Chapitre Six

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« Donc, avez-vous fait vos devoirs ? » demanda calmement Jack en posant son stylo sur son carnet, observant les deux hommes lui faisant face.

Newt remua sur sa chaise avec embarras et évita le regard du thérapeute aussi bien que celui de Thomas. Ce dernier n'avait pas été de la meilleure des humeurs depuis le vendredi soir. C'était maintenant mardi, et ils avaient vécu trois jours très silencieux. Les rares câlins avaient été encore plus tendus et les baisers sur la joue auraient probablement causés des bleus à Newt si Thomas avait touché sa joue ne serait-ce qu'un peu plus fort.

« Oui, nous les avons fait », marmonna-t-il, ses cheveux blonds tombant devant ses yeux. Il avait vraiment besoin d'un passage chez le coiffeur.

Jack fronça les sourcils, sentant la tension nerveuse dont ses clients irradiaient. Ils semblaient être en pires termes que la semaine précédente. « Que s'est-il passé ? »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? » s'étonna Newt.

« Vous semblez tous deux extrêmement tendus, plus que la semaine dernière. Donc que s'est-il passé ? Vous êtes-vous disputés ? » Demanda-t-il avec un soupir.

« En quelque sorte », répondit évasivement Newt.

« Vous savez, si vous voulez que je vous aide, vous allez devoir commencer me parler de vos problèmes. » Jack leva les yeux au ciel, « Pourquoi vous êtes-vous disputés ? »

« Une raison stupide » soupira Newt en croisant les bras. « Je suis sorti avec des amis vendredi dernier, rentré tard à la maison, et l'enfoiré ici présent s'est énervé contre moi pour rien. »

Les yeux sombres de Thomas se fixèrent aussitôt sur le blond. « Pour rien ? Putain tu es rentré à 2 heures du matin ! » Siffla-t-il.

Des yeux bleus se levèrent au ciel avec agacement. « Oui, je pense que nous avons déjà établi cela. »

« Très bien, pourquoi ne m'expliquez-vous pas pour quelles raisons cela vous a-t-il dérangé que Newt rentre tard ? » demanda Jack, levant son stylo pour prendre des notes. « Ne vous avait-il pas dit qu'il sortirait avec des amis ? »

« Je lui avais dit ! » protesta Newt, se redressant vivement.

Jack leva une main. « Newt, je veux que vous gardiez le silence pour le moment. C'est à Thomas de parler. »

Newt grogna, mais se renfonça dans sa chaise.

Thomas serra les poings et regarda l'horloge digitale. Encore 10 minutes. Il ne parviendrait pas à sortir sans avoir dit quelque chose. Merde.

« Je me moque qu'il soit sorti avec ses 'amis'. » Thomas prit un ton dédaigneux sur le dernier mot, révélant sa répulsion pour les amis du blond. « Je trouve juste anormal qu'il rentre à deux heures quand il sort avec eux. »

« Quel est exactement le problème ? Le fait qu'il soit rentré tard, ou le fait qu'il ait passé du temps avec des amis que, de toute évidence, vous n'aimez pas ? Pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous n'approuvez pas son choix d'amis ? » Tenta d'approfondir Jack.

Newt ouvrit la bouche pour protester, mais la referma avec une moue au regard d'avertissement que lui lança Jack.

« Ses amis sont une bande de bruyants et agaçants idiots » déclara Thomas hautainement. « Ils ne peuvent rien faire d'autre que de stupides marionnettes ou feux d'artifices. Ce qui m'énerve est qu'il ait eu l'audace de rentrer si tard, alors qu'il me gueule dessus quand je reste travailler au bureau. »

Cette fois il n'y avait aucune chance que Jack parvienne à faire garder le silence à Newt.

Le blond bondit hors de sa chaise, tremblant, ses mains serrées en poings et son visage rouge de colère. « Excuse-moi ? Comment est-ce que tu viens d'appeler mes amis ? » siffla t-il.

« Une bande de bruyants, agaçants idiots qui sont trop stupides pour faire quelque chose d'utile de leur temps » répéta lentement Thomas avec un sourire condescendant.

« ESPECE D'ENFOIRE ! Comment oses-tu les appeler comme ça ! » cria Newt, faisant un pas menaçant en direction de son petit ami, qui était toujours calmement assis sur sa chaise. « Ils gagnent beaucoup d'argent avec ce qu'ils font et - soyons honnêtes - ils sont d'une bien meilleure compagnie que toi ! »

Des yeux noirs brillèrent de rage et Thomas se leva à son tour, son bras s'élançant comme un serpent et attrapant le bras de Newt brutalement. « S'ils sont tellement meilleurs que moi, pourquoi ne sors-tu pas avec l'un d'eux ? » grinça t-il, approchant son visage de celui de Newt, sa respiration chaude sur ses joues.

« Peut-être que c'est ce que je ferais ! » rétorqua Newt, se débattant pour libérer son bras.

« Très bien, vous deux, arrêtez ça ! » interrompit Jack, les hommes tournant leur attention vers lui. « Monsieur Edison, lâchez son bras et bordel vous vous rasseyez tous les deux maintenant. »

Lentement, Thomas relâcha son bras et se rassit, Newt faisant de même et se détournant avec un reniflement dédaigneux.

« Je me demande vraiment comment est-ce que vous avez pu finir ensemble » marmonna Jack en pinçant l'arrête de son nez. « Votre prochain devoir sera de passer du temps avec les amis de l'autre. Ça ne doit pas être tous les soirs, mais assurez-vous d'en passer au moins un ensemble. »

« Pardon ? Où est l'intérêt de faire ça ? » Thomas haussa un sourcil.

« Avec de la chance, vous comprendrez pourquoi Newt aime autant ses amis, et il pourra faire plus ample connaissance avec les vôtres », expliqua le thérapeute. « Ça vous pose un problème ? »

Les deux hommes plissèrent leurs lèvres en une fine ligne, mais ne protestèrent pas.

« Parfait. La semaine prochaine, je vous verrai séparément pour que nous puissions approfondir vos ressentis. » Jack sourit à nouveau. « Oh, et le travail de la semaine dernière n'est pas fini. »

Thomas plissa les yeux, serra les poings mais se leva et quitta le bureau sans rien ajouter.

« Eh, merci pour votre temps, Jack. », murmura Newt, se sentant assez gêné.

« Ne me remerciez pas maintenant », répondit platement Jack, « Allez-y, avant qu'il ne s'énerve encore plus. »

Newt sourit faiblement et s'échappa hâtivement de la pièce.

Jack soupira et contempla pensivement son plafond. Cela pourrait bien être l'un des plus complexe cas dont il ait jamais eu à s'occuper.

Pas qu'il n'ait jamais eu de combats dans son bureau c'était même normal. Après tout, c'était l'une des raisons pour lesquelles les couples venaient le voir. Mais ceux qui venaient désiraient être aidés. Dans le cas présent, seul le blond semblait vouloir arranger leur relation.

Est-ce que Thomas se souciait de son couple brisé, ou n'était-il qu'un bâtard sans sentiments ?

newtmas | thérapie de couple.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant