5 - La rencontre (version corrigée)

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Ce n'est pas une illusion d'optique, ni un effet secondaire de l'alcool.

Le mec canon est là, face à moi.

Pour de vrai, en chair et en os.

Putain de merde.

— Je peux te taxer une cigarette ?

Je dois bien prendre dix secondes à réagir tant son regard imperturbable est déstabilisant.

Si au loin il semblait déjà ultra séduisant, de près c'est une autre affaire. Il est sexy bordel, bien trop sexy pour un mec ne dépassant sûrement pas la vingtaine. Mon entrejambe ne s'était clairement pas emballé pour rien.

Et ses yeux... Des iris bruns, dotés de quelques nuances grises. Intrigants. Magnifiques.

Pas étonnant que nos échanges de regards furent si intenses une heure plus tôt. Avec des yeux pareils, ce n'est pas possible autrement.

— Ouais bien sûr, me forcé-je à prononcer, mon cœur définitivement prêt à s'échapper de ma poitrine.

Ou à s'arrêter, tout simplement.

Qu'est-ce qui me prend de réagir de cette manière ? Ce n'est quand même pas la première fois qu'un beau garçon m'adresse la parole, si ? Un mec aussi canon, pas sûr...

Mon corps entier est en transe lorsque je tente d'attraper une cigarette de mon paquet tout juste entamé. Encore plus quand nos doigts entrent malencontreusement en contact, le temps d'une microseconde.

Il faut que je me calme, il va vraiment me prendre pour une débutante. Ce que je suis un peu, dans un sens.

Tais-toi Julia.

— Merci, c'est cool.

Face à lui, j'inspire une taffe de ma propre clope, tout en fixant sans relâche son sourire digne d'un mannequin Abercrombie.

D'où sort-il, sérieusement ?!

L'inconnu s'éclaircit finalement la gorge, ce qui m'interrompt dans mes pensées. Mine de rien, je relève mes yeux vers les siens. Il prononce alors, avec une moue moqueuse :

— Un feu, peut-être ?

Et merde.

Je le déshabillais du regard, pendant qu'il attendait simplement mon briquet. Je viens véritablement de me faire cramer en pleine séance de matage.

Le rouge me monte aux joues. Quelle humiliation. C'est tout moi, ça.

— Oh ouais, désolé.

Faites qu'il allume rapidement sa cigarette et s'en aille. Je n'aurais alors plus que mon dernier billet de cinq pour noyer ma honte. Ça tombe bien, il paraît que les Jägerbomb sont en promo ce soir !

Bon Dieu, je suis pathétique.

Sauf qu'il n'en fait rien.

Il ne s'en va pas rejoindre ses amis, ni ne s'approche de l'entrée pour être avec les autres fumeurs. Il reste là, adossé au muret, et me jette des coups d'œil de temps à autre.

Je ne comprends pas.

Je n'ai pas été loin de le violer du regard, il a surpris mon moi légèrement vulgaire en pleine prise de tête avec mon petit frère, et je suis en plus loin d'être dans une allure des plus glamours. Pourquoi il...

— Fais gaffe.

Le voilà qui observe avec attention un point derrière moi. Je le considère, curieuse.

BAD LOVERS 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant