Leçon n°36

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On est déjà samedi, plus que deux jours avant les vacances. Les 3 derniers jours ont été grave tendus du slip avec mon père, il est froid et moi bha j'continue de sortir le soir dehors avec Fares tous les jours. J'fais que ça, comme si mon emploi du temps tourne que autour de ces " rendez-vous ". Mes vacances elles étaient bien partis avec Adah et Djouldé mais vasi maintenant j'ai même plus de vie à part aller me poser sur un banc tous les soirs (j'dis soir parce qu'on est novembre et qu'il fait nuit vers les coups de 17h). Il est 16h30 j'suis réveillée depuis même pas 5minutes que je glandes déjà. J'vais au salon y a mon père, il me calcule pas pour pas changer... J'vais me préparer avant de faire ma sortie quotidienne.

Mon père : Tu vas où comme ça tous les jours à la même heure ?

Oh putain je réponds quoi moi ?

Moi : J'vais me balader...

La première fois que je sors un mytho aussi naze.

Lui : Y a écrit hmar sur mon front ?

Moi : Nan...

Il se lève et avance vers moi les sourcils froncés.

Lui : Tu sors dehors avec l'autre zemel c'est ça ?!

Moi : Mais nan.

Lui : Tu m'écoutes plus à cause d'un pd c'est ça ? Il avait raison Farid, c'est qu'une merde ce gars !

Moi : Farid ? Parce que c'est Farid qui t'as balancé ?

Lui : Nan qui t'as dit ça ?

Moi : C'est toi qui viens de le dire !

C'est ça hein donc maintenant c'est Farid qui me trahie ? J'croyais que c'était devenu mon poto putain ils sont tous obligés de se mêler de ma vie dans cette cité ! Je commence à pleurer.

Moi : Ils ont pas de vie dans cette cité de merde, hein ?! Toujours besoin de se mêler des Q des autres merde.

Il me dévisage comme si j'suis un jnoun.

Lui : T'es sérieuse tu te mets dans des états pour un inconnu ?

Il a dit ça comme si il me reconnaissait plus ça m'a fait trop mal. 😞
Je sors je claque la porte j'suis en larmes. J'vais au banc je sais que j'ai 10min d'avance - ou plutôt j'suis à l'heure parce que tellement Fares s'est habitué à mes retards il vient 10mn après toujours - j'pleure toute seule comme une hmara dans la nuit en plus il fait max 2°C, j'suis énervée à mort contre tout le monde, contre cette ville. Le temps il passe vite donc je me calme j'essuies mes larmes et j'essaie d'avoir une bonne tête pour pas que Fares voit que j'ai pleuré et qu'il pose des questions . J'le voit arrivé les mains dans les poches trankilos, il s'pose à côté de moi ça fait bizarre parce que d'habitude on est toujours face à face. On commence à parler mais j'suis pas au top et ça se voit que j'ai pas trop envie de parler, que j'suis pas trop d'humeur et il l'a remarqué parce qu'il se penche vers moi pour mieux me regarder mais vraiment près genre. 😳

Lui : Tu pleures ???

Merde apparemment j'ai pas bien assez essuyé mes larmes.

Moi : Moi ? Nan, nan mdddr.

Lui : Mais si regarde wesh - il touche mon visage - en dirait c'est humide.

Woooow woow calmos déjà.

Moi : J'aime pas trop qu'on me touche et nan tkt c'est à cause du froid mes yeux pleurent tout seul.

Lui : Aaah.

J'ai de la chance qu'il soit con, vraiment. 🙏🏼 On continue de parler mais comme j'suis pas trop d'humeur j'écourte notre "sortie" d'une heure, en plus il caille.

Moi : J'sais pas si demain je sors.

Lui : Vas-y sors ça sera le dernier jour qu'on pourra faire ça.

Moi : Ouai mais bon Lundi y a école et tous et j'ai pleins de trucs que j'ai pas fait que faut que je fasses demain.

Lui : Sana stp.

Il me regarde avec ses yeux là en dirait un chien qu'on a laissé à la SPA donc moi j'dis un truc du style " Ouais on verra ".

Moi : Demain si on sors j'te l'dis dès maintenant moi je resterai pas longtemps.

Lui : Ouai ouai tkt. 😉

Bon j'ai compris que avec son " ouai ouai tkt 😉 " il me prend pas au sérieux mais nan déjà si je sors demain c'est jn miracle donc en plus je vais pas rester 3 heures.

Moi : Azi Salam

Lui : À main-2

Moi : Ouai In Sha Allah.

J'commence à avancer vers mon bâtiment mais à la dernière minute je change de direction, j'vais vers le hanout en mode énervé. J'pense que même si je viendrai à 4h du mat, il serait quand même ouvert donc j'y vais et déjà rien qu'au loin j'vois les lumières. J'entre.

Farid : Oh Salam Sana t'es pas dans les parages en ce moment.

Moi : Ouai ouai Salam.

Lui : T'as quoi ?

Moi : J'croyais t'étais mon pote toi tu viens tu dis à mon père que tu m'as vu avec Fares ? Putain vous voulez tous me faire chier c'est ça en fait putain j'en ai marre.

J'lui laisse même pas le temps de répondre, je sors. J'suis pas venue chercher des réponses nan j'suis venue vider mon sac. J'crois j'vais commencer à traîner de moins en moins ici, ça va être comme au début Maison/Lycée/Dodo c'est bon ils m'ont tous gavés.
J'rentre chez moi mon daron est pas là. J'vais dans ma couette au chaud puis j'fais conférence au téléphone avec Adah et Djouldé pour leur raconter mes mésaventures.

Djouldé : Mais c'est chaud wesh !

Moi : De dingue, vas-y j'en ai marre j'ai l'impression tout va mal avec tout le monde.

Adah : Mais tu te dis pas que si tous le monde t'as prévenu c'est que c'est peut-être eux qui ont raison ?

Moi : Tu vas pas commencer wesh c'est bon j'suis déjà en froid avec Junior, Souley, Farid et Memed c'est pas déjà assez.

Djouldé : Quoi tout ce monde ?!

Adah : Plus tu m'en parles, plus j'me dis que il est bizarre.

Je raccroche parce que c'est bon ça m'a encore plus soûlé mieux vaut j'aille me coucher sinon je vais mal terminer ma journée. Quoique y avait rien de bon dans cette journée déjà alors..

[ Leçon n°36 : Tes parents c'est la seule chose que tu dois respecter, n'oublis jamais qui t'as élevé surtout dans la cité ]

| À suivre, To be Continued... |

Code de la rue : Survivre à la CitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant