BAD LOVERS 1 (Sous contrat d'édition)

7 - Désillusion (version corrigée)

Je n'en crois pas mes yeux. C'est tout simplement impossible.

Caleb ne peut pas être le copain de ma meilleure amie. Pas lui. Pas ce mec pour qui j'ai eu... Argh ! Qu'on se le dise : un coup de foudre. Véritablement.

Et pourtant, plus je l'observe s'insinuer dans la bande, plus je me dis que c'est évident : la façon dont il serre Julien dans ses bras comme s'il s'agissait de son frère, son physique en parfaite adéquation avec celui de Chloé, la date de leur début de relation, son prénom... Voilà pourquoi celle-ci ne voulait pas me le dire. S'appeler Caleb alors que nous sommes en France, ce n'est vraiment pas commun ! Elle savait qu'en me le disant, je n'aurais eu aucun mal à le retrouver sur les réseaux et qu'il n'y aurait eu, de ce fait, plus aucune surprise...

Tu parles ! Sur ce coup-là, je m'en serais bien passée de cette surprise.

Si j'avais su qui il était, je n'aurais jamais... Bon sang, je n'aurais jamais tenté d'approche, je ne me serais jamais permis de ressentir tout ça ! Elle ne se rend pas compte de la situation dans laquelle elle vient de me mettre.

— Voilà mon chéri, celui dont je t'avais parlé ! me dit Chloé surexcitée. Tu vois que c'était pas si dur d'attendre une semaine ! Bébé, viens-là, que je te présente ma meilleure amie !

Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres, rire s'estompant rapidement quand Caleb, ayant fini de faire la bise à tout le monde, vient à nous.

Je reste figée sur place tandis qu'il m'observe à nouveau, impénétrable.

Ça y est, je panique.

Est-ce qu'il va balancer quelque chose ? Est-ce qu'il va dire à Chloé que je lui ai fait du rentre-dedans ? Même si... techniquement, je n'en ai pas vraiment fait, c'est plutôt lui qui...

Son visage se rapproche soudainement du mien et mon cœur s'affole, un bref flash-back de samedi dernier me revenant brusquement en mémoire.

— Caleb, prononce-t-il simplement en me faisant la bise.

Je m'autorise enfin à respirer, bien que confuse.

— Julia, je réponds faiblement.

Celui-ci m'adresse un sourire courtois avant de se retourner et d'entrer dans une conversation avec les garçons. Et c'est une deuxième douche froide.

Zéro réaction. Nada. Que tchi. J'étais en flip total, et lui n'a eu absolument aucune réaction. Même pas un froncement de sourcil, ni un mouvement de recul. Vraiment rien.

J'hallucine où cela veut dire qu'il ne se souvient pas de moi ? Ou plutôt, qu'il m'ait porté si peu d'importance qu'il n'a pas fait le rapprochement ?

Waouh.

Nous avons frôlé la catastrophe, alors j'imagine que c'est mieux ainsi mais... putain que ça fait mal à l'ego.

La sonnerie du début des classes retentit enfin, à mon plus grand soulagement.

Je me sens paumée, dépitée.

Pathétique.

Il était grand temps que j'échappe à cette situation.

Après avoir patienté durant dix minutes devant la salle, un surveillant vient finalement annoncer à ma classe que notre professeur d'histoire-géo est absent ce matin. Ni une ni deux, Pauline, moi et Agathe, une copine de notre classe, nous dirigeons vers le parc se situant juste en face de notre lycée. Parce que nous avons désormais deux heures à poireauter, Agathe décide d'aller acheter des pains au chocolat dans la boulangerie d'à côté, pendant que Pauline et moi l'attendons sur un banc.