 

J'allais commencer à retirer mes chaussures lorsque je vis Tyler adossé contre le mur, les yeux fermés. Ses mains caressaient son visage tendrement comme je me l'étais mille fois imaginé. Il l'embrassait juste sous mes yeux et elle passait ses mains dans ses cheveux comme je m'étais vue le faire cent fois. Elle l'embrassait. Il l'embrassait. Elle. Pas moi. Alors que j'avais passé sept ans à en rêver.

Je sentis ma lèvre inférieure trembler alors que ma vue se troublait et que ma respiration s'accélérait. J'entendais mon coeur battre fort, si fort qu'un instant, j'eus l'impression qu'il allait sortir de ma poitrine. Alors je sus que je refaisais une crise de panique. Stop. Je trébuche et tombe en arrière sur ce que je crois être un transat. Je déglutis avec difficulté, comme si ma gorge était tapissée de papier de verre. Ajoutez à ça le verre de bière que j'ai bu quelques instants plus tôt (je ne tient pas l'alcool). Je vois un silhouette se diriger vers moi. Tyler ? La silhouette s'accroupit face à moi, prend mon visage entre ses mains. J'aimerais m'abandonner dans ses bras, si réconfortants. Peu à peu, ma respiration s'apaise et ma vue redevient nette. On reprend.

Mon meilleur amiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant