mirage

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Son corps qui se tend, je le sens contre mon ventre, son souffle qui s'arrête, suspendu dans mon cou et ses mains qui se serrent sur le drap de chaque côté de mon visage, qui s'y agrippent et moi qui me cambre sous son ultime coup de rein dans un gémissement que je ne retiens pas.

Voilà. La plus belle chose qui m'ait été donné à vivre : son amour.

Son corps se relâchent et il roule sur le côté pour ne pas m'écraser de tout son poids alors que le mien reste immobile, regard vissé au plafond et mes cuisses qui tremblent encore sous l'orgasme, sa grande main qui vient se poser sur celle de gauche. Et il sourit, j'l'entends dans sa voix, sa voix secouée par les émotions de sa jouissance :

"Calme toi, Lou."

Je tourne mon visage vers lui pour le regarder. Il avait son regard émeraude posé sur mes lèvres, et quand je bouge il le glisse dans mes propres yeux alors que je lui souris. Et j'allais me redresser pour l'embrasser mais c'est lui qui s'avance, se penche pour poser ses lèvres contre les miennes et moi qui lève ma main jusqu'à ses cheveux pour juste sentir la caresse de ses boucles contre la paume et puis je ferme les yeux alors qu'il se redresse souplement pour passer au dessus de moi, saisir son boxer et se lever :

"Tu vas où ?

- Il est 11h.. Presque 30.

- Et ?

- Et ? Sérieusement, Lou.."

Il se tourne vers moi, retire de ma vue son dos musclé pour me regarder en enfilant son pantalon, puis croise les bras sur son torse, le laissant tomber à la perfection sur ses hanches :

"Le monde nous attend.

- Personne m'attend.

- Moi je t'attends pour faire à bouffer."

Je saisis l'oreiller sous moi et essaye de lui balancer à la gueule mais il s'échappe de mes doigts et tombe lamentablement sur le lit alors que je grogne dans un petit sourire, tirant la couverture jusqu'à mon visage :

"Arrête, tu vas dégueulasser la couette avec ton sp..

- Harry ! Ferme la. Je vais me doucher."

Et je pousse de nouveau la couette avant de me pencher vers la table de nuit, prendre le paquet de mouchoirs et en saisir un pour essuyer mon bas ventre, me lever et contourner notre lit, le laissant se rhabiller. Puis quand vient le moment de sortir de la chambre, je m'accroche au pan de la porte pour me tourner vers lui :

"Tu me laisseras pas, hein ?

- C'est toi qui me laisseras, Lou.

- Pourquoi tu dis ça ?"

Je fronce les sourcils, il fait de même avant de hausser les épaules en baissant la tête. Et je sais qu'il ne répondra pas alors je n'insiste pas, je marche à reculons avant de tourner les talons et entrer dans la salle de bain.





Et je l'ai abandonné.





"Je reviens demain.

- Promis ?

- Juré. Je t'aime."

Il me sourit et m'adresse un petit signe de tête alors que je ferme la porte. Inspirer, expirer.

Zayn ne risque rien tant qu'il est dans cet hôpital. Il est trop vieux pour que je passe la nuit avec lui.. Puis de toute manière je n'ai pas le droit de rester. Ils ont des examens à lui faire passer. Il est 17h. Moi je passe une main dans mes cheveux, je longe le couloir, je frôle le mur de mon épaule droite, et si j'tombe à la renverse alors je m'y appuierais. Moi je me mords la lèvre, je m'imagine rentrer chez moi, dans cet appart qui a connu son sang et ses larmes et ses cris de rages et de guerre contre lui même, dans cet appart qui a connu nos jouissances et nos rires et l'imagination de notre monde, de notre vie future. Mais sans lui cette fois, sans lui et ça me serre au ventre et à la poitrine et à la gorge. Je soupire et le bout du couloir est bloqué par une sorte de vitre qui ne s'ouvre qu'avec un code ou une télécommande, pour ne pas qu'ils s'échappent. Alors je lance un signe de la main à un infirmier, à l'autre bout puis ça s'ouvre. Et je prends une grande bouffée d'air en me glissant dans le hall de l'étage, me dirige vers les ascenseurs et en appelle un.

SinistrésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant