~Prologue~

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[Bonjour à tous, chers Smarties ! 

Bienvenu dans cette nouvelle histoire (pas si nouvelle que ça ...), intitulée Belyllac. J'espère que l'univers ainsi que l'intrigue vous plaira. Si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas ! J'accepte avec plaisir tout commentaire constructif, positif ou négatif. Du moment qu'il me permet de m'améliorer x3 Ou sinon, laissez simplement une petite étoile, ça fait toujours plaisir.

Je vous souhaite une bonne lecture, mes petits Smarties !]


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~ Louise ~

~ 16 Décembre ~

Un soir d'hiver, alors que la fraîcheur de la nuit commençait à s'installer, le silence paisible de la forêt fut brisé par le bruit d'une course. Les branches et les feuilles mortes étalées au sol craquaient sous le poids de quelqu'un. 

Une jeune fille filait droit devant, évitant avec maladresse les nombreux arbres qui se dressaient sur son passage. Le vent lui fouettait le visage, soulevant ses longs cheveux roux derrière ses épaules. Elle avait bien du mal à garder ses yeux humides ouvert à cause du froid glacial.

Mais elle ne pleurait pas à cause de la bourrasque qui s'agitait entre les feuillus. Non. Pas après ce qu'elle venait de voir. Pas après ce qu'il venait de se passer. Il y avait derrière ces larmes d'innombrables déceptions. D'abominables souvenirs qu'elle voulait à tout prix oublier.

Elle voulait s'arrêter, se recroqueviller au coin d'un arbre, laisser le chagrin lui dévorer le cœur, éclater en sanglot toute la nuit. 

Cependant, malgré tout ce qui lui pesait sur le cœur, elle courait, déterminée, sans s'arrêter. Elle devait être forte et se battre jusqu'au bout. C'est ce qu'on lui avait toujours enseigné.

La forêt était grande et dense. Elle couvrait la majeure partie de la région. Les branches qui pendaient et les rochers mousseux rendaient le chemin hasardeux. Il y avait tellement d'arbre, tous collés les uns aux autres, qu'il était difficile d'apercevoir l'horizon. Et pourtant, la jeune fille regardait le plus loin possible, comme si elle pouvait y apercevoir une lueur d'espoir. Un espoir qu'elle ne voulait pas lâcher des yeux. 

Elle accéléra son allure. Se sachant suivie, elle ne pouvait pas ralentir afin de reprendre son souffle et encore moins s'arrêter. Si elle fléchissait, c'était fini. Tout se jouait dans cette course. Elle ne pouvait pas perdre maintenant. Non ! Pas après tous ses efforts. Elle n'avait pas le droit d'abandonner maintenant.

Ses pieds nus s'écrasaient sur cette grosse masse de feuilles mortes qui traînaient par terre depuis le début de l'automne. Elles étaient épandues au sol, sur la terre encore humide, donnant à la forêt des couleurs jaunâtres.

Sous sa robe fine, son corps svelte avait froid. Ses pieds étaient écorchés à cause des multiples branches et ses poumons étaient en feu. Mais elle resta indifférente à cette douleur vive. Il le fallait bien. Elle n'avait pas le choix.

Elle devait courir, même si le froid lui glaçait les os, même si la fatigue la gagnait, même si le ciel lui tombait sur la tête.

Soudain, comme un miracleauquel on ne s'attend pas, la neige commença à tomber. Ce n'était pasétonnant pour la saison. Mais ces flocons signifiaient bien plus pour la jeunefille. Ils étaient pour elle un réconfort. Elleaimait cette neige, magique,qui lui rappelait tant de souvenirs. 

Elle se voyait, petite, gambader danscette petite prairie blanche, parsemée de blanc. Sa mère qui faisait des bonhommesde neige, son père qui lui courait après en s'amusant et elle qui rigolait,... Elleaimait attraper ces pétales de neige et les regarder fondre dans sa main,disparaitre, comme si ils n'avaient jamais existé. C'était là de douxsouvenirs. 

Mais à l'époque, elle n'était qu'une petite fille bien naïve, qui croyait en un avenir radieux. C'était il y a bienlongtemps, avant l'incendie qui avait emporté avec lui toute innocence. 

Elle secoua la tête pour tenter de refouler ce souvenir douloureux. Elle devait revenir à la réalité, ne pas penser à ses malheurs. 

Elle devait courir. 

Elle ne pouvait pas s'offrir le luxe de s'arrêter. Pas maintenant. Même si son corps souffrait de cet effort inhumain. Tout ce qu'elle devait faire, c'était avancer. Penser à ce qu'elle pourrait faire après ce calvaire, penser à autre chose. Peut-être que sa grand-mère acceptera de l'emmener à la bibliothèque. Ce lieu où elle aimait se réfugier pour oublier. Oublier sa vie. 

Mais elle savait que ce ne sera plus jamais possible. Maintenant qu'ils l'avaient retrouvé, sa vie sera à jamais bouleversée. Ils savaient qu'elle existait. Qu'elle était en vie

Alors, elle se mit à courir encore plus vite.

Parce qu'il fallait qu'elle coure.

Courir, pour échapper au danger.

Courir ou Mourir.

 ~

Quelques minutes plus tard, elle entendit des grondements de moteurs. Une route, se trouvait à quelques centaines de mètres d'elle. Elle accéléra, laissant la joie tirer les traits de son visage. Elle jeta un coup d'œil derrière elle. Elle voulait savoir s'il la suivait toujours. Mais elle ne réussit pas à le distinguer. 

Quand elle mit le pied sur le béton parsemé de flocon pour traverser, une vague de bonheur l'envahit. Derrière cette route se trouvait la ville. Ici, elle trouvera de l'aide. Elle était fatiguée, si fatiguée ! A présent elle pourra dormir sans craindre qu'ils ne l'attrapent dans son sommeil. Sa grand-mère y veillera. Elle était soulagée. 

Soulagée. Elle ne l'avait pas été depuis longtemps. Elle avait perdu tout espoir depuis la mort de ses parents, depuis qu'ils la poursuivaient et détruisaient tous ceux à qui elle s'attachait. 

Mais aujourd'hui, pour la première fois, elle sentait que la fin de son cauchemar était proche. Même si elle devait faire l'impossible, fuir toute sa vie et rester seule pour ne blesser personne, elle y arrivera. Un jour, elle sera libre. Elle sera elle-même. Elle n'aura plus besoin de se cacher, de fuir, de mentir. Elle pourra faire ce qu'elle souhaitera. L'espoir l'envahit aussitôt. 

« Mais ce jour n'est pas encore arrivé » pensa-t-elle. Voilà ce qui la rappela à l'ordre. Elle avait encore beaucoup à faire. Ce n'était pas le moment de se relâcher. Elle n'était pas encore sortie d'affaire. 

Elle traversa la première voie de la route en courant, plus déterminée que jamais. Mais elle ne s'arrêta pas, et traversa la seconde voie dans la précipitation. Il ne lui fallut qu'une infime seconde, pour remarquer à sa droite, la petite Twingo bleu qui roulait à toute allure.

C'est alors, qu'elle la percuta de plein fouet, détruisant tous ses rêves, aussi vite qu'elle les avait imaginé.

~

Elle ouvrit lentement les yeux. Elle voyait flou et n'entendait que des bruits à peine audibles. Des lumières dansaient devant ses yeux. Peu à peu, elle s'habitua à la luminosité. Elle pût distinguer les ambulances autour d'elle. Elle essaya de bouger : impossible. Non ! Elle ne pouvait pas rester là... elle devait se relever, atteindre la ville...

Ses pensées étaient nébuleuses. Elle ne resta éveillée que quelques secondes avant que de petits points noirs ne viennent brouiller sa vue. Quelques secondes, certes. Mais assez pour que, lorsqu'elle tourna la tête, encore faible, elle puisse voir son agresseur. Juste une seconde, qui lui parut une éternité, elle le regarda. Elle afficha un faible sourire avant de tomber dans le coma.

Un coma, qui durera trois ans. 

BelyllacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant