CHAPITRE 1 - En eaux troubles...

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Il devait être midi car le soleil se trouvait au plus haut dans le ciel. Ses rayons illuminaient à travers les feuilles du sous-bois permettant ainsi d'accroître un peu plus la température qu'à mon réveil... Après un effort soutenu, j'avais fini par réussir à m'extirper de l'eau pour poursuivre mon chemin.

Cela faisait des heures que je tournais en rond cherchant de quoi manger ! Mais malheureusement, je n'avais pas mes lentilles ni même mes lunettes ! Il ne m'était donc pas aisé de pouvoir trouver ou même discerner quoi que ce soit dans cette foutue végétation... Et puis, à dire vrai, il n'y aurait pas grand chose à se mettre sous la dent : en me rapprochant d'un petit arbre, j'avais pu constater la formation d'une multitude de bougerons verts sur le bout de ses branches. Cela voulait sans aucun doute dire que nous étions au printemps. Il ne me restait donc plus qu'à faire une croix sur les fruits et les baies sauvages !

Ma marche était lente et silencieuse sans aucune compagnie, mais cela ne me déplaisait pas. Au contraire, vêtue comme j'étais, il valait mieux pour moi que je ne croise personne. Thorin m'avait souvent parlé des orques et des gobelins, mais ma propre race m'effrayait bien davantage ! Il était très peu probable que mes semblables soient plus sages dans ce monde que dans le mien. Pourtant, je n'allais pas pouvoir restée cacher ainsi dans les bois bien longtemps ! Et puis, je me devais trouver un endroit où passer la nuit...

Le mieux serait un village d'elfe ! Mais où pouvaient-ils bien se cacher ? Et puis, je ne parlais pas la langue... Si mes souvenirs étaient bons, mat voulait dire manger... Non, c'était puhta ! Cela ne faisait aucun doute dans mon esprit, car lorsqu'il s'agissait de mon estomac, je ne pouvais oublier ! Et puis boire je le connaissais sur le bout des doigts, c'était cauca, comme le Coca-Cola !

Parfait ! À présent il ne me restait plus qu'à trouver un village d'elfe et vite car ma gorge était si sèche que j'étais capable de boire dans la première flaque d'eau que j'aurais pu croiser ! Il me fallait espérer aussi que ces âmes charitables accepteraient aussi de me donner des vêtements... Et des chaussures ! Le sol était si froid que mes pauvres pieds en étaient devenus bleus ! J'avais cette désagréable impression de marcher sur de la roche volcanique comme j'avais pu le faire durant des vacances d'été dans une île. À l'époque, j'étais toute petite mais je me souvenais encore des sources d'eau chaude que l'on pouvait trouver sur toute l'île pour s'y prélasser tranquillement... Oh oui ! Un bon bain chaud avec de la mousse au Tahiti douche...

La faim ne faisait qu'accentuer mon côté loufoque ! Je n'aurais le droit qu'à une bonne savonnette toute rugueuse et à l'odeur acidulée (pour ne pas dire nauséabonde)... Et dans un monde pareil, je suppose que l'on pouvait dire que c'était l'équivalent de posséder un Burberry !

RHOOOAAAAR !

Le cri perçant d'un animal sauvage me ramena très vite à la réalité des choses. Je fus saisie d'une peur bleue en apercevant au loin une grosse tâche sombre s'agitant dans tous les sens... Je détalais aussi vite qu'un lapin face à cette bête qui venait de me prendre en chasse !

J'avais tant couru qu'il ne me restait plus de souffle. Sans regarder où j'atterrissais, je m'aplatis dans un trou boueux et froid sous une épaisse racine. J'avais plaqué mes mains sur mon visage pour pouvoir contrôler au mieux ma respiration et faire ainsi le moins de bruit possible... Car la bête s'approchait...

Le monstre était juste au dessus de moi ! Son odeur était si immonde qu'elle devait bien couvrir la mienne ! J'ignorais de quel animal il pouvait bien s'agir, mais ce dont je pouvais être sûre, c'est que si je me levais pour courir, j'étais fichue ! Mais si je restais là, il allait bien finir par me trouver... Les oiseaux avaient cessé de chanter pour laisser place aux grognements de la bête.

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