MEET ME HALFWAY | LS

CHAPITRE V - Elle se meurt✔

Je n'avais pas trouvé le sommeil cette nuit-là. Cette histoire avec le professeur Styles et l'étrange plante m'angoissait plus que nécessaire, emportant mes chances d'avoir une nuit paisible. Mais ce qui m'horrifiait le plus était que le professeur Styles était l'homme qui m'avait suivi. Et je pensais que le pire, était que j'avais la désagréable impression que le professeur Antonescu était de mèche avec tout ça. En même temps, il l'avais dis lui même : Styles était son vieil ami.

Pour autant, je ne mis attendais pas.

Et ce qui m'énervait le plus était que je ne voulais plus retourner en cours. La peur de croiser l'un des deux et mon traumatisme encore trop présent pour que je puisse retourner sans crainte à l'université. Mais personne ne pouvais me donner les cours que je manquerais parce que je n'étais ami avec personne. En vérité, je souhaitais juste rester sous ma couette devant un bon film pour oublier le tournant catastrophique qu'avait pris ma vie. Moi qui désirais quitter ma routine pour quelque chose de plus exaltant, me voila servis.

Finalement, mon manque de sommeil avait eut raison de moi, et je me suis réveillé quelques heures plus tard, à cause de coup brutaux infligés à ma porte. Je me suis levé péniblement, passant devant mon réveil qui indiquait quatorze heures passées.

J'avais ouvert ma porte, et la referma rapidement quand je vis qui était derrière la porte.

"Louis ! Mon Dieu, j'ai cru qu'il t'était arriver quelque chose !"

Mon coeur tambourinant dans ma cage thoracique. Pris de panique, je verrouilla ma porte de l'intérieur.

"Louis, supplia Styles derrière la porte, ouvres-moi. Nous devons parler. Tu as besoin de réponse et Dieu... j'ai juste besoin de voir que tu vas bien."

Son soudain intérêt pour ma personne me choquait. On ne se connaissait que depuis vingt-quatre heures et j'avais l'impression d'avoir affaire avec un psychopathe. J'avais des difficultés à respirer et Styles tapait toujours contre ma porte.

"Je t'en pris, Louis. Ouvres-moi, je dois te parler."

Je restais immobile, adossé contre ma porte, à subir les coups de Styles sur cette dernière. La peur et l'angoisse me tordaient le ventre et je n'arrivais plus à penser correctement. Je ne savais pas quoi faire.

"Une chance, c'est tout ce que je te demande" finit-il par murmurer.

Mon regard dériva sur la plante bleue, dont un des pétales noircissait à vu d'oeil. Un sentiment de désespoir me broya le ventre.

"Je ne voulais pas en arriver là, mais j'ai tout tes cours de la journée Louis."

Je soupira. Je me trouvais tellement stupide.

"Bon, je vois que rien ne te fera changer d'avis. Bonne journée Louis."

Sa voix mourut, me prenant aux tripes, et sans réfléchir, j'ouvris ma porte.

"Attends !"

Je le vis dans le couloir, de dos. Il se raidit, et se tourna vers moi. Quand je croisa son regard vert, je déglutis et recula. Il s'avança jusqu'à l'embrasure de ma porte et me sourit.

"Que ferais-tu sans tes cours....

-Je... Elle noircit."

Il me regarda sans comprendre. Je l'invita à entrer et lui montra la plante. Il la pris délicatement entre ses doigts et sourit tristement.

"Je ne l'imaginais pas dans un état aussi pitoyable...

-Qu'est-ce qu'elle a ?"

Il me fixa bizarrement, et reporta son attention sur la fleur bleue.

"Elle se meurt.

-Pourquoi ?

-Parce que l'amour qu'elle était censé représenter n'existe plus."

Sans comprendre, je me mis à verser quelques larmes. Le manque de sommeil me rendait plus émotif et faiblir devant le professeur Styles était la chose la plus horrible qui pouvait m'arriver.

"Louis ? Tout va bien ? demanda t-il en s'approchant.

-Je sais pas."

Il m'attira contre lui et me serra dans ses bras, le temps que je me calme. Sa main caressait mon dos, tandis qu'il murmurait des choses incompréhensibles.

Je m'éloigna de lui.

"Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il m'arrive en ce moment. J'ai l'impression de ne plus rien contrôler et ça m'énerve.. Je suis tout seul, et j'ai personne qui peut m'aider.

-C'est la que tu te trompe, tu n'es plus tout seul."