5 ~ Crac...

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Quelques jours plus tard, le lundi midi, me voilà attablée au self encadrée de mes trois meilleures amies. Nous discutions activement du devoir de français à venir quand Célia me décrocha un coup de coude en murmurant:

« Tiens, regarde qui voilà... »

Je compris tout de suite à qui elle faisait allusion, et levai précipitamment les yeux pour effectivement apercevoir la personne en question... Jonas.

Inconsciemment, je le suivis du regard, c'était devenu comme un automatisme. Le pire était que je me trouvais pathétique d'agir comme ça, mais c'était réellement plus fort que moi... Quand je finis par me rendre compte que je le fixai depuis désormais un bon moment, je m'obligeai à détourner les yeux.

Bon, Elsa, y en a marre de le mater à longueur de temps! Cette semaine tu te forces, tu te retiens!

J'avais beau m'être parlé à moi-même, une certaine personne s'incrusta dans ma conversation interne:

« Je pense que ce serait une bonne idée effectivement. »

Désormais, avec Jonas, j'avais dépassé le stade de la honte. Alors je levai simplement le nez de mon assiette pour lui décrocher un regard furieux, auquel il répondit en levant imperceptiblement les yeux au ciel. Enfoiré.


Pendant tout le reste de la journée, je réussis plutôt bien à l'ignorer royalement, et j'en étais assez fière; en plus d'être un combat contre moi-même, c'était également devenu un combat contre lui. Je devais lui montrer qu'il n'était pas le centre de mon petit univers, et que je n'étais pas une autre de ces filles en chaleur qui bavaient sur lui. Jonas si tu m'entends, sache que je n'ai jamais bavé sur toi.

Heureusement, je ne sentis pas de présence autre que la mienne dans ma tête. Ouf.


Le lendemain également je ne lui accordai pas un seul regard. Cependant, les choses commencèrent à dégénérerr lors du dernier cours de la journée, en maths:

« Un volontaire pour résoudre l'équation au tableau? Personne? Ah, Jonas, très bien. »

Comme à son habitude, je pouvais deviner qu'il se levait avec un air suffisant, pensant nous écraser de sa supériorité intellectuelle. Pff, balivernes.

En effet, il commença à résoudre son équation d'un air sûr de lui. Cependant, ce fut rapidement à mon tour d'aborder un sourire supérieur face à ce qu'il écrivait.

FAUX!

Au tableau il se figea et je l'entendis me répondre mentalement:

« Ta gueule. »

Puis il poursuivit. Mais évidemment, le professeur finit par l'interrompre:

« Bon Jonas, concrètement je pense qu'il faut que tu revoies la méthode. La manière dont tu essayes de résoudre ça n'est pas du tout appropriée à cet exercice...

– Ah mais oui je le sais bien, répondit l'intéressé pour ne pas perdre la face, c'était pour montrer ce qu'il ne fallait pas faire justement! »

C'est cela oui... Ça fait le coq ça se pavane mais en vrai ça n'en mène pas large.

« Mais tu vas la fermer oui?! »

Il tournait de nouveau le dos à la classe, et sa main était suspendue en l'air, prête à écrire au tableau. Je le vis serrer le crayon dans un effort pour ne pas gueuler à travers la classe ce qu'il voulait me dire par la pensée. Son ton était agressif, et j'avais apparemment touché un point sensible.

Elsa's DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant