Chapitre Cinq

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Lorsque Newt rentra chez lui ce vendredi-là, il était déjà deux heures du matin passé. Il s'était vraiment amusé au spectacle de marionnettistes de Zart et Chuck, et avait passé du bon temps avec Minho. Térésa n'avait pas pu venir à cause d'un projet sur lequel elle devait travailler, mais peu importait, ça avait permis aux deux garçons d'être aussi bruyants qu'ils le souhaitaient, et de faire exploser autant de bombes et de feux d'artifices qu'ils le désiraient, tout en se plongeant dans leur dispute habituelle avec Zart sur ce qu'était le vrai art.

Newt jurait toujours que Minho et lui avaient gagné, 'cette fois'.

Il plaça ses clés dans le bol posé sur la petite table du hall, et rangea ses chaussures à côté de la porte. Après avoir enlevé sa veste, il monta silencieusement les escaliers menant à la chambre principale. Il savait que Thomas était rentré, puisque sa voiture était dans le garage, mais il supposa qu'il était dans son bureau, comme c'était toujours le cas à cette heure-ci.

Donc bien évidemment, il fut surpris de que la lumière s'allume quand il entra dans la chambre.

Il cligna des yeux et regarda Thomas, qui était assis de son côté du lit, vêtu d'un bas de pyjama, simple jogging gris, sa bouche plissée en une fine ligne et ses yeux sombres emplis de colère.

« Putain, tu étais où ? » siffla-t-il, tous ses muscles tendus.

Newt fonça les sourcils et alla jusqu'au placard pour attraper son propre pyjama, « Je suis allé au spectacle donné par Chuck et Zart, et j'ai passé un peu de temps avec Minho. Je te l'ai dit hier. »

« Et de quoi est-ce que vous avez bien pu parler pour que tu rentres aussi tard ? » La mâchoire de Thomas s'était serrée, et il désigna l'horloge de la tête pour appuyer ses dires.

« J'ai juste perdu la notion du temps en parlant avec Minho » Newt fronça à son tour les sourcils, laissant tomber son jean et enfilant un jogging.

« Jusqu'à deux heures du matin ? » demanda froidement Thomas, ses yeux sombres ne quittant jamais la forme de Newt.

« Ecoute, je t'avais dit que je rentrerais sans doute tard. » Newt se retourna pour lui faire face, posant ses mains sur ses hanches. « C'est quoi ton problème, de toute façon ? Tu restes souvent éveillé bien plus tard pour finir ton travail – je pensais que tu serais occupé. »

« Donc tu peux rester dehors si tard parce que je dois me coucher tard pour finir mon travail ? Ce sont deux choses totalement différentes. » Répliqua Thomas.

« Dieu, tu es impossible », grogna Newt. « Je suis rentré maintenant, non ? » Il alla dans la salle de bain se brosser les dents, puis revint dans la chambre.

Thomas n'avait pas bougé.

Quand Newt s'installa dans le lit, plaçant la couverture sur lui, son bras se fit violemment agripper et il se retrouva soudainement face à de brûlants yeux sombres.

« Ne reste plus jamais dehors aussi tard », dit Thomas d'une voix douce mais ça ne cacha en rien le venin emplissant sa voix.

Newt libéra son bras d'un coup sec et se tourna vers la gauche, du côté opposé à Thomas. « Tu n'es pas mon patron, Thomas. Tu n'as pas à dire ce que je peux et ne peux pas faire. Maintenant laisse-moi dormir, Sonya veut me voir demain pour que je l'aide à déménager dans son nouvel appartement. »

Quand la lumière s'éteignit, un silence pesant s'installa entre eux, et bien que Thomas soit allongé à côté de lui, Newt ne s'était jamais senti aussi seul. L'écart les séparant semblait être de plusieurs mètres plutôt que centimètres. Ils ne s'étaient même pas étreints comme ils étaient censés le faire. Newt avait le sentiment que ça ne se passerait pas très bien s'il tentait de lui faire un câlin maintenant.

Des larmes silencieuses roulèrent le long de ses joues. Pourquoi Thomas ne lui prêtait-il attention que lorsqu'il était furieux ?

newtmas | thérapie de couple.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant