newtmas | thérapie de couple.

Chapitre Quatre

« Comment s'est passé la séance de thérapie ? » interrogea Gally avec désintérêt alors qu'ils s'asseyaient à la table rouge ornée de spirales blanches dans le coin de la salle des professeurs.

C'était l'heure du déjeuner – le seul instant durant lequel les professeurs avaient un semblant de paix.

Newt fit un bruit de gorge qui, en soi, ne révélait rien, et haussa les épaules. Il vola une frite de l'assiette de Gally, qui plissa les yeux mais ne tenta pas d'en empêcher son meilleur ami. Ça ne servait à rien de protester – Newt le ferait à nouveau de toute manière, et il était fatiguant de tenter de lui apprendre à ne pas prendre la nourriture des autres.

« Laisse-moi deviner, ton abruti de petit-ami s'est énervé et s'est encore plus comporté comme un connard que d'habitude » déclara-t-il en prenant une gorgée d'eau froide.

Newt lui lança un regard noir – ce qui n'allait pas à son visage. « Ce n'est pas un enfoiré complet, Gally. Il n'est simplement... Pas très social. »

Gally renifla dédaigneusement et s'appuya sur le dossier de sa chaise. « Tu as raison au fond il est en réalité une personne douce et aimant qui fait tout ce que tu lui demandes. »

Newt tressaillit à la pique et détourna les yeux. Il savait que Gally haïssait Thomas – le sentiment était plus que retourné. L'homme aux cheveux blond n'avait jamais apprécié le fait que Newt ait poursuivi Thomas jusqu'à ce que le brun cède. Il avait tenté de convaincre Newt de laisser tomber cet enfoiré et de chercher quelqu'un d'autre, quelqu'un qui le traiterait mieux que Thomas, mais Newt s'était entêté et avait refusé d'abandonner.

Gally avait fini par lui-même abandonner l'idée de faire entendre raison à Newt et s'était résigné à être le meilleur ami sur l'épaule duquel on venait pleurer quand les choses allaient mal – ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps.

« Qu'est-ce que le thérapeute vous a demandé de faire ? » soupira Gally, poussant son assiette au milieu de la table. Comme toujours, Newt avait oublié de prendre de l'argent pour payer son repas et Gally devait bien lui donner un peu de nourriture. Ça ne le dérangeait pas vraiment – Newt était son seul véritable ami, il ferait tout pour lui.

« Nous devons nous faire un câlin chaque jour pendant plusieurs minutes, et nous embrasser sur la joue quand l'un de nous sort. » marmonna Newt, volant une autre frite et la plongeant dans le petite coupe remplie de ketchup.

Des yeux verts jade clignèrent, et le verre levé vers de pâles lèvres se stoppa. « Je parie que Thomas était ravi d'entendre ça », commenta Gally froidement.

Le blond posa son regard sur la table. « Dis ce que tu veux, Gally, mais il m'a pris dans ses bras la nuit dernière et a embrassé ma joue ce matin. »

« Peut-être bien, mais l'a-t-il fait de lui-même, ou as-tu eu à le forcer – comme d'habitude ? »

Le silence suivant, extrêmement éloquent, lui répondit.

Gally soupira. « Newton... »

« S'il te plaît, Gally, pas maintenant. » Des yeux bleus le fixèrent d'un air suppliant. « On peut parler de quelque chose d'autre ? »

Gally serra ses lèvres l'une contre l'autre, mais hocha la tête. Ce n'était pas un sujet dont ils pouvaient parler en public, de toute façon.

« Chuck a enfin terminé sa marionnette », lâcha-t-il pour changer de sujet. « Zart et lui donneront une représentation ce vendredi. Ça te dirait de venir ? »

Un large sourire apparut sur le visage de Newt. « Bien sûr que oui ! C'est toujours un spectacle magnifique de voir ces deux-là manipuler leurs marionnettes. Minho viendra aussi ? »

Minho était le petit ami de la soeur de Thomas, Térésa. Il était obsédé par tout ce qui touchait aux bombes et feux d'artifices, les bombes étant pour lui un art. Newt avait rencontré le garçon aux cheveux noir corbeaux lorsqu'il avait treize ans, durant l'une de ses visites au complexe Edison.

Minho était leur aîné de 5 ans, de même que Térésa et tous avaient étaient surpris quand ces deux-là s'étaient mis ensemble à 19 ans. Tout le monde avait trouvé étrange que Térésa s'éprenne d'un homme hyperactif au caractère agité, et passionné par la création de bombes. Les opposés s'attirent, comme on dit.

Quand Newt avait vu Minho pour la première fois, il l'avait pris pour une jolie fille ça lui avait coûté de nombreux bleus et bosses. Il n'avait plus jamais fait cette erreur. Après ce premier désastreux contact, ils avaient formé une tentative amitié qui s'était approfondie au fil des années jusqu'à ce qu'ils aient presque l'impression d'être de la même famille.

Newt, qui n'en avait jamais eu une, s'était rapidement attaché à Minho.

Après avoir remarqué l'intérêt que Newt portait aux bombes, Mihno avait décidé d'enseigner son art au petit blond dès qu'ils avaient un moment libre, ils se rejoignaient pour préparer plus de bombes et de feux d'artifices, les allumant quand ils étaient prêts – ou quand il ressentaient le besoin d'agacer quelqu'un. Ce qui arrivait assez fréquemment.

Les deux amis étaient devenus vraiment doués pour s'enfuir hors de la portée d'un Edison très furieux, rendus presque sourds du bruit que faisaient lesdites bombes en explosant.

« Oui, il vient aussi. Il sera heureux de te revoir – tu pourras tenir Tobi loin de lui. » Conclut Gally avec un sourire moqueur.

Newt poussa un éclat de rire, se remémorant le jeune homme avec cet étrange masque jaune qui adorait Minho. Tobi travaillait dans l'équipe de ce dernier dans la compagnie de Térésa, et il était toujours en train de le suivre, l'appelant 'bébé' et le faisant de manière générale extrêmement chier.

Newt ne comptait plus le nombre de fois où Minho avait tenté de faire exploser Tobi pour s'en débarrasser.

« Je ne peux pas laisser souffrir mon pauvre Mihno, après tout », rit Newt.

« Sera-t-il là aussi ? »

Newt se raidit. « Je- je ne pense pas qu'il sera disponible. Il a dit qu'il avait beaucoup de rendez-vous cette semaine. » Il détourna les yeux une fois de plus, incapable de supporter le regard de pitié que lui lança son meilleur ami.

Thomas et lui surmonteraient leurs problèmes il en était certain. Il devrait juste être patient, c'est tout.