15 - Admettre l'évidence (version corrigée)

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Le lendemain, il est à peine dix heures lorsque je me réveille de mon sommeil de plomb. Après quelques secondes de difficulté, mes yeux foncés daignent enfin s'ouvrir dans leur intégralité, et c'est avec étonnement que je découvre que Caleb n'est plus dans le lit. Ni dans la chambre, d'ailleurs.

Les événements de la veille ne tardent pas à me revenir en mémoire, et un tas de petites bestioles se mettent alors à gigoter dans mon estomac. Des papillons, je crois. Ouais c'est ça. Une sensation plaisante et agréable... qui se transforme rapidement en malaise.

Nous avons dormi ensemble, encore une fois. Mais à la différence de la première : ce n'était plus en tout bien tout honneur. Absolument rien de cette soirée n'était en tout bien tout honneur : lui affirmant haut et fort qu'il préfère que je vienne à la place de sa copine, lui m'embrassant sur le front, lui m'adressant une blague plus que subjective, lui me fixant comme si j'étais la huitième merveille du monde, lui m'enlaçant par la taille juste avant de s'endormir... Une étreinte que je n'ai pas su refuser, comme une abrutie.

Cette fois parfaitement réveillée, la réalité me frappe en pleine figure.

Je suis en train de flirter avec le mec de ma meilleure amie.

Non, ce n'est pas vrai ! Enfin, peut-être bien que si mais... j'ai des principes, je n'ai absolument pas voulu ce qui s'est passé hier ! Je me suis simplement laissé emporter par son charme et... Bon sang, je suis pathétique.

Si, ce n'est pas une autre de mes fabulations. C'est réellement en train d'arriver.

Mon visage plongé dans mes mains, je secoue mécaniquement ma tête, souhaitant m'échapper par tous les moyens de ces sentiments stupides que je tente de refouler depuis notre rencontre, mais qui persistent à se développer, envers et contre tous, pour Caleb.

Seulement, ma purge mentale échoue lamentablement à l'instant où celui-ci fait son entrée dans la pièce, vêtu encore une fois d'un simple bas de jogging... Je laisse tomber.

— Ah, t'es réveillée, fait-il simplement en déposant un panier de linge propre sur son bureau.

— Pour être réveillée, je suis réveillée ouais ! baragouiné-je sans pouvoir m'en empêcher entre mes lèvres.

— Quoi ?

Caleb me dévisage un instant, un sourcil braqué en arc de cercle.

— T'es sûre que ça va ?

— Très bien ! renchéris-je, légèrement crispée. Pourquoi ça n'irait pas ?

S'il te plaît Julia, tais-toi.

En priant pour qu'il ne relève pas mes bizarreries matinales, je me lève et récupère mes affaires au sol, sans un mot. Mais sa voix interrompt aussitôt mes mouvements :

— Tu ne vas pas partir maintenant ! Mes parents et mon frère sont là, on va prendre le brunch avec eux.

Quoi ?

— Tu veux dire... avec tes parents, là, tout de suite ? paniqué-je malgré moi.

— Ouais... Ne t'en fais pas, reprend-il comme s'il lisait dans mes pensées. Ce n'est pas une rencontre officielle, je ne compte pas te demander en fiançailles !

Je me force à éclater de rire, un rire extrêmement faux, ce qui me vaut un énième regard ahuri de mon partenaire de babysitting.

Sérieux... Des vannes comme ça, il en a encore en stock ? Et après il va se demander pourquoi je me comporte comme une folle !

BAD LOVERS 1 (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant