J'entends son rire dans tous les bruits du monde, je vois son sourire dans ceux que je croise, je retrouve son parfum à chaque fois que quelqu'un me parle.
Harry.
C'est dingue comme un prénom peut hanter. C'est dingue les souvenirs qu'il peut rappeler c'est dingue comme ça me fait du mal, un peu, mais surtout comme ça me fait du bien de repenser à lui. Plus j'y pense, plus je retrouve nos souvenirs, plus je nous revois un peu partout.
Je le revois m'emmener sur les toits, je le revois rentrer dans des portes fermées pour forcer et pouvoir monter toujours plus haut sur les buildings, je le revois m'entraîner dans les parcs, à la nuit tombée, quand il n'y a plus d'enfants, plus personne d'autre que nous. Je le revois me parler de ses séries à la con, qui m'intéressent même pas, je le revois me parler des films qu'il a vu, ses films préférés, je le revois me chanter cette chanson qu'il a entendu à la radio et dont il ne connait ni l'auteur, ni le titre, ni les paroles. Alors c'est vague, c'est nul, mais ça me fait rire et ça me fait tomber un peu plus amoureux. Je le revois au matin, quand il n'avait pas encore eu l'accident. Je le revois au matin, quand on avait pas encore fait l'énorme connerie de cambrioler une putain de banque. Je le revois au matin, le soleil qui joue dans ses boucles, leur donnant un doux reflet doré, je le revois endormi, je le revois avec un petit sourire, je le revois jouer avec mes cheveux, je le revois préparer son café avec cette légère odeur de pain grillé dans la cuisine.
"Louis ?
- Oh non pas toi.. Casse toi.
- Lou, arrête de me repousser comme ça.
- Appelle moi encore une seule fois comme ça et je t'assure que mon poing il finit dans ta putain de gueule."
Je pousse un soupir, attrape le gobelet de mon chocolat chaud et me lève du canapé dans lequel je suis affalé depuis deux bonnes heures, à fixer le vide et à enchaîner les boissons brulantes.
"Réagis pas comme ça.
- Ta gueule."
Il saisit mon bras et je me tourne vers lui avec une violence dont je ne pensais même pas être capable :
"Ecoute moi b..
- On peut parler deux minutes ? Après je m'en vais. Et si tu veux plus me voir, on se reverra plus mais il faut juste m..
- Non.
- Lou, juste deux minutes.
- Je t'ai dit de pas m'appeler com.. Rah, putain."
Je me laisse tomber sur le canapé, de nouveau et repose mon gobelet avec un bruit claquant, histoire de lui faire comprendre que ça me faisait profondément chier d'avoir cette conversation, à la manière d'un adolescent complètement abruti de 15 ans. Je le vois s'asseoir en face de moi, les mains sur les cuisses et d'un coup d'oeil, je regarde ses bras. Il porte un pull, mais ça se verrait si il portait un bandage. Ca a l'air d'aller, alors ça me rassure un peu, même si je devrais m'en foutre.
"Bon, bah allez, parle.
- Je m'excuse.
- Ah, génial, ça change tout.
- Pas pour ce qu'il s'est passé.. La dernière fois. Pour tout. Pour toutes ces fois où tu t'es inquiété pour moi. Toutes ces fois où on s'est engueulés et je t'ai fait passer pour le méchant alors que c'est moi le connard. Toutes ces fois où ça n'allait pas et je t'ai appelé alors que tu avais déjà tes problèmes. Je m'excuse pour toutes ces fois où j'ai pas été ce qu'il fallait, au bon moment, où j'ai pas fait ce qu'il aurait fallu que je fasse, je m'excuse d'être un connard égoïste, je m'excuse d'avoir tout gâché."

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Sinistrés
Fanfiction"Harry a déjà foutu ma vie en l'air une fois. Je ne le laisserai pas recommencer avec celle que je construis loin de lui."