CHAPITRE SEPT - Complications

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Je me réveille en gémissant et en poussant mes couvertures qui tombent par terre. Instinctivement, je me tourne vers mon portable, même si j'appréhende le message de Nekfeu. Oui, j'ai un gros caractère de merde. Je regrette tellement de m'être énervée contre lui ! Le pauvre, il n'a rien dû comprendre. Je suis nulle. Je me suis laissée aller et embarquer par mes putains de sentiments de jalousie. Même moi je n'ai pas compris pourquoi j'ai réagis de la sorte.

Mon portable en main, j'ai peur d'appuyer sur le message de Nekfeu. Il a dû me haïr d'une force... je comprends qu'il aille en parler à Mohammed et que le groupe ne veuille plus avoir à faire à moi. Bon aller, c'est le moment, prend ton courage en main bordel !

**Ken** ~Hier, 21h20

Quoi ??

**Ken**~Hier, 21h22

Qu'est-ce que tu dis, putain ? Comment tu connais Sam ? Comment tu sais pour le sweat ? Comment t'oses me dire un truc pareil, tu te prends pour qui ?

**Ken**~Hier, 21h30

Surtout ne me répond pas.

Oh putain de merde. J'ai vraiment mal agis. Très, très, très mal agis. Je m'habille rapidement et m'attache les cheveux en sortant de ma chambre, toujours les pieds nus. Mo' est déjà là, dans le canapé et sur son téléphone. Oh, c'est mauvais signe. Il est sûrement en train de s'expliquer avec Nekfeu et après... il s'expliquera avec moi et je m'imagine très bien vivre dehors dans les cartons. Retour à la case départ, quoi.

Moi, gênée : Salut...

Mohammed : Wesh Yannick Noah !

Je lâche un faux gloussement. Voilà qu'il m'appelle comme ça parce que je me promène tous le temps pieds nus. Je m'assois maladroitement à l'opposé exact de lui et me concentre sur un point invisible sur le mur en face.

Mohammed : Bien dormi ?

Moi : Oui.

Je me mordille nerveusement la lèvre et finis par craquer et par me lever pour aller m'enfermer dans la cuisine. J'attrape un bol, du lait et des céréales et m'installe sur le plan de travail pour manger. On ne mange jamais dans la cuisine -qui le fait après tout ? - et Mohammed risque de s'apercevoir que quelque chose ne va pas.

Le voilà donc qui débarque dans la cuisine en me regardant bizarrement. Il attrape un paquet de madeleine et un jus de fruit en m'en lançant un.

Moi : Au fait, j'ai trouvé du boulot.

Mohammed : Ah, c'est super ça. Où ?

Moi : A cinq minutes dans un bar... je crois que ça s'appelle « Chez Eric ».

Il hoche silencieusement la tête et s'installe à côté de moi. Il me propose un gâteau mais je refuse. Je lui donne un faux sourire pour essayer de faire bonne figure, comme si je n'avais jamais eu une discussion désastreuse avec Nekfeu.

Je finis par sortir de table et de saluer mon colocataire en lui disant que je ne serais pas rentrée avant tard ce soir. Il fait la moue mais je lui donne une petite tape amicale sur l'épaule en lui lançant « Tu survivras ». J'attrape mon sac et ma veste en sortant de l'appartement, on ne sait jamais s'il risque de pleuvoir ou voire, de neiger.

Bon ok, c'est scientifiquement impossible à cette période de l'année. Je traverse les rues, en essayant de ne pas me faire écraser par les voitures qui défilent à une vitesse étonnante malgré le nombre de personnes dans les ruelles. Je passe devant un petit troquet qui vend des journaux et des places de concert. Je m'arrête un moment, choquée par ce que je viens de voir.

Au détour d'un trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant