11 - Drague, vodka & conflit (version corrigée)

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« My loneliness is killing me, I must confess I still believe... »

— Still believ...

Le son mythique de Britney Spears s'interrompt brusquement, pour laisser place à la sonnerie de mon portable. Vexée d'avoir été coupée court dans ma séance karaoké, je pousse un grognement plaintif et enroule rapidement mon corps dégoulinant d'eau chaude dans une serviette propre. L'appel est sur le point de s'arrêter quand je décroche finalement, à la va-vite :

— Ouais ?

— Julia ? Oui heu... je me demandais, tu y vas comment chez Luc ?

Je fronce les sourcils en réalisant qu'il s'agit de Julien. Je suis assez surprise. Je m'étais attendue à une Chloé, ou à une Pauline... ou même à un Luc, prêt à me supplier pour que j'amène plus d'alcool. Mais Julien... C'est la première fois qu'il m'appelle, on ne s'est même jamais envoyé de textos ! Et on était ensemble il y a encore deux heures...

— En bus. Pourquoi ?

— Je me disais... je me disais que je pouvais peut-être t'y amener ? prononce-t-il enfin, mal à l'aise.

Décidément, « surprise » est un bien petit mot...

— T'es sûr ? Tu n'habites pas tout près...

— T'inquiète, ça me fait plaisir. Alors ?

Voyons, subir trois quarts d'heure de bus contre vingt minutes en voiture ? Ma décision est toute prise !

— Alors je veux bien, merci beaucoup Julien !

— Je passe te chercher dans une heure ?

— Parfait.

Je raccroche, un peu déboussolée, quoique satisfaite d'avoir plus de temps pour me préparer.

Vingt heures trente sonnent tandis que je m'offre une dernière vérification dans le miroir. Je suis définitivement fan de ma robe achetée cet après-midi, bien qu'elle soit plus courte et plus moulante que je ne le pensais. J'aurais peut-être dû prendre le temps de l'essayer tout compte fait... C'est un comble, quand on sait que j'ai épié Chloé faire ses essayages durant deux heures ! Moi et ma légendaire flemme... Oups.

Sa matière stretch lui donnant une allure décontractée, je m'autorise à enfiler ma paire de Vans noire, plus que ravie. Je ne souffrirai donc pas le martyre au bout de la première demi-heure de danse, et ça, ce n'est pas négligeable.

Après l'inspection de la tenue vient celle du visage : rouge à lèvres bordeaux bien en place, trait d'eye-liner pas trop mal et créoles aux oreilles, tout est nickel ! On pourrait presque me donner des origines espagnoles... si je n'avais pas perdu tout mon bronzage de cet été.

La sonnette d'entrée retentit, Julien est là. Ni une ni deux, je recoiffe brièvement mes longs cheveux bruns, attrape mes affaires et recouvre mes bras dénudés d'une veste en cuir.

— Waouh, souffle-t-il alors que nous nous retrouvons l'un en face de l'autre.

— Je te retourne le compliment, répliqué-je, mes yeux admirant sa chemise manches courtes à rayures achetée dans la journée.

J'adore ce style un peu rétro.

Julien me rend mon sourire et me dévisage, longuement... peut-être même un peu trop. Cette situation devient un tantinet gênante. Encore plus lorsque j'aperçois ma mère nous observer depuis le canapé du salon... Super. On dirait bien que je ne vais pas échapper au traditionnel interrogatoire post-soirée.

— On y va ? me raclé-je la gorge.

Je referme la porte derrière moi, Julien sort enfin de ses rêveries et me guide jusqu'à sa voiture.

BAD LOVERS 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant