CHAPITRE CINQ - L'homme du train, le retour

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PDV CARA

Pour le repas du midi, Mohammed m'emmène manger dehors. Le ciel est couvert, c'est bien dommage pour cette période de l'année. Après manger, nous avons décidés d'aller faire les boutiques pour que je puisse avoir de nouveaux habits.

Moi : Mais tu ne vas pas tout payer ! Laisse-moi au moins payer le restaurant.

Mohammed : Hors de question, j'ai beaucoup d'argent à dépenser. Ça me fait plaisir de t'acheter des trucs... prend-le comme un cadeau de bienvenue.

Je me concentre sur mon plat et en avale une bouchée, toujours peu convaincue de le laisser tout payer. En y repensant, je n'ai pas beaucoup d'argent, moi. Mais cela me dérange qu'il paye tout, même mes fringues !

Sa main s'abat sur mon épaule et il me secoue gentiment en se moquant un peu de moi. Je lui souris en secouant la tête. C'est si facile de parler avec lui. Je plonge mon regard dans ses yeux foncés et m'y perd quelques instants jusqu'à ce que mon portable vibre dans ma poche. Je fouille dans celle-ci et en ressors mon téléphone m'indiquant que j'ai un nouveau message.

Oh mon Dieu.

Si je m'attendais à ça. Mon visage tourne au cramoisi et j'entends la voix de Mohammed qui me demande ce qui ne va pas. D'un doigt tremblant, je clique sur « ouvrir » et découvre le message de ma mère. De ma mère !

**Mam's** ~13h35

Arrête tes bêtises et reviens immédiatement. On ne sait pas où tu es mais tu as intérêt à revenir vite à la maison. Quel âge as-tu, Cara, pour faire des choses de la sorte ? Tu nous as beaucoup déçus, avec ton père. On ne croyait pas ça de toi. Reviens, maintenant.

Je déglutis avant de montrer le message à mon nouveau colocataire. Il fait la grimace et pose sa main sur la mienne. Une vague de chaleur me prend dans tout le corps et j'ai l'impression que ce maudit message n'est qu'un rêve.

Mohammed : Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a l'air en rogne.

Moi : Carrément. Je suis dans la merde, Mo', tu ne peux pas savoir.

Mohammed, souriant bêtement : Mo' ? C'est quoi ce surnom affectif ?

Moi : C'est pas affectif, Mo'. J'essaye juste d'être amicale ! Toi aussi trouve-moi un surnom.

Il me sourit en se passant les mains sur les yeux, réfléchissant. J'en ai presque oublié le message. Je dépose mon portable sur la table, de dos, de façon à ne plus voir l'écran après l'avoir mis en silencieux. Mohammed s'illumine en me déclarant qu'il m'a trouvé un surnom.

Mohammed : Caca ?

Il éclate de rire. C'est vrai qu'avec Cara, on n'a pas trop le choix. Je glousse gentiment avant de lui tapoter la main.

Moi : On oublie les surnoms, ok ?

Nous sommes tous les deux d'accord pour mettre de côté les surnoms. Il finit par payer le déjeuner et nous allons dans une rue commerciale. Les magasins s'étendent sur plusieurs kilomètres. Mes yeux sont remplis d'étoiles en voyant toutes ces boutiques. Mohammed me laisse quelques instants car il doit aller chercher des choses pour ce soir.

Lorsqu'il revient, les sacs remplis de trucs apéritifs ou des paquets de bière, je me demande pourquoi il a pris autant de truc. Nous ne sommes que deux chez lui... c'est étrange.

Au détour d'un trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant