CHAPITRE 1 - Une étrange rencontre

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Une boulette en papier...

Une deuxième boulette en papier... Agacée, je finis par me retourner et me rendis compte que ce n'était que Bastien et sa bande de copains qui s'amusaient à m'embêter ! J'aurais dû m'en douter... Moi, et même pas ma voisine Margaux ! Ils étaient tous assis au fond de la classe, aucun d'entre eux n'avait ses livres ouverts, et certains n'avaient même pas de stylo. J'étais très loin d'être la première de la classe, j'avais même des résultats médiocres pour être franche. Mais malgré tout j'étais une personne sérieuse, très discrète et polie envers ses professeurs, et certains élèves en profitaient pour me charrier... Dont Bastien !

Je les ai regardés, un peu pour leur demander d'arrêter, mais ils ne semblaient pas vouloir stopper leurs pitreries, au contraire. Bastien était grand, il faisait une tête de plus que moi, la peau mate, les cheveux noirs de jais... Il avait de grosses lèvres et une espèce de duvet noir au-dessus... L'imaginer en train de se raser les quelques poils qu'il avait me fit sourire bêtement.

Juste à côté de lui, Théo. Il était bien plus petit et n'arrivait même pas à ma hauteur. Des cheveux châtain foncé, les sourcils épais et la peau très blanche... Je n'arrivais pas à comprendre comment mon amie Margaux, avec son un mètre quatre-vingt avait pu vouloir sortir avec un garçon aussi minuscule. En me remémorant les nombreuses conquêtes de ma partenaire de travaux pratiques, j'en déduisais qu'elle devait avoir une préférence pour les garçons de petite taille.

Mon amie était très fine (voire maigre), elle avait des cheveux raides mi-longs châtain clair, les yeux marron, et des lèvres rouges... J'ai toujours trouvé qu'elle avait un beau visage, comme celui d'une poupée russe. Elle était en train de gommer énergiquement sur sa feuille, pour éviter que le professeur de mathématiques ne s'aperçoive qu'elle était en train de dessiner.

— Ignore-les ! Ce ne sont que des bouffons, il ne faut donc ne pas s'étonner s'ils se comportent comme ça, me dit-elle en me souriant, sans relever la tête.

Madame Karst continuait son algorithme au tableau, mais il semblait qu'elle avait perdu toute sa classe, aucun de ses élèves ne l'écoutait.

Comme j'étais en rattrapage, il me fallait revoir tout le programme de mathématiques car je n'avais pas validé mon semestre. Cela n'avait rien de bien compliqué, mais je n'aimais pas travailler... J'avais donc cumulé beaucoup de retard, et avec l'examen qui approchait à grands pas, je n'avais pas d'autre choix que de m'y remettre.

Margaux et moi étions apprenties. Chaque mardi et jeudi de la semaine, nous les passions en cours, où nous étions mises à l'écart des lycéens et suivions une formation bien spécifique. Pour ma part, je travaillais dans une pharmacie le lundi et le vendredi... Ce qui me permettait de gagner un peu d'argent et d'avoir un long weekend.

— Oh la vache ! s'écria soudainement Adeline.

Toutes les personnes présentes arrêtèrent net leurs activités et se tournèrent vers l'étudiante, dont madame Karst... Son regard sérieux et dur ne présageait rien de bon pour la jeune fille...

— J'espère pour elle qu'elle a une bonne raison de l'interrompre pendant son cours... chuchotai-je à Margaux.

— Je suis désolée Madame, mais il s'est passé quelque chose à Brest... La police et les CRS sont intervenus dans les rues, ils ont arrêté des milliers de personnes, tous armés jusqu'aux dents...

— Peu importe Adeline, donne-moi ton portable ! J'avais pourtant été claire : pas de téléphone allumé dans ma classe !

« Intéressant, le peuple aurait-il sortit les fourches contre François Hollande ? Mais qu'est-ce qu'elle ne dirait pas celle-là pour se rendre intéressante ! Et puis quoi ? Après, Ramsès II va sortir de son sarcophage et venir nous hanter ? »

ElanorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant